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Commentaire de Son Ôguste Insanité BADGURU Ier

sur Les origines phéniciennes de notre identité nationale


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S.Ô.I Shri BaBâd Guru Lashpâ Son Ôguste Insanité BADGURU Ier 20 février 2010 04:33


@Antenor :

 

Je rejoins Spartakus FreeMann sur les points qu’il a évoqué dans son commentaire en réponse au vôtre. Il serait somme toute intéressant que vous me lisiez correctement, il me semble que je fais l’effort d’exposer d’une manière construite et argumentée ma pensée ; j’aimerai donc que vous en teniez compte dans vos réponses et que vous ne poussiez pas à la manière de M. Mourey à me répéter encore et encore.

Sur ce, je vais donc vous répondre, pas dans l’ordre de vos questions, mais d’une façon qui me permettra d’intégrer tous les éléments essentiels à votre compréhension du schéma que je vous propose.

 

Sur ce point précis, rapide réaction à votre remarque : « Vous refusez les récits concernant Hérakles et les Etrusques mais vous acceptez ceux évoquant les Thraces et les Cimmériens ? » à quel moment ai-je donc dit que je me référais en aucune manière que ce soit aux récits grecs lorsque j’évoque les groupes Thraco-cimmériens ? A aucun moment, je n’use de ce terme en référence à l’usage qu’en avaient les anciens Grecs : ce terme qu’il me semble avoir défini clairement renvoie à un groupe (ensemble) ethnolinguistique localisé dans les espaces danubiens et pontiques (mais aussi aux marges de l’espace scythique (qui à cette époque est pré-scythique) et de l’espace caucasien ; espace caucasien bien évidemment relié à l’espace anatolien par le biais des cultures transcaucasiennes des âges du Bronze et du Fer.

 

Donc j’use du terme « thraco-cimmériens » pour évoquer un ensemble apparenté aux groupes indoeuropéens : tracho-illyrien, cimmérien ou bien encore pré-scythique…tous ces groupes étant liés entre eux : culturellement, ethniquement ou linguistiquement : et qui de par leur nature de cavaliers/guerriers me permettent d’établir l’axe Est-Ouest déjà défini…bien des fois et de bien des manières !

 

Cela étant précisé, je reviendrai donc à eux plus tard.

 

Première mise au point sur votre fin de commentaire : « En ce qui concerne l’hypothèse phénicienne d’Emile Mourey, n’oublions pas qu’Hérakles est né à Thèbes. Ville fondée par Cadmos, prince de Tyr. Dans quelle mesure cette ville était-elle encore de culture cananéenne à l’époque d’Hérakles ? Hérakles ne pourrait-il être considéré du point de vue tyrien comme un descendant, une émanation de Melquart ? Considéraient-ils que Melquart agissait à travers Hérakles de la même façon que les Hébreux pensaient que YHWH agissait à travers Israel ? »

 

Antenor, le lieu de naissance d’Héraklès me semble autant difficile à déterminer que son hypothétique existence : vous ainsi que M. Mourey adoptez une posture-lecture évhémériste qui me fait me commencer à me poser de sérieuses questions.

 

Petite explication :

 

D’un j’ai parcouru les articles&commentaires de M. Mourey ainsi que vos commentaires : je constate que la linguistique ou l’étymologie sont pour vous deux source à nombre de fantaisies toutes plus délirantes les unes que les autres : les rapprochement Eduens/Edomites ou bien encore entre la tribu de Dan et les Tuatha Dé Dânann, ou l’idée d’un messianisme druidique pour exemple, témoignent d’un de sérieuses lacunes en linguistique et de deux d’une capacité créative/imaginative fascinante et enfin une méconnaissance des systèmes mythologiques, cosmogoniques,etc… .

 

Bref revenons donc à Héraklès et Melkart : premier point ces deux noms ne sont en aucun cas reliables, linguistiquement parlant et second point les notions auxquelles ils renvoient appartiennent à des registres différents et à des systèmes culturels/mythologiques complètement différent.

 

Décomposons Héraklès : Ἥρα + κλέος  soit approximativement « Héra-gloire » :

 

-‘kleos n’est pas relevant pour déterminer où et ce qui a fait naître le mythe herculéen

 

-Héra par contre est beaucoup plus intéressant : les diverses racines probables PIE du nom de cette déesse nous renvoient toutes à des notions/mots relevant du

du registre agricole : soit saison et donc les repères temporels (moisson, semailles, ou cycle des saisons…) de toute société de cultivateurs, soit la terre dans le sens de terre cultivable, fertile, arable, et enfin finalement l’idée de travail/transformation des produits agricoles (céréales-farine, lait-fromage,…)

 

-si j’évoque l’épithète accompagnant habituellement le nom de cette déesse, soit βοώπις (boôpis) à nouveau je tombe dans le registre agricole puisque j’imagine que vous aurez facilement fait le lien entre cette épithète et le terme bovin.  

 

-j’ai donc des éléments suffisamment concrets pour lier Héra et sa progéniture herculéenne à une société de cultivateurs et à un culte agricole et/ou bovin primitif : ce qui fait donc du Héraklès originel non pas une figure héroïque guerrière (celle que vous et M. Mourey choississez) mais bien une figure agricole.

 

Passons à MelKart  : aisé à décomposer en m’l’k’ +q’r’t’ les racines triconsonnatiques étant somme toute évidentes, soit donc Melk+Qart (choix arbitraire pour la voyellisation de m’l’k)

-donc qu’avons-nous Melkart= roi/seigneur de la cité/ville : donc référence à une figure divine bien localisée (cité) et relation à une société urbaine.

 

-simplement donc un dieu protecteur/tutélaire citadin pour un peuple de commerçants/marchands et citadin : un baal (à noter que la racine b’l’ peut tout autant dire seigneur que propriétaire ou époux) donc un dieu de l’espace sémitique protecteur-propriètaire de la ville

 

Il n’y a donc dans la formation des mythes de Héraklès et de Melkart, appartenant à deux systèmes cosmogoniques différents et deux espaces ethnoculturels différents aucun rapport  : l’un renvoie à l’agriculture et à une société de cultivateurs, l’autre renvoie à une société urbanisée.

 

L’assimilation-confusion entre Héraklès (grec) et Melkart (phénicien) relève d’une mécanique d’assimilation/syncrètisme/récupération somme toute assez habituelle dans les sociétés antiques du pourtour méditerranéen : le transfert soit conserve le mythe original soit l’adapte au panthéon récepteur. (les exemples ne manquent pas : le dernier en date : l’adoption du Christianisme né dans l’aire sémite (paradigme monothéiste, temps : linéaire) par des sociétés indo-européennes (paradigme monoholiste, temps cyclique) : l’adaptation/récupération a bien lieu (les parallèles entre Trinité et Trimurti témoignent de ce substrat indo-européen).

 

Bref, à nouveau votre lecture ainsi que celle de M. Mourey sont hautement spéculatives et relèvent d’interprétations hasardeuses voir rapides.


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