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Commentaire de Krokodilo

sur La guerre du poil aura bien lieu


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Krokodilo Krokodilo 23 juillet 2009 19:32

Mes poils se sont hérissés à la vue du titre, car je caressais depuis longtemps l’idée de faire un article sur ce thème « épileux » ; hélas, un poil dans la main plus gros que celui que vous évoquez m’en a empêché…
Peut-être est-ce une bonne chose, car votre article est très réussi, agréable à lire, documenté voire touffu !
Mais c’est un sujet qui englobe tellement de facteurs, physiologiques, sociologiques, psychologiques, qu’il est difficile de les aborder tous.

Question métaphysique : les femmes se rasent-elles la touffe parce que les maillots ont rétréci jusqu’au string, ou bien les maillots ont-ils raccourci pour suivre l’épilation ? Une fois le bikini devenu banal, garder une touffe dépassant d’un maillot plus petit aurait été assez piquant, voire provocant… ou dégoûtant selon les conditionnements. Car tout cela n’est qu’un conditionnement social qui va à l’encontre de nos instincts.
Il s’agit de gommer tout ce qui pourrait être un symbole sexuel émis involontairement. A la limite, il faudrait inventer une pilosité rétractable !

Personnellement, je suis de l’époque que vous évoquez, où les naturistes n’étaient pas choqués par la nature – justement – et où les films pornos exhibaient volontiers des forêts de poils, aussi bien masculins que féminins.

Nos instincts – encore eux – ont la fâcheuses habitude de se rappeler à nous dans les circonstances les plus inattendues, et, par exemple, une concertiste qui « exhiberait » innocemment des aisselles non rasées pourrait réveiller les mâles mélomanes, qui alors n’écouteraient plus guère sa prestation… C’est un peu pareil pour la mode ou des réunions professionnelles.
Inversement, les actrices ou acteurs étant par eux-mêmes des symboles sexuels, il n’est pas étonnant que certaines revendiquent de ne pas s’épiler (il existe un mouvement récent de cette nature).

Quant à l’épilation masculine, elle est totalement illogique, sauf à vouloir gommer toute trace de notre animalité, car chez les mammifères, les mâles ont une pilosité plus abondante (la crinière du lion, du cheval, etc) et si les militaires ont fini par associer virilité et coupe au carré, c’est un souci d’hygiène qui en est à l’origine, limiter les poux et autres joyeusetés de la collectivité.

Il y a aussi, comme toujours, le business : on veut pousser les hommes à consommer autant de cosmétiques et de soins corporels que les femmes !

Il faudrait aussi parler des différences entre les cultures, les Japonais étant particulièrement vindicatifs envers toute représentation des poils. En font-ils ensuite un fantasme ? Aucune idée.Vous avez certainement raison de remarquer que des adolescents grandissant dans un environnement maladivement antipoils doivent se forger un monde fantasmatique différent.

Si l’épilation est une désexualisation, il y a un paradoxe à ce qu’elle soit plébiscitée par des médias où le sexe est omniprésent, c’est assez hypocrite. D’autres soutiennent que ça met le corps en valeur, ainsi que les organes génitaux, que c’est plus doux, bref, c’est assez compliqué, y en a pour tous les goûts !


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