" L’antisionisme est tout simplement l’opposition au sionisme en tant qu’idéologie politique prônant l’existence d’un État juif en Palestine. De nombreux juifs ne se sentent pas sionistes. Le peuple juif ne se résume pas au peuple israélien (qui comprend d’ailleurs des non-juifs). Vouloir confondre l’un est l’autre relève par conséquent d’une intention politique."
Sur l’antisionisme, je ne dirais pas exactement la même chose que vous. Il existe deux types d’antisionisme : un antisionisme religieux (celui de la secte des Naturei Karta) et un antisionisme politique (considérant en effet que la création de l’Etat d’Israël est une erreur historique). De fait, l’un comme l’autre dénient à Israël sa légitimité. En se sens, il ne s’agit pas d’une simple critique, par exemple de celles que l’on peut énoncer à l’encontre de tel ou tel gouvernement ou de telle ou telle décision politique. Hier comme aujourd’hui, l’antisionisme se définit clairement et uniquement comme le refus de l’Etat hébreu. Je lis en ce moment même un ouvrage passionnant constitué d’entretiens entre Rony Brauman et Alain Finkielkraut et intitulé La Discorde - Israël-Palestine, les Juifs, la France.
L’un et l’autre de ces intellectuels juifs expriment des positions parfaitement opposées et j’en conseille la lecture à tous ceux que la question intéresse. La qualité de leur pensée, la qualité de l’expression de leur pensée, ne peut qu’enrichir un débat probablement infini.
Et comme vous le rappelez, tous les Juifs ne sont pas sionistes (pour raisons religieuses ou politiques) et le peuple israélien n’est pas juif dans son ensemble (musulmans, chrétiens, druzes).