Pour le moment la technologie des batteries ne nous permet
pas encore d’espérer des voitures 100% électriques capables de rivaliser en
autonomie et en commodité d’approvisionnement en énergie avec les voitures à
moteur thermique. Peut-être est-ce l’occasion de redéfinir nos besoins réels en
matière de mode de déplacements individuels.
Il me semble que l’erreur est que nous ne parvenons pas à
nous détacher du concept de la voiture conventionnelle telle que nous la
connaissons aujourd’hui, puissante, rapide, équipée d’éléments de confort
souvent gourmands en énergie, comme la climatisation, et en plus dotée d’une
autonomie pouvant atteindre les 1000 km. Ce concept est clairement orienté vers
un usage longue distance sur route ou autoroute. Sauf cas particulier, ses
capacités sont largement sous-utilisées au quotidien. Si l’on considère la
distance parcourue, la durée de séjour dans l’habitacle et la vitesse moyenne réelle
qui caractérisent la plupart de nos déplacements courants, nous aboutissons à
la définition d’un véhicule qui n’a plus rien à voir avec la familiale moyenne
de 120 ou 150 ch., capable de frôler ou d’atteindre les 200 km/h, vitesse
jamais atteinte en France, sauf à prendre le risque de repasser le permis ! .
Et si nous inversions nos schémas de pensée, si ancrés dans
notre mental ! Ce que nous appelons voiture principale aujourd’hui serait,
demain, la voiture secondaire ; la routière que nous louerions en fonction de
la distance à parcourir, du nombre de passagers, de l’usage et de l’humeur du
moment ; coupé sportif, berline familiale, monospace ou camping car. Le parc de
ces voitures pourrait être mutualisé sous forme de copropriété, comme cela
commence à se faire à Paris selon ce que j’ai entendu dire.
Peut-être, est-ce une opportunité pour inventer un autre
concept de « véhicule principal » répondant réellement à nos besoins de
déplacement sur courtes et moyennes distances.
Pour faire le parcours domicile-travail, accompagner les
enfants à l’école, faire ses courses, aller au restaurant ou au cinéma, une
autonomie de 200 km par jour peut généralement convenir. D’autonomie réduite
mais suffisante, d’un entretien économique, de faible encombrement au sol, un
peu plus rustique mais dotée d’une modularité pratique du genre ludospace, apte
à transporter une petite famille ou des charges encombrantes selon les besoins
du moment. Pour ce qui est des performances, en milieu urbain, péri-urbain ou
interurbain où la vitesse est limitée typiquement à 50, 70 et 90 km/h, une
vitesse maximum de l’ordre de 90-110 km/h ne serait ni pénalisante, ni
ridicule.
Pour le coup, le nouveau concept de "véhicule
principal" pourrait très bien être électrique.
Éventuellement, un petit groupe électrogène silencieux, du
genre de ceux que l’on trouve sur les marchés pour l’éclairage des étals,
pourrait être embarqué permettant, en quelques minutes, de retrouver un niveau
de charge minimum des batteries et un complément d’autonomie assurant un retour
au bercail sans l’angoisse de la panne loin de la prise.
À dire vrai, et pour être honnête, ceci demanderait un tel
changement dans nos comportements (usagers et constructeurs) et dans les
infrastructures actuelles que je ne crois pas que ce soit réalisable dans un
avenir proche ! Finalement, je vais conserver mon Berlingo qui, lui, couvre pour le moment mes besoins de
véhicule principal ET secondaire ! ! !
Tant qu’il y aura du pétrole pour tout le monde ….
Après, le cours de l’âne et du mulet risque de monter en
flèche ! En attendant l’énergie miracle abondante, renouvelable, propre et
gratuite ! ! !