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Commentaire de maharadh

sur Le calvaire des noirs d'Inde : lynchés, violés, déshumanisés


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maharadh maharadh 27 mars 2009 18:59

@ l’auteur,
Merci d’avoir mis cet article et cette vidéo qui je l’espère aura des répercussions positives , je n’ai pas regarder jusqu’au bout cette horreur je n’ai pas pù , mais effectivement il fallait la faire voir pour dénoncer car il n’y a rien de pire que le silence , le silence c’est la complicité.........

Tout le monde, ou presque, sait ce que "lynchage" signifie. Peu, en revanche, savent que ce terme vient de William Lynch (1736-1796), juge de paix en Virginie, qui "réforma" la Justice pour la rendre plus… efficace et qu’il n’apparut vraiment qu’en 1837 quand la "justice" selon Lynch commença à être appliquée aux Indiens de Nouvelle Angleterre avant d’être généralisé aux Noirs du Sud des États-unis. On lira ci après deux articles à ce sujet.

Mon propos, aujourd’hui, n’est pas tant de m’intéresser aux lynchages," virtuelles" (et, notamment, médiatiques) ou réelles, qui ont lieu, sporadiquement, en France et, régulièrement, dans certains pays comme, en particulier, ceux qui sont sous l’influence de la religion de soumission.

Non, mon propos est plus succinct. Il s’agit de m’intéresser aux personnes qui, simples spectatrices ou actrices, participent à un lynchage et, plus exactement, au(x) motif(e)s qui peuvent les amener à une telle participation.

Je noterai d’abord que le lynchage est toujours le fait d’une… foule, plus ou moins nombreuse. Une foule composée de deux catégories de personnes : celles qui ont appelé au lynchage et qui l’organisent, le concrétisent et celles qui y assistent et donc, même si elles sont "inactives", y participent.

Les premières agissent délibérément, en parfaite connaissance de cause, leur but étant de… lyncher tel ou tel individu, tel ou tel groupe d’individus. Ce sont ces personnes qui… ameutent les autres et les conduisent tout à la fois à la victime, au lieu du lynchage et au lynchage lui-même.

On pourrait penser que les premières personnes n’ont pas besoin des secondes pour "rendre leur justice". Et il est vrai que, matériellement parlant, elles n’en ont pas besoin : flingues, bâtons, corde, bidons d’essence, pierres… suffisent et elles savent et peuvent s’en servir. Pourtant, il n’en est rien : la présence des secondes personnes, de la meute est… indispensable car la foule ainsi (r)ameutée est la "caution judiciaire" du lynchage : c’est parce que cette foule est présente, que le lynchage prend les allures d’un acte de justice et s’affirme "médiatiquement" comme tel, au-delà de son air de… vindicte populaire. La foule transforme le lynchage en… procès et le lieu du lynchage en… tribunal ainsi qu’en une sorte de "place de grève".

Dans la meute, on peut trouver des individus… "ameutés" alors même qu’ils ne savent rien du but du rassemblement, comme des individus "au parfum" du projet. Les seconds n’ont pas nécessité beaucoup d’efforts de la part des "émeutiers" [au sens de "qui appellent la meute] pour être (r)ameutés tant le "climat général" dans lequel va s’organiser le lynchage est propice au lynchage d’une victime… coupable désigné d’avance par la rumeur, la propagande, la "pensée dominante", la politique des "autorités" (politiques, religieuses….

Les seconds, en revanche, même s’ils n’ont pas dû être… violentés, contraints pour être… (r)ameutés, ne savent rien du "projet" [le lynchage] : ils suivent par réflexe… grégaire et que, n’assumant jamais leur responsabilité, leur liberté, leur conscience…, ils ne demandent qu’à… suivre.

Si les individus qui pensent et organisent le lynchage relèvent de la… bestialité, au sens de brutes animales, de "barbares"…, ceux qui y participent en se contentant de suivre la meute relèvent de… l’animalité en ce qu’ils ont renoncé à ce qui caractérise l’humanité : la liberté, la liberté de conscience et donc la liberté et la responsabilité, en pleine et entière responsabilité, de… choisir.

Ce renoncement à l’humanité est d’autant plus facile qu’il y a absence de… recul, autant intellectuel qu’affectif, par rapport aux faits reprochés au "coupable" voué au lynchage.

Je constate que cette absence de recul est beaucoup plus courant qu’on ne pourrait le penser et que nombreux sont les individus qui sont prêts à participer au lynchage d’un "coupable" désigné par… la vindicte alors même que le lynchage proposé est appelé à intervenir dans un pays qui à été libéré du colonialisme anglais par le mahatma Ghandi sans prôner la violence, étonnant ,non ?

Le meurtre d’u(e)n Juif(ve) m’est autant insupportable que celui d’un(e) Noir(e), d’un(e) catho, d’un(e) Chinois(e), d’un(e) mécréant(e). Autant. Pas plus. Pas moins.

Pour moi, la seule qualification possible d’un crime est "humanicide" car au-delà des différences, des particularités il est la négation de l’humanité d’un individu, que cette ,négation soit "virtuelle" ou réelle. Je ne considère pas que cela serve la cause de l’humanité que de lyncher l’auteur(e) d’un crime humanicide. Je considère au contraire que le lynchage, comme l’assassinat légal du reste, d’un humain est le renoncement à sa propre humanité. Jamais je n’accepterai de m’avilir au point de, renonçant à mon humanité,me vautrer dans l’animalité, la bestialité.

Texte concernant les femmes en Inde life-in-the-dead.over-blog.com/195-index.html

 


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