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Commentaire de Aston

sur Contrat première embauche : bouc émissaire des universités


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Aston (---.---.161.18) 2 mars 2006 22:12

Vous avez le droit d’avoir toutes les opinions en « iste » que vous voulez. Je suis chef d’entreprise. J’ai créé à la fois des entreprises et des emplois et je continue à le faire. J’en ai dirigé de grandes et des petites en France et à l’étranger. J’ai une formation universitaire courte (bac+4) , je suis fils de fonctionnaire et je travaille sans interruption depuis 1969. J’ai donc été aussi un étudiant moyen à la recherche de son premier emploi, juste après 68.... Mon premier salaire après 4 ans d’études supérieures était à peine supérieur au SMIG. On pouvait être viré sous préavis d’un mois, puisqu’on n’ était même pas cadre. Personne d’ailleurs à l’époque n’aurait monté un dossier aux Prud’hommes pour si peu. Mais que l’on ne s’y méprenne pas, ce n’était pas si facile de trouver un job à l’époque non plus. Je suis effondré de lire ici sous la plume de nombreux contributeurs jeunes, l’idée qu’ils se font de l’entreprise, des patrons et du monde du travail. Il y a en effet très largement de quoi devenir agressif...Le carcan des rigidités du code du travail et son cortège de bureaucratie a progressivement sclérosé ce pays, tuant les initiatives, inhibant l’effort individuel au profit d’un collectivisme qui depuis a fait faillite et qui ne pourra plus se financer. La fidélité à l’entreprise est une valeur en voie de disparition. Le travail est devenu un consommable. On le prend et on le jette. On zappe, on part. Je ne me lancerai pas ici, c’est inutile dans la litanie des comportements indignes qu’ une longue carrière m’a hélas permis de rencontrer, je préfère souligner au contraire la formidable volonté d’apprendre et de progresser qu’ont de nombreux jeunes aujourd’hui. C’est très difficile de les trouver et de les garder. Il n’est pas bien difficile non plus de licencier quelqu’un qui est en CDI après un ou deux ans d’ancienneté. A ce point de vue les litanies sur la précarité sont risibles. Comme si tous les Français aspiraient désormais à être fonctionnaires. L’intérêt du CNE c’est qu’il codifie les conditions d’une collaboration entre un jeune demandeur d’emploi et l’entreprise. Il permet à cette dernière de s’engager plus facilement. De donner une chance de plus, sans dérouler 2000 tests, et de mettre l’intéressé à l’épreuve des faits. D’en mettre éventuellement plusieurs en compétition, ce qui est sain et utile, car l’entreprise c’est d’abord le déséquilibre de la compétition.Et bien entendu de s’en séparer si nécessaire, ce qui est toujours vécu comme un échec (perte de temps, perte de productivité, perte de substance et mauvais climat que celà génère). Dommage qu’il soit si difficile d’apporter une contribution crédible et positive à un débat qui a été politisé par ceux-là même qui ont mis ce pays dans l’ornière et se complaisent à l’y maintenir. Mais retenons simplement le pari de Pascal. Puisque rien ne marche et que le chômage de nos jeunes est une indécence, et si on essayait autre chose ? Merci Aurélie en tout cas pour une contribution qui vous honre.


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