Pour sortir de l’impérialisme du politique
Il faut se baser sur ce qui existe. Ce qui existe en France de
tout à fait particulier c’est la tradition sociale des Etats généraux. Il
y en a dans tous les secteurs et dans tous les domaines. Les derniers
en date qui ont eu quelque échos sont ceux sur les prisons et sur la
recherche. Evidemment, les pouvoirs en organisent également de façon partielle et sectaire.
Les Etats Généraux se réunissent quand il y a des problèmes sérieux qui restent
irrésolus.Depuis dix ans il y en a au moins deux fois par mois. S’ils bénéficiaient d’un peu d’argent public, ils pourraient
se préparer plus sérieusement en référençant tous les intéressés de tel
ou tel secteur, y compris évidemment les usagers et les chômeurs qui
cherchent une activité dans tel ou tel secteur, diplômés ou non, car ces
états devront aborder la question de la formation.
Reprenant les traditions électives de l’époque médiéval, Philippe le
Bel les constitua en 1302 pour contrer l’hégémonie du pape Boniface VIII
( c’était les prémisses).
Cette veine devrait être rétablie pour tenter de contrer l’hégémonie du marché et de la mal nommée mondialisation.
Nos moyens techniques de communications devraient nous permettre
d’inscrire dans leurs fonctionnements une première loi essentielle : la
transparence. Obligation d’enregistrer toute doléance et obligation de
ne rien cacher de tel ou tel problème. Comme par exemple dans l’agro
industrie pour la mise en place de nouveaux produits (ex les OGM).
La méthodologie n’est pas très compliquée à mettre en place. Il y a forcément des arbitrages à trouver.
Les états de tel ou tel secteur doivent ensuite créer d’autres états
interpénétrés (la recherche, l’industrie, la formation : et encore cela
se démultiplie). L’individu, le groupe social ne sont plus noyés dans la
masse mais participent à l’élaboration de leurs propres régulations en
fonction de leurs besoins. Une assemblée des états est mandatée
temporairement sous contrôle des états précédents avec des suivis de
surveillance.
Quelques idées en vrac, car il est bien inutile de vouloir théoriser
un fonctionnement qui ne peut qu’être élaborer petit à petit par le plus
grand nombre dans la pratique.
Dans la mesure ou chaque état est correctement établi et produit des travaux largement partagés : il fait autorité.
Dans le sens premier d’autorité, c’est à dire quand un individu ou un
groupe à quelque chose à apprendre à un tiers. C’est une autorité
dialectique qui se combine avec les autres, qui ne peut être permanente
et qui fait société.
La tradition des luttes sociales doit se retrouver dans ces états et,
si l’état d’esprit évolue, ces luttes seraient plus efficaces. Comment
intégrer les syndicats dans ce processus ? Il y aura à l’évidence des
doubles casquettes, mais le syndicaliste y trouvera certainement ses
marques sans son étiquette, le patron une perspective à sa raison
sociale. Malheureusement, la lutte de classe virilisée dans la tradition
française a trop souvent oublié dans son expression, que c’est d’abord
la classe des « possédants » qui a lutté contre les « non possédants »
pour organiser ses industries et ses finances.
Aujourd’hui ils triomphent.
Aujourd’hui, cela n’a aucun sens que des listes prétendument «
alternatives » se constituent sans remettre fondamentalement en cause le
système électif.
On peut envisager que dans vingt ans, il y ait un début de changement dans la mentalité de la délégation de pouvoir. Un renforcement de l’individualisme va conduire à un rejet de toutes les choses que l’on nous impose ....