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Commentaire de Jean-Paul Foscarvel

sur Comment peut-on être capitaliste ?


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 10 avril 2010 11:53

Parler de communisme a propos de l’Union Soviétique est un abus de langage (du leur de l’époque - du leurre de l’époque). Il s’agissait plutôt d’un système hiérarchique proche des monarchies de parti lié à un hyper-centralisme économique. Je le nommerais soviétisme.

Le capitalisme, lui, a plusieurs phases :
-le mode de la création (XIX°, début vingtième) où il crée de nouvelles technologies, de jeunes entreprises,
-le mode de la construction où il déploie les infrastructures,
-le mode de la consolidation, correspondant aux trente glorieuses,
-le mode de la destruction créatrice (époque schumpétérienne), où l’innovation est conjointe à des destructions, qui entraîne de profondes mutations,
-le mode de la destruction destructrice, actuel en Europe, où la création financière correspond à une destruction d’emploi et d’entreprises sans compensation (seul le licenciement rapporte).
Si nous sommes, ce que je crois, à une époque de destruction destructrice, il est bien nécessaire de changer de paradigme socio-économique.
Le soviétisme en a été un, qui a échoué. cela ne signifie pas que Marx a échoué, mais que certaines données du marxisme sont à revoir, ce qui est la moindre des choses.

Marx en tant qu’hégélien considérait que le communisme constituait la fin de la dialectique historique, et que son arrivée était inéluctable compte tenu des contradictions internes du capitalisme. Je pense que c’était là sa grande erreur.

Il y faut Habermas et Adorno :
avec habermas, on apprend que les mouvements de l’histoire sont certes analysables dans une théorie du dévelopement, mais les événements sont imprévisibles, et le chemin historique réel est indéterminé.
Avec Adorno, la dialectique de l’histoire n’a pas de fin, à la fois en terme de finalité, et en terme de but à atteindre qui nous figerait dans un monde anhistorique.

Pour revenir au capitalisme, c’est à nous, aujourd’hui, avec nos connaissances, notre intelligence (si, si, ça existe), nos outils conceptuels dont fait partie le marxisme renouvelé dans sa capacité à analyser les bases fondamentales de l’économie (Le Capital) - en comprenant les nouveaux mécanismes de création de plus-value - , notre imagination, de créer de nouvelles bases d’une société humaine, non fondée sur l’argent, mais sur l’homme et son environnement.

S’il n’y a pas de fin de l’histoire, il y a bien fin des civilisations, des systèmes. Ceux-ci s’effondrent lorsque les élites préfèrent leur propre intérêt plutôt que celui de la collectivité et lorsque cette collectivité, la population bernée, ne réagit pas.

Avec les élites que nous savons être ce qu’elles sont et l’état de notre population, toute la question est de savoir si nous sauront agir intelligement et nous sauver nous-mêmes, ou pas.


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