M. Mourey :
Deux options s’offrent à
moi :
-soit vous n’entendez rien à ce
que j’écris, ce qui me désolerait vu que je vous ai épargné l’offense de mon
langage habituel et si raffiné (mon « petit
noir »), langage qui forme le socle de ma désastreuse réputation
ici-même.
-soit vous en voulez à ma santé
mentale. Et reconnaissez que ce serait là me destiner à une cruelle réclusion…
Soit…reprenons :
Vous écrivez : « Non ! Les Helvètes qui venaient du
Centre Europe n’ont jamais été sous influence romaine avant leur défaite contre
César, de même que la Germanie. » c’est pour cela que je mettais en
exergue la question des recensements. Il ne me semble pas que les tribus
celtiques, helvètes ou germaines se soient livrés à de tels recensements au
cœur de la forêt hercynienne ou dans leurs oppida. Votre évocation des
recensements sous-entendait pour moi automatiquement la période de domination
romaine des Helvètes et donc après leur défaite face à César.
Poursuivons : « Pour le reste, puisque vous acceptez que des
dirigeants d’un peuple puissent passer d’une langue écrite à une autre, je ne
vois pas pourquoi le passage d’une langue sémite à une langue indo-européenne
serait l’obstacle que vous imaginez. Je sais que certains historiens rêvent
encore de vagues d’invasion venues de l’Inde, de steppes désertiques ou de
peuples de la mer venus on ne sait d’où, ou d’Atlantide en Amérique ; je
ne crois pas à ces fables et ne suis pas le seul. Je raisonne sur un monde
connu, déjà socialement et militairement organisé. »
D’un, il faudrait préciser de
quel passage vous parlez. Les linéaires mycéniens seraient la source de
l’alphabet phénicien ? Cela ne se tient pas, même les grecs
(indoeuropéens) ont préféré opter pour l’alphabet phénicien (sémitique).
Et si vous pensez à une pratique
généralisée (vous parliez bien de passage)
d’une ou plusieurs langues indo-européennes en Canaan ou en Chaldée, il n’en
pas trace. Ni physique, ni mythique. Et si vous vous référez aux Peuples de la Mer, à nouveau il y aurait
anachronisme.
Bref, il serait tout de même intéressant
que vous précisiez votre propos parce que votre passage (repris ci-dessus en
italique) ne fournit aucun élément de compréhension. Ce qui est le problème
depuis le début de notre échange : vous êtes confus, vous ne précisez pas
votre propos.
Exemple : « Je sais que certains historiens
rêvent encore de vagues d’invasion venues de l’Inde, de steppes désertiques ou
de peuples de la mer venus on ne sait d’où, ou d’Atlantide en Amérique ;
je ne crois pas à ces fables et ne suis pas le seul. Je raisonne sur un monde
connu, déjà socialement et militairement organisé. »
De quoi parlez-vous ? si j’interprète
correctement vous évoquez les diverses théories sur l’origine des
proto-indoeuropéens ou bien encore sur les aryens.
Problème étant que nous parlons des Celtes (donc bien après) et que le
développement de la civilisation celte ainsi que son expansion continentale
sont plutôt bien connus (Hallstadt, la Tène, Danube, etc…)
Quant aux PIE, les théories les
plaçant dans un espace compris entre la steppe pontique et l’Oural et imaginant
des migrations à la fois vers l’Ouest (Europe) et vers l’Est (Inde, Perse,
ect…) me semblent pertinentes.
A nouveau, je vous le rappelle
nous sommes tel que vous le rappelez assez souvent aux alentours du Xème siècle
avant JC, non pas au Néolithique.
Continuons :
« Vous dites que les habitants de Canaan ne s’appelaient pas Cananéens
mais du nom de leur cité. C’est exactement ce que je dis en ce qui concerne les
Kinnésiens. Aujourd’hui, après les fouilles dont je vous ai indiqué le lien,
vous ne pouvez pas nier l’importance de Kinneret. Connaissez-vous le nom des
habitants de cette cité ? En ce qui concerne les Chaldéens dont le mot
aurait disparu au Xème siècle, je vous laisse la responsabilité de votre
déclaration. »
A nouveau, vous prenez ce qui
vous intéresse et ignorez le reste, il me semble que je vous ai renvoyé à
l’Ancien Testament (source que vous considérez comme fiable) et à l’énoncé des
divers noms des clans cananéens, sur les noms liés aux cités je me référais
plus à la Phénicie. Mais bon, cela ne change rien, oui l’identification pouvait
se faire par l’origine (cité, région, etc…).
Et encore une fois, je dois vous
répéter que vos acrobaties linguistiques
ne tiennent pas : il n’y a aucune raison à ce que le r’ de knr devienne un s’ dans kinnésiens. Pourquoi ? Tout
simplement parce qu’il n’y a aucun obstacle linguistique ou problème
voyellisation/vocalisation à ce que de l’hébreu kinnereth (racine knr) on arrive à une forme semblable en grec par
exemple.
Si je pars de kinnereth, j’obtiendrai kinneri pour un habitant de cette
ville, comme nazari pour Nazareth,
soit en français (langue indoeuropéenne) kinnérien
comme nazaréen . et même si par une
anomalie linguistique l’habitant de cette ville se nommait kinnereti le passage à une langue indoeuropéenne n’entrainerait pas
la perte du r’ ou du t’ final, car cela ne présente absolument aucun problème
en cas d’emprunt ou transfert.
Un autre exemple, en espèrant que
vous comprendrez : l’hébreu (ha)-Galil
, soit la racine gll devient sans
aucune mutation ou perte au sein du groupe des langues indoeuropéennes : Galileia
en latin, Galilée en français, Galilee en anglais, Galiläa en allemand, Galilea
en polonais ou néerlandais ou
tchèque, Galilæa en
danois, ect…
Pour Nazareth, plus proche de votre exemple, la règle est la même la
racine nzr est conservé ainsi que le t final.
Les variations possibles sont
liées au processus de voyellisation qui n’interfèrent sur les racines
strictement consonantiques des mots issus de langues du groupe sémitique.
Donc, j’espère que vous entendrez
après cela que la mutation que vous proposez et qui serait la source
hypothètique de ces malheureux kinnésiens
est plus qu’improbable.