• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de BA

sur La crise Grecque ravive le discours des souverainistes


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

BA 16 mai 2010 11:59

L’Allemagne est en train de réimprimer des Deutsche Mark.

Ce matin, une source que nous considérons comme particulièrement fiable nous a fait parvenir le cliché d’un stock de billets de 100 Deutsche Mark, imprimés ces dernières semaines sur ordre de la Bundesbank, et dont le conditionnement indique la date du 14.05.10.

L’Allemagne, en tentant d’imposer sa stabilitätkultur à l’ensemble des pays de la zone euro, qui sait pertinemment que la machine européenne peut devenir incontrôlable, semble avoir pris quelques précautions. Les mesures drastiques imposées hier à la Grèce, aujourd’hui au Portugal et à l’Espagne, et demain à la France et à l’Italie rendent en effet la situation de l’Union dangereusement explosive. Partout, la contestation contre la mise en place d’une dictature économique s’organise (1).

Plusieurs informations qui nous parviennent aujourd’hui d’Athènes (2) démontrent une radicalisation certaines des prochaines actions.

Déjà, en décembre, 2009, le quotidien allemand Thüringer Allgemeine Zeitung avait averti de l’achat de 14 machines destinées à la fabrication de billets de banque par la société Ruhlamat, basée à Thuringe, et destinée à une nouvelle usine employant 230 personnes (3).

Difficile de connaître les réelles intentions de l’Allemagne. Néanmoins, partant du principe qu’il est dans la logique des États de prévoir tous les cas de figure, et particulièrement les catastrophes, au moins trois scénarios peuvent expliquer cette réimpression par l’Allemagne de sa monnaie nationale :

1. L’Allemagne bluffe et tente, par le chantage, d’imposer définitivement sa domination sur l’Europe. Soit les pays de la zone euro se soumettent à sa volonté, soit Berlin les laisse avec une monnaie qui s’effondrera immédiatement après sa sortie. Dans ce cas, ces billets seraient une arme de dissuasion.

2. Comme nous l’évoquions plus haut, Berlin pourrait craindre une révolte de grande ampleur dans les pays les plus touchés par la crise. Une situation qui deviendrait très vite incontrôlable et dont l’impact sur l’économie européenne ne manquerait pas d’être catastrophique. La monnaie unique ne s’en remettrait pas. Dans ce cas, ces billets seraient une roue de secours.

3. L’Allemagne sait que la situation de la zone-euro est d’ores et déjà irrécupérable et que la monnaie unique s’achemine vers une parité avec le dollar. Si Berlin a eu jusqu’ici un intérêt utiliser la « crise des États » pour son propre profit, permettant une hausse non prévue de 5,1% sur ses exportations en janvier dernier, soit un excédent commercial de 12,1 milliards, l’effondrement de l’euro ni ne lui bénéficierait en rien, pas plus qu’une sorte de fusion avec le dollar, pour laquelle il lui serait difficile d’avoir le contrôle. Dans ce cas, ces billets seraient pour l’Allemagne un plan de sortie dans une mondialisation qui, finalement, lui échappe.

L’impression par l’Allemagne de nouveaux billets en Deutsche Mark, et donc sa possible sortie de la zone-euro, mettent également en lumière les rumeurs à propos du président français, qui, le week-end dernier, aurait menacé de «  sortir la France de l’euro pour forcer l’Allemagne à adopter le plan d’aide européen » de 750 milliards. Ce matin, l’ambassadeur d’Allemagne en France a déclaré « ne pas croire une seconde », sans toutefois démentir formellement, que Nicolas Sarkozy ait pu menacer de quitter la zone euro pour faire plier la chancelière allemande. Il est en effet peu crédible que les choses se soient passées de la sorte. Toutefois, il n’est pas impossible que le président Sarkozy ait voulu en savoir plus sur les intentions allemandes. Où peut-être, lui aussi, se ménage-t-il une porte de secours, mettant les pieds dans le plat afin d’observer les réactions et préparer psychologiquement les opinions.

Ces nouveau Deutsche Mark sont imprimés à la même effigie que ceux qui avaient abandonné le 31 décembre 2001 à minuit, au bénéfice de l’euro. Il est à noter que, contrairement à la majorité des autres pays de la zone euro, l’Allemagne n’a pas limité dans le temps la conversion de son ancienne monnaie nationale en euros, et que l’an dernier, près de 160 millions de DM ont ainsi été échangés. Il y a encore 13,6 milliards de DM (correspondant à environ 7 milliards d’euros).en circulation, pour moitié en pièces et pour moitié en billets, selon les informations officielles de la Bundesbank, qui seraient immédiatement utilisables si l’Allemagne venait à réintroduire le Deutsche Mark.

Nul doute que nous serons, aussi par les informations que vous, lecteurs, nous faites parvenir, à même d’y voir plus clair. Les manipulations sembles être devenues si denses qu’elles s’étalent presque au grand jour, mais, pourtant, les véritables influences restent cachées, et les intentions ultimes ne peuvent qu’être assez difficilement soupçonnées.

Mecanopolis et JVT.

 

Notes :

1. Lire notre article Bruxelles instaure une dictature économique

2. Nous publierons un article sur ce sujet dans les tous prochains jours.

3. L’article a étrangement disparu du site du Thüringer Allgemeine Zeitung , mais on peut néanmoins encore le retrouver à ces trois adresses : luene.de ; hb-ebook ; willibald

 

 

http://comprendrelemonde.fr/economie/1757-l%E2%80%99allemagne-est-en-train-de-reimprimer-des-deutsche-mark/


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès