Quand j’étais adolescent, début des années cinquante)je passais mers vacances d’été chez ma grand mère dans un petit village de la presqu’ile de Giens. La première chose que je faisais en arrivant était de courir à la boulangerie locale pour m’offrir un morceau de pissaladière : toutes les saveurs de la Provence sur un rectangle de pâte levée..., le chant des cigales, le bleu de la mer tout se conjuguait pour me faire oublier une longue et triste année scolaire dans les brumes des Ardennes...début des années soixante des « tubes » Citroën commencèrent à envahir les marchés (de Provence) pour vendre des « pizzas », la mode venait de Marseille ;le produit ressemblait grosso modo à la pissaladière, mais en moins onctueux, la tomate l’emportant sur l’oignon fondu. Le coté pratique provenait du fait que la pâte, plus fine pouvait se rouler en cornet et se déguster plus facilement ; par contre, coté gustatif, ça allait du correct à l’immangeable ! Ca n’a pas empêché la « pizza » à la française de connaître un succès grandissant ... quelques années plus tard, je goutais à la véritable « pizza » italienne (dans un camping à Chioggia) ; je dois dire que ça dépassais de loin toutes les pizzas essayées sur la côte...ce n’était pas le même produit. On peut raconter une histoire à peu près similaire avec la crêpe ou la galette Bretonne ; moralité, pour gouter l’authenticité d’ un produit , mieux vaut le déguster dans son pays d’origine !