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Commentaire de pingveno

sur Les français ont TOEFL !


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pingveno 3 septembre 2009 20:52

<< Oui. D’où la solution préconisée par le gouvernement actuel (au moins sur le plan des intentions avouées, la réalité du terrain étant un autre problème) qui consiste à intensifier l’enseignement de l’anglais. >>

Cette solution trouvera bien tôt ou tard ses limites. Car intensifier les cours d’anglais, ça veut dire prendre des heures de cours, et il faudra bien les trouver quelque part. Et on risque alors de les prendre sur des domaines fondamentaux, un jour les mathématiques et peut-être demain le français.

Le risque étant qu’à terme on n’ait le choix qu’entre l’abandon de la langue maternelle et une situation où les cours d’anglais (et non pas seulement les cours en anglais) occupent plus de la moitié des heures de cours. Et si on choisit la seconde solution, on aboutira à ce que je connais de mes voisins au Luxembourg : des polyglottes incontestables mais un niveau dans les autres matières tellement bas qu’il leur est difficile d’intégrer les universités à l’étranger, même en passant le bac un an après nous. C’était le sens de ma dernière phrase dans l’article.

C’est pour ça que je dis : à court terme oui à long terme, non.

<< Ça me fait penser que j’ai collé un bandeau sur l’article de wikipedia parlant de la « propédeutique de l’espéranto », parce que cet article est rempli de citations invérifiables. >>

D’accord, moi aussi j’aimerais bien avoir des détails un peu plus fournis sur cette étude.

Je profite donc de l’occasion pour lancer un appel : si un espérantiste est capable de me donner un lien vers une version détaillée de l’étude de l’Institut Cybernétique de Paderborn, je suis preneur.

<< Je ne vais pas vous citer l’Ido, mais arrêtons nous dessus un instant : voila un exemple de tentative d’amélioration de l’espéranto. [...] parmi tout les gens qui reconnaissent que « l’espéranto n’est pas parfait » pour reprendre vos mots, il s’en est trouvé des qui pensaient qu’en corriger des défauts était une bonne idée. >>

A mon tour je ne vais pas me lancer dans un cours sur les différences entre l’espéranto et l’ido, mais je vais quand même reprendre vos interrogations.

<< il y a eu schisme, controverse violente, >>

Que l’ido ait ou non les attraits qu’on lui prête, je dirais que c’était inévitable. Si quelques réformes faisaient consensus il aurait été difficile pour une réforme aussi radicale de faire l’unanimité de dizaines de milliers de locuteurs (l’espéranto connaissait une belle croissance à cette époque).

Le même phénomène se produit en France à chaque fois qu’on fait une réforme de l’orthographe.

<< et depuis personne ne s’est risqué à réformer l’espéranto. >>

Ce qui veut dire qu’une langue qui est devenue vivante ne peut pas être réformée de cette manière. Aujourd’hui l’espéranto évolue quand ses locuteurs l’utilisent. Certaines réformes de l’ido sont passées, non par une décision de l’académie mais parce que les locuteurs les ont fait leurs et les ont utilisées. D’autres améliorations sont arrivées de la même manière.

Pour finir sur ce point je réponds à une question d’un de vos précédents messages :

<< l’espéranto a été créé avant la création de la linguistique et sa formalisation, que sa grammaire, sa phonétique, et son vocabulaire le rattachent au groupe indo-européen >>

Quand je vous disais qu’il est difficile de trouver des réformes qui font consensus, en voila un exemple. Vous trouvez l’espéranto trop rattaché au groupe indo-européen (vrai pour le vocabulaire, moins pour la grammaire). Ceux qui ont créé l’ido pensaient exactement l’inverse et ont donc préféré doter leur langue d’un vocabulaire franco-français. L’ido est plus facile que l’e-o pour un français ou un anglais, mais beaucoup moins pour un russe et pire encore pour un chinois. Est-ce une amélioration ?

Après il existe des projets de langue construite qui ont la logique inverse : éliminer toute référence même inconsciente à un groupe linguistique identifiable. Cet

D’où ma réaction à votre phrase "en matière de langues faciles qui mettraient tout le monde sur un pied d’égalité, on a fait mieux depuis. " : telle que je la comprends elle sous-entend qu’il existe un concurrent de l’espéranto qui est de meilleure qualité sur les critères que vous évoquez (et sur les critères je suis d’accord). On ne peut donc pas faire une telle affirmation en restant vague, surtout de la part de quelqu’un qui il n’y a pas si longtemps me demandait de citer des noms.

<< Lorsqu’il s’effondra, sa langue lui survécut pendant dix siècles comme langue véhiculaire des institutions de l’Occident catholique. >>

"On a enseigné l’espéranto dans de très mauvaises conditions durant quelques décennies, et voici que des êtres humains s’aiment en espéranto. On a enseigné le latin durant des siècles, très intensivement, mais vous pouvez être certain que même un prêtre et une religieuse, s’ils font l’amour, ne l’utilisent pas dans de telle circonstance. Concluez vous-même !" (Umberto Eco)

Vous citez ensuite des idéologies qui ont mal tourné. D’accord. Alors pour moi l’anglais est un peu la langue lithurgique de la religion ultra-capitaliste. Et donc à moins de considérer que l’ultra-capitalisme est la logique en soi, immuable, et non pas simplement l’idéologie dominante, rien ne dit que sa domination lui survivra.

PS. Désolé mais il y a semble-t-il des soucis avec l’éditeur de texte d’Agoravox, on ne voit pas toujours quand je vous cite et quand je vous réponds. Mais vous avez fait une remarque en ce sens dans un autre message donc visiblement vous le savez.


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