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Commentaire de Paul Villach

sur La grammaire à l'école ? Un désastre !


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Paul Villach Paul Villach 22 décembre 2006 12:28

À mon contradicteur

- « Si je vous suis bien... » Non, vous ne me suivez pas bien ! Mais c’est votre droit !

- « Je vous cite : »Mais il ne faut pas chinoiser avec une phrase comme « Il fait grand soleil ! »". Je ne saisis pas tres bien pourquoi cette phrase vous choque tant, ni en quoi c’est chinoiser (autrement dit se perdre en subtilités) que de l’utiliser."

Je pensais avoir été clair. Mais, il est vrai, un article oblige à être un peu elliptique pour ce qui paraît évident. Apparemment, ça ne l’est pas pour vous. Je voulais dire qu’un élève reconnaît un sujet dans une phrase à la condition qu’elle soit simple comme celle-ci : « Le soleil brille ». En revanche, il ne saura pas analyser la phrase suivante : « Il fait grand soleil ». Habitué à faire de la grammaire en posant des questions idiotes, il obtient des réponses idiotes : il fait quoi ? « grand soleil » ! « grand soleil », complément d’objet direct de « faire » ! Cela pose problème quand on est confronté au processus de la traduction d’une langue à l’autre ! Pardonnez-moi d’avoir été un peu long dans cette explication que je croyais apparente dans mon article, mais à tort, si je vous suis bien.

Les professeurs de Latin et d’Allemand, eux, savent dans quelles difficultés quasi insurmontables les a plongés l’abandon de l’enseignement de la grammaire et son travestissement en langage précieux ridicule. C’est d’ailleurs une raison, parmi d’autres, de la disparition de ces langues dans les établissements scolaires, avec les astuces dont les cervelles fertiles de certains chefs d’établissement sont aujourd’hui friandes : comme des incompatibilités d’horaires pour empêcher un latiniste de faire de l’Allemand ou un germaniste de faire du Latin, comme encore des incompatibilités entre Latin et natation... !

Vous ignorez sans doute ces méthodes souterraines dont le but ou l’effet est de ruiner le service public. La privatisation de l’éducation, - l’ignorez-vous - est un grand enjeu financier des années à venir : autant montrer que le service public n’est pas à la hauteur pour installer dans les esprits l’idée de la privatisation salvatrice ! Les incultes promus sont donc des auxiliaires efficaces de cette destruction, puisqu’ils font ce boulot de destruction sans en avoir conscience. Du moins, on veut le croire !

- « Autre exemple vous fustigez un extrait de réglement intérieur d’un »lycée de banlieue« , je vous cite : »« En aucun cas, prévient ainsi sans rire ce proviseur, un élève ne saurait utiliser l’infirmerie pour justifier, malhonnêtement, une infraction aux respect des horaires. » Sans doute, sans doute ! Mais y a-t-il des infractions - comme du reste des incorrections grammaticales - qu’on pourrait justifier honnêtement ! Voilà un joli «  lapsus calami » calamiteux qui ne grandit pas le service public d’éducation  !" On peut tout à fait justifier honnêtement une infraction, à moins de considérer qu’un retard, au même titre qu’une incorrection grammaticale, est un crime inexcusable... Cet exemple illustre plutôt, à mon humble avis, soit la dangereuse étroitesse de vos convictions, soit la faiblesse de votre capacité d’analyse de la signification d’une phrase, ce qui serait un comble."

Permettez que je ne partage pas votre largeur d’esprit : je vois difficilement qu’on puisse justifier honnêtement une infraction, comme celle de prétexter un passage à l’infirmerie pour tenter d’excuser un retard.

Mais rassurez-vous ! Vous n’êtes pas seul ! Beaucoup partagent votre point de vue et jouent à qui ridiculisera le Droit le plus possible par le leurre de l’euphémisme afin de ne pas qualifier l’infraction qu’il faudrait dans ce cas sanctionner : des injures ne sont que des « excès de plume », une « non-titularisation dans un poste de chef d’établissement » après une cabale contre le candidat, une simple « mesure administrative ». « Une lettre secrète de dénigrement » ? Un moyen administratif exempt d’ « intention personnelle et déloyale » ; sa divulgation par son destinataire ? « Un fait maladroit » !

- Vous prenez également d’autres exemples qui à mon sens n’illustrent en aucun cas ce que vous semblez vouloir démontrer à savoir la faiblesse de l’enseignement grammatical, nous serions tous des génies de la grammaire que, je vous fait confiance sur ce point, vous trouveriez toujours des incorrections parmi les innombrables notes de service et textes administratifs qui circulent. Il faudrait plutôt s’attacher à la proportion des textes présentant des fautes... Quand on cherche la petite bête on la trouve, il faut croire que vous aimez bien être démangé."

Je prends acte que vous êtes plein d’indulgence pour les responsables qui doivent donner l’exemple et qui sont pris la main dans le sac de leur incompétence. Je croyais avoir exhibé des « grosses bêtes ». Mais pour vous, ce ne sont que des « petites bêtes » ! Et en retour, ou vous faites celui qui ne comprend pas l’évidence ou vous cherchez, vous, la petite bête à celui qui ose mettre en cause les représentants indignes de l’autorité !

Milgram a montré dans ses expériences sur la « soumission à l’autorité » (1960-1963) - Éditions Calmann-Lévy, 1974 - que les « autoritariens » qui ne trouvent d’équilibre psychologique que dans l’adhésion aveugle à l’autorité, courent au secours de l’autorité en difficulté avec le plus grand zèle ! Une version de cette règle : les Français ont un faible pour les élus indélicats à casserolles, condamnés par la justice. La preuve, ils les réélisent avec enthousiasme ! Un cadre de référence autoritarien ne voit que paille dans l’oeil de son autorité bien-aimée mais poutre dans celle du malotru qui l’accuse !

La suite de votre commentaire, avec ses attaques personnelles sans intérêt, ne mérite pas de réponse. J’ai fait assez long comme ça, à énoncer des évidences. il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Paul VILLACH


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