• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Ecométa

sur Non, les Français ne sont pas les propriétaires de la France


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Ecométa Ecométa 25 avril 2009 09:14

@Robert Branche

Merci de vos réponses comme à chaque fois.

Vous me dites :
« - contrairement à vous, je ne crois pas que l’on puisse continuer à prendre comme unité de base les économies nationales. Le système économique est devenu trop global, les entreprises mondiales sont trop puissantes pour cela. Si les économies restent pensées à partir des nations, cela revient - selon moi - à donner le pouvoir aux entreprises mondiales, ce qui est le cas actuel. ».

Pourtant si vous réaliser un schéma de l’économie mondiale, l’élément de base reste l’économie nationale : l’économie mondiale c’est l’ensemble des économie nationales avec en plus un sous-système d’échanges internationaux, complémentaire, et non principal des économies nationales !

En même temps, et ce qui me semble être contradictoire, vous paraissez, et je partage ce point de vue, critiquer fortement la puissance donnée aux entreprises multinationales dans cette économie trop globalisée. En effet, « le système économique est devenu trop global » et c’est bien pour cette raison que les entreprises mondiales sont si puissantes ! Pour satisfaire tous les besoins, ceux individuels comme ceux collectifs, l’économie doit être plurifactorielle, mais surtout pluridimensionnelle ; elle doit être diversifiée car les besoins sont divers et variés, et au près du terrain social qu’elle doit satisfaire : elle doit être, locale, régionale, nationale, puis accessoirement internationales ; elle ne peut pas être unidimensionnelle et uniquement mondiale !

Excusez-moi, mais sauf à fantasmer, à avoir des lubies, à prendre ses rêves pour des réalités, à prendre des vessies pour des lanternes et s’y brûler, l’économie mondiale c’est l’ensemble des économies nationales et non un système économique à part entière ; en l’état actuel cette réalité est totalement indépassable !

Essayer donc de réaliser le schéma d’un système économique mondial tel que vous le prônez ... c’est tout bonnement impossible, ceci, pour la simple et bonne raison qu’il ne s’agit pas d’un système économique à part entière, mais seulement d’échanges internationaux utiles et nécessaires aux économies nationales, ou alors, de pratiques très particulières ! Des pratiques particulières, totalement déréglementées, une sorte d’entrisme entre des « professionnels » qui s’entendent comme larrons en foire, ou au marché, dans un marché financier totalement déconnecté de la réalité économique. Des produits dérivés sensés relativiser, même couvrir, tous les risques nationaux et internationaux, et, qui, en réalité fait prendre des risques insensés aux économies nationales : à la vraie économie ! Lorsque vous réaliser le schéma d’un système économie national, il n’y a aucune difficultés à intégrer les échanges internationaux, comme système complémentaire, ni m^me un mode de financement international. Par contre il est impossible d’intégrer le système des produits dérivés, ne serait-ce que par les volumes financier que représente ce système totalement à part, qui, est dix fois supérieurs en volume à l’ensemble des économies nationales. Un PIB mondial qui est d’environ 80.000 milliards de dollars alors que les « produits dérivés » ou « contrats sur futurs » représentent environ 800. 000 milliards de dollars : il y a forcément un loup quelque part !

J’insiste fortement, il faut prôner l’ouverture des économies nationales, mais, et pour autant, ces économies nationales ne doivent pas être permissives et ouvertes à tout et n’importe quoi ! Il semble que raisonner l’économie en termes de « mondialité », de « réalité mondiale » et non de « mondialisation » (action de tout mondialiser), serait bien plus intelligent de la part de nos responsables économiques et politiques. Il y a une mondialité de la culture, une mondialité de l’économie, les cultures sont de plus en plus ouvertes, tout comme les économies, encore que certaines soient totalement à la merci des plus fortes, des plus puissantes. Des économie nationales fortes et puissantes, qui, par le truchement de leurs entreprises multinationales qui se comportent encore comme des véritable potentat économiques en mettant dans leur poches des responsables politiques locaux véreux, ceci, avec la complicité d’organisme internationaux totalement irresponsables et le plus souvent à la solde de ces puissantes économies ; des économies dominantes qui mettent en coupes réglées pour leur seul, profit ces pays qui sont à leur merci !

Nos points de désaccords ne sont pas nombreux, mais ils sont importants et mêmes essentiels, notamment sur la mondialisation de l’économie ou globalisation économique. Vous dites ne pas croire au libre échangisme et vous défendez la mondialisation ou globalisation essentiellement économique ; il me semble qu’il y ait là comme une contradiction ! Vous prôner également une mondialisation culturelle, le problème c’est que la mondialisation culturelle c’est l’acculturation à la culture anglo-saxonne et plus la diversité des cultures ; tout comme la mondialisation économique est une acculturation à l’économie libérale et libre échangisme anglo-saxonne ! En procédant de la sorte, en valorisant la mondialisation, et quelle qu’elle soit, économique, politique ou culturelle, vous prônez la mort de toute diversité politique économique et culturelle tout le contraire de ce que vous louez par ailleurs et notamment avec le métissage ! Il ne faudrait pas que le métissage revienne à ce que tout le monde soit blanc, que tout le monde soit de culture occidentale, que tout le monde soit matérialiste à l’excès, rationaliste à l’excès ; c’est pourtant le danger car toute mondialisation et acculturation et perte de diversité ; ce qui n’est pas le cas du concept de mondialité évoqué un peu plus haut !

Le politique, en fait l’économie politique et les politiques nationales sont totalement négligés, ceci au profit d’un mondialisme, je ne dirais pas d’un européanisme, car je suis un européen convaincu ; au profit d’un mondialisme crétin car au service des seuls affairistes !

Personnellement je raisonne en termes de systèmes, de systémie, même d’écosystémie, voire de métasystémie : tout simplement et naturellement en termes de complémentarité et d’entretien entre les choses et non d’opposition dichotomique et d’antagonisme !

En économie, nous sommes tout bonnement revenus à Adam Smith, ceci, grâce à Milton Friedman, monétariste, libéraliste, libre échangiste, inventeur du taux de chômage naturel, naturellement élevé bien, qui plus est, initiateur du concept de « working-poor » des économies anglo-saxonnes ; sans aucun doute l’économiste le plus écouté de la fin du 20 è siècle. Un Milton Friedman qui disait que depuis Adam Smith, depuis que le prophète du libéralisme économique et du libre échangisme avait parlé, nous n’avions rien inventé en économie ! C’est, et ce sans aucun doute, ce que l’on peut appelé de l‘intégrisme économique libéral et libre échangiste et non de l’intelligence économique ; et pourquoi, alors, revenons-nous à Keynes ? La mondialisation économique à la Adam Smith est basée sur ce qu’il appelait l’avantage absolu en économie et qui consisterait à faire une spécialité en termes de production dans chaque pays et forcément rendre les autre pays entièrement dépendants de ce pays producteur spécialisée ; autrement dit c’est la disparition de la diversité économique, de l’autosatisfaction, de la possibilité des peuples à disposer d’eux-mêmes, de se gérer eux-mêmes ! C’est l’impossibilité pour l’« Etat Sociétal », je préfère cette expression à celle d’« Etat Nation », de satisfaire à ses obligations économiques de pourvoir de manière satisfaire aux besoins de la société dont cet état à la charge !

Vous dites également : « - je ne crois pas au libre-échangisme, ni à la responsabilité sociale des entreprises. C’est à une ou des structures politiques de mettre en place des règles ; donc je crois qu’il manque ces systèmes mondiaux et politiques. »

Le rôle de l’entreprise n’est pas de se satisfaire elle-même, de satisfaire les seuls moyens qu’elle met en oeuvre ; c’est la même chose pour économie ! C’est effectivement aux politiques, à la politique, par des politiques publiques idoines, pas essentiellement financières, certes économiques, mais pas purement économiques, aussi philosophiques, ontologique, déontologique, éthique et altruiste ; de faire en sorte que le rôle sociétal (politique, économique et social) des entreprises soit mis en avant ! Sans société il n’y a pas d’économie, et pas plus d’entreprises de production de bien ou de services, qui soient possibles ! Le rôle des entreprises, tout comme celui de l’économie, relève de la satisfaction de besoins de la société : besoins individuels comme collectifs ! L’entreprise pour l’entreprise, tout comme l’économie pour l’économie et l’économisme, relèvent d’un véritable cercle vicieux... celui du moyen sans la fin : du comment sans le pourquoi d’un positivisme véritable imposture intellectuelle, sans aucun véritable sens humain : sans humanité ! Il faut responsabiliser sociétalement les entreprises et ceci revient précisément à la politique : aux politiques nationales et bien sûr à des organismes mondiaux ayant cette vocations à favoriser des politiques nationales, et des économies nationales allant dans le sens d’une satisfaction sociétale local : des réalités locales et non d’une réalité mondiale totalement hypothétique et même impossible car beaucoup trop déterministe !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès