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Commentaire de Christophe

sur Contrat première embauche : bouc émissaire des universités


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Christophe (---.---.58.18) 4 mars 2006 15:25

@HZ

Les CPE et les CNE sont soumis aux mêmes codes du travail que tous les contrats existants, et prouvez donc le contraire noir sur blanc.

Ceci est faut, désolé. Le code du travail précise qu’un licenciement doit être motivé (motif valable et sérieux). Or le CPE ne nécessite aucune motivation. Le CPE donne un statut intermédiaire, comme l’a écrit l’auteur entre les stages et les CDD (voir peut-être CDI).

Si les calculs sont bons, en réalisant un simple calcul en partant du principe que le détenteur du contrat sera embauché in fine est :

CPE : 24 mois d’essai

Existant : 18 mois de CDD + 1 à 3 mois d’essai en CDI.

Dans le pire des cas, vous comparez 19 mois à 24, dans le meilleur, 21 à 24. Losque vous avez un salarié qui dépasse les 6 à 12 mois dans une société, c’est généralement qu’il convient au poste qu’il occupe. La différence entre CDD et CPE est uniquement sur le fait qu’un CDD donne une sécurité relative, certes, mais permettant d’aborder différemment tant son travail que son avenir professionnel.

Des études ont été menées qui ont abouti, lors de la négociation sur le financement de l’Unedic, à admettre que la précarité avait une forte influence négative sur le chômage ; d’où la demande syndicale unanime de taxer les emplois précaires pour alimenter l’organisme finançant les chômeurs.

Par ailleurs, ce n’est nullement une demande patronale. Le patronat doit rencontrer les organisations syndicales pour dialoguer, puis négocier, sur l’ensemble des contrats de travail qui, a priori, pose une problématique de flexibilité. Les organisations syndicales sont conscientes de cela, il faut arrêter de les prendre pour des imbéciles. Il est évident que certains se comporteront comme toujours, dans la perspective d’élections, et d’autres chercheront à trouver un compromis qui permette à tous, patrons et salariés, d’obtenir des garanties par la législation du travail.

Quand j’entends dire qu’il faut jeter le code du travail, le propos repose sur un retour en arrière ; fin XIXème siècle. Par contre, réfléchir sur une adaptation répondant mieux au contexte mondial est tout à fait légitime.

Il faut prendre conscience d’un élément important : l’intérêt de tout salarié est de préserver son outil industriel ; à l’échelle nationale, nous avons tout intérêt à préserver nos entreprises et industries si le contexte nous le permet, ou nous adapter en introduisant de nouvelles activités si cela s’avère nécessaire.

Cela passe aussi par un engagement de l’Etat. En effet, notre auteur fait référence à la formation. Or, la formation que vous suivez aujourd’hui sera-t-elle encore suffisante dans 40 ans ? C’est toute la question que se posent aussi les organisations syndicales ainsi que le patronnat. Nous n’avons aucun intérêt à former des personnes qui n’auront pas la capacité à s’adapter ; voir à sauter d’une science ou technique à une autre.

Pour cela, les formations universitaires sont les plus performantes car plus ouvertes. Cependant, il manque souvent un coeur de formation plus efficace, plus monnayable si vous préférez ce qui est la caractéristique des grandes écoles mais sans l’ouverture universitaire. C’est la problématique posée, à mon sens : Entre une formation uniquement théorique (permettant l’évolution mais peu efficace à cours terme) et une formation pratique (efficace immédiatement mais peu ouverte), il existe sans doute un juste milieu. En fait, l’une et l’autre doivent partager leurs points forts pour être réellement performantes dans la durée.

Vous savez, une carrière professionnelle est pleine de surprise. De mon expérience, après avoir eu 2 BTS en mécanique, 1 BTS en électronique, un DEST en informatique fondamentale et un diplôme d’ingénieur en ingenierie de l’information, je suis cadre commercial dans une entreprise aéronautique ; et j’ai changé 8 fois d’entreprise en 23 ans. Comme quoi, la formation et le parcours professionnel n’ont pas toujours une relation directe. Cependant, que d’efforts personnels pour réaliser ces formations ; et c’est sans doute sur ce point que la société (par les politiques) doit aider, soutenir et surtout proposer.

Par contre, à l’inverse de ce que pensent certains, je ne suis pas du tout persuadé que les études soient uniquement faites pour être vendable sur le marché du travail. Une partie de ces études doit permettre un développement de l’être pour le mener vers l’émancipation ; c’est une condition nécessaire pour donner à chacun une possibilité d’évolution.


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