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Commentaire de François-Ferdinand De la Friche en Souche

sur Comment peut-on être capitaliste ?


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bon, je continue la discussion avec option monologue insomiaque&monomaniaque : mais bon faut bien que le message passe, non ? smiley (hmmmm...crise guruïque !)

L’essentiel de mon propos fut ce mouvement apparemment inexorable et toujours plus accéléré vers la fin de la séparation entre Monde de l’Acte et Monde de l’Esprit/Pensée : d’où mon distingo entre Guides et Marchands et le fait de considérer que nous sommes entrés dans la phase terminale de la Culture : parce si elle fut permise, ce le fut par cette séparation entre ce monde de l’Acte et ce monde de l’Esprit : renvoyant à cette dualité de l’Humain : matière/esprit, créature/créateur, argile/potier, etc…Parce que c’est dans le monde de l’Esprit qu’elle naissait et dans celui de l’Acte qu’elle se manifestait.

 

Et ainsi si le marchand se substitue au guide : ne reste que le monde de l’Acte : l’Instant,  l’Immédiat : le monde de l’Esprit/Pensée est subjugué, assujetti, digéré, anéanti : fin de la Culture et de l’Humanité telle qu’elle s’est toujours définie et manifestée.

 

Si nous restons piégés dans l’Instant, l’Immédiat : nous perdons une part essentielle de ce qui nous définit : l’Expérience : le sens, la réflexion, la finalité, la fin ou son besoin, sa nécessité pour affronter l’absurde potentiel de notre condition : si nous perdons la capacité de se projeter dans le Temps, l’avenir (finalité), en dehors de nous (l’Autre, le Monde), si nous perdons celle de regarder le Passé (Histoire, Culture) : et bien il ne reste plus que de l’humain : matière, créature, argile…etc…certes parfait pour le marchand, mais qui nous renvoie au statut d’animal dressé ou de clone formaté.

 

Voilà ce que j’entends par fin de la Culture, système total et global supporté et fondé par le Conditionnement, le Contrôle : un monde où n’existe plus que le Marchand : plus de Guides, ni Prophète, ni Fou, ni Maître, ni Poète,etc…que ces derniers soient en nous ou autres que nous-même ; ni temple où se chercher, ni forêt où rêver, ni désert où se perdre, etc…même remarque : que ces lieux soient en nous ou en dehors.  (les termes prophète, temple, maître n’ont pas une connotation religieuse mais renvoie à l’humain : esprit, créateur,…).

 

Lorsque le chasseur taille son silex pour tuer le grand cerf, il n’est qu’une créature parmi d’autre si le sorcier, le sage, l’ancien, le fou ne lui permet pas de donner un sens à son acte, de lier chasseur et cerf…ou si lui-même ne conçoit pas plus qu’un simple prédateur soumis à l’Instinct et donc à l’Instant (pas terrible, je sais mais bon il se fait tard)… smiley

 

Voilà pourquoi nous atteindrons un point de non-retour si un changement de paradigme n’opère pas sous peu : même l’individu, le Moi ne peut se concevoir que parce qu’il y l’Autre : sans lui, et bien le Moi aussi tout-puissant soit-il n’est rien ; encore pire si il échappe au Réel et se réfugie dans le Miroir, le Virtuel, le Fantasme…et le Désir n’a de sens que dans sa singularité : lorsqu’il lie deux singularités, ou lorsque l’objet convoité permet d’y projeter sa singularité ; le Désirisme relève du Particulier : du réflexe programmé, du dressage, du conditionnement : et donc du Contrôle : il faut bien qu’il y ait quelqu’un au bout de la laisse, ou derrière l’Ecran.

 

Retour aux deux mondes : Acte/Esprit : la séparation de ces deux mondes limite l’extension du Contrôle : que l’un subjugue l’autre : le contrôle devient total : et la notion même de libre-arbitre se vide de tout son sens : ne pas avoir d’autres choix que ceux que l’on nous impose est  une illusion de liberté.    


et donc question que j’ai déjà posé : qui du barbare ou du clone est le plus proche de l’Humanité ?

 

 

 


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