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Commentaire de chlegoff

sur Le langage porte (de) notre mode de fonctionnement


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chlegoff 19 juillet 2009 18:05

on ne peut pas se représenter ce pour lequel nous n’avons pas de mots.
Ou le contraire !

Quel que soit la technique employée, il s’agit, par les mots, de faire accepter une certaine vision.
Les mots en eux même ne signifient rien, c’est leur représentation symbolique qui suggère. Il ne faut pas oublier que l’essentiel de notre façon de communiquer est non-verbale et innée. Le langage représentatif est très récent dans l’histoire de notre espèce.

Ce que je trouve le plus affligeant dans cette affaire, ce ne sont pas les agressions répétés contre les populations de la part des dominants mais plutôt la force d’inertie des foules (fort bien décrite par Gustave Le Bon et Edward Bernays). Votre raisonnement laisse croire que ce sont les maitres qui écrasent les esclaves. Je pense, malheureusement, qu’au contraire les esclaves choisissent leurs maitres. On pourrait, pour se dédouaner penser que les populations sont victimes d’un lavage de cerveau depuis leur naissance. Cela ne change rien au fait que tels des rats de laboratoire, les communautés humaines ont toujours privilégiée la représentation collective au risque de sortir de la cage.

Vous faites référence aux modes d’organisation du travail fondés sur le partage. Pour étayer mon raisonnement, je ne retiendrais que celui de la culture libre et notamment celui du logiciel libre pour lequel les statistiques sont relativement fiables. GnuLinux ne représente qu’1 % d’utilisateurs sur les postes de travail. Comment l’expliquer ? Le coût ? non, la difficulté d’utilisation ? non plus, la diversité des applications ? encore non, la fiabilité ? toujours non.

Pour expliquer la CNV vous citez Gandhi, Martin Luther King et Jésus Christ. Ce sont incontestablement des personnes qui ont profondément influé sur la représentation collective. Ils ont en commun d’avoir été des manieurs de foule efficace, d’avoir appliquée la doctrine de la non-violence et d’avoir su représenter la population. C’étaient de grands communicateurs qui ont appliqués deux principes essentiels à une bonne communication, « ne pas représenter un danger pour l’autre, simplifier et adapter son message pour le rendre compréhensible ».

Les critiques morales que vous suggéré à l’encontre des élites me semblent justes. Freud à très bien résumé le problème, « La civilisation est quelque-chose d’imposée à une majorité récalcitrante, par une minorité qui a compris comment s’approprier le pouvoir par les moyens de puissance et de coercition ». Peut-on modifier efficacement cette situation ? sachant que, pour ne se référer qu’aux grands communicateurs cités précédemment, leur apparente réussite est également un échec relatif.

Le plus important dans des relations humaines inter-individuelles ou collectives efficaces, n’est pas tant d’offrir des réponses mais de poser les bonnes questions et surtout ne pas y répondre. C’est sur ce point que les grands communicateurs se sont trompé. C’est le talon d’achille des officines de communication actuelles. Reprenez votre article devenir un AS sur votre blog et amusez-vous à remplacer toutes les affirmations par des questions. Testez-le auprès de votre entourage.

Pour répondre à votre affirmation, « La façon que nous avons d’utiliser notre langage nous programme aussi efficacement que le fait un programme d’ordinateur. »,je suis heureusement moins affirmatif que vous, les évènements, les accidents de la vie, les émotions, les douleurs, les joies, les peines, etc..., les silences, le sommeil, la beauté et l’univers participent à notre réalité. Et puis pour conclure ce sympathique échange je vous citerais Hubert Reeves, qui, à la fin de son livre « Patience dans l’azur »,en légende d’une photo d’une petite fille regardant le ciel étoilé, écrit tel un sage « dans les yeux de cette enfant, l’univers prend conscience de lui-même. ».


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