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Commentaire de Philou017

sur Wikileaks, une vérité insoutenable ?


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Philou017 Philou017 4 décembre 2010 22:06

Extraits du discours de Mme Clinton du 24 Janvier 2010 :

L’expansion des réseaux d’information est en train de former le nouveau système nerveux de notre planète. .... ; Ce même principe s’applique à l’humanité contemporaine presque dans son intégralité. N’importe qui ici présent - ou plus probablement n’importe lequel de nos enfants - peut utiliser les outils que nous sommes nombreux à emporter avec nous tous les jours et retransmettre cette discussion auprès de milliards d’individus dans le monde entier.

Certes, à de nombreux égards, jamais l’information n’a-t-elle été aussi libre. Il y a plus de moyens de diffuser plus d’idées qu’à aucun moment de l’histoire. Même dans les pays autoritaires, les réseaux d’information aident les gens à découvrir de nouveaux faits et à rendre les gouvernements plus comptables de leurs actes.

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Durant sa visite en Chine en novembre, par exemple, le président Obama a organisé un forum-débat public assorti d’une participation en ligne sur l’importance d’Internet. En réponse à une question posée sur Internet, le président a défendu le droit des peuples à un accès libre à l’information et a ajouté que plus l’information circule librement, plus les sociétés deviennent fortes. Il a déclaré que l’accès à l’information aide les citoyens à demander des comptes à leurs propres gouvernements, à générer de nouvelles idées, à encourager la créativité et l’entrepreneuriat. C’est cette foi qu’ont les États-Unis en cette vérité de base qui constitue la raison de ma visite ici aujourd’hui.

En effet, alors que nous vivons une montée en puissance sans précédent de la connectivité, nous devons aussi admettre que ces technologies ne constituent pas des bienfaits absolus. Ces mêmes outils sont utilisés pour saper le progrès humain et les droits de l’homme. À l’instar de l’acier qui peut être utilisé pour construire des hôpitaux ou des mitrailleuses, ou de l’énergie nucléaire qui peut alimenter une ville en électricité ou la détruire, les réseaux modernes de l’information et les technologies qui les sous-tendent peuvent être utilisés à bon ou à mauvais escient. Ces mêmes outils qui permettent d’organiser des mouvements pour la liberté permettent aussi à Al-Qaïda de propager la haine et d’inciter à la violence contre les innocents. De plus, les technologies qui ont le potentiel d’élargir l’accès à l’État et de promouvoir la transparence peuvent être détournées par l’État pour mater la dissidence et nier les droits de l’homme.

Au cours de l’année écoulée, nous avons observé une recrudescence des menaces contre la libre circulation de l’information. La Chine, la Tunisie et l’Ouzbékistan ont renforcé leur censure d’Internet. Au Vietnam, l’accès à des réseaux sociaux en vogue a soudainement disparu. Vendredi dernier, en Égypte, 30 blogueurs et activistes ont été détenus. Un des membres de ce groupe, Bassem Samir qui, heureusement, a été relâché depuis, se trouve avec nous aujourd’hui. Alors qu’il apparaît évident que la diffusion de ces technologies est en train de transformer notre monde, il reste encore à savoir comment cette transformation impactera les droits de l’homme et la qualité de vie de la population mondiale.

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Il existe beaucoup d’autres réseaux dans le monde - d’aucuns contribuent au mouvement des personnes et des ressources, d’autres facilitent les échanges entre des personnes qui partagent le même métier ou les mêmes intérêts. Internet, pour sa part, est un réseau qui amplifie la puissance et le potentiel de tous les autres réseaux. C’est pourquoi nous croyons qu’il est essentiel que ses utilisateurs puissent être assurés de disposer de certaines libertés fondamentales.

La toute première de ces libertés est la liberté d’expression. Elle ne se définit plus seulement par la possibilité qu’ont ou non les citoyens de manifester sur la place publique ou de critiquer leur gouvernement sans craindre des représailles. Les blogs, le courrier électronique et les SMS ont ouvert de nouveaux forums d’échanges d’idées - et créé de nouvelles cibles pour la censure.

À l’heure où je vous parle, quelque part des censeurs gouvernementaux travaillent furieusement à effacer mes propos des annales de l’histoire, mais l’histoire elle-même a déjà condamné ces tactiques. Il y a deux mois, j’étais en Allemagne pour commémorer le 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin. En cette occasion, les dirigeants assemblés ont rendu hommage aux hommes et aux femmes courageux de l’autre coté de cette barrière qui ont lutté contre l’oppression en faisant circuler des petits pamphlets portant le nom de samizdat. Ces tracts contestaient les revendications et les intentions des dictatures du bloc soviétique, et nombreux sont ceux qui ont dû payer un lourd tribut pour les avoir distribués. Mais leurs mots ont contribué à abattre le béton et les barbelés du Rideau de fer.

Le Mur de Berlin symbolisait la division de l’humanité et il a défini toute une époque. Aujourd’hui des vestiges de ce mur reposent dans ce musée - à leur place légitime, et l’infrastructure iconique de notre époque, c’est l’Internet. Au lieu de la division, il représente la connexion. Mais malgré l’expansion des réseaux dans les pays du monde entier, nous constatons que des murs virtuels sont érigés en remplacement des murs visibles. Certains pays ont créé des barrières électroniques pour empêcher leurs populations d’avoir accès à certaines parties des réseaux mondiaux. Ils ont supprimé des mots, des noms et des phrases des résultats des moteurs de recherche. Ils ont enfreint la vie privée de personnes qui pratiquaient une expression politique non violente. De telles actions enfreignent la Déclaration universelle des droits de l’homme, laquelle déclare que tout individu a le droit de « de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » Avec la propagation de ces pratiques restrictives, un nouveau rideau de l’information est en train de recouvrir une bonne partie du monde et au-delà de cette partition, les vidéos virales et les blogs sont en train de devenir les samizdats de notre époque.

Tout comme les dictatures du passé, les gouvernements actuels ciblent les penseurs indépendants qui utilisent ces outils. Durant les manifestations qui ont suivi l’élection présidentielle iranienne, une vidéo floue, captée sur un téléphone portable et montrant le meurtre sanglant d’une jeune femme, a constitué l’acte d’inculpation sous forme numérique de la brutalité du gouvernement. Il nous a été rapporté que lorsque des Iraniens de l’étranger ont affiché des critiques en ligne contre les dirigeants de leur pays, des membres de leur famille en Iran ont été la cible de représailles. Pourtant, malgré cette campagne d’intimidation, des citoyens journalistes courageux, en Iran, continuent à utiliser la technologie pour montrer au monde et à leurs concitoyens ce qui se passe dans leur pays. En se faisant ainsi le champion de ses propres droits de l’homme, le peuple iranien a inspiré le monde et redéfini par son courage comment la technologie peut servir à répandre la vérité et dénoncer l’injustice.

Ceci étant, toutes les sociétés reconnaissent que la liberté d’expression a ses limites. Nous ne tolérons pas les propos qui incitent les autres à recourir à la violence, comme les agents d’Al-Qaïda qui se servent actuellement d’internet pour inciter au meurtre de masse d’innocents dans le monde entier. Nous déclarons répréhensibles les propos haineux qui attaquent les individus sur la base de leur race, de leur religion, de leur ethnie, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Nous devons aussi gérer la problématique de la liberté d’expression anonyme. Ceux qui utilisent Internet pour encourager le terrorisme ou diffuser de la propriété intellectuelle volée ne peuvent dissocier leurs actions virtuelles de leurs identités dans le monde réel. Mais ces difficultés ne doivent pas constituer un prétexte pour permettre aux gouvernements de violer systématiquement les droits et la vie privée des personnes qui utilisent Internet à des fins politiques non violentes.

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Les États et les terroristes, et ceux qui se font leurs agents, doivent savoir que les États-Unis protègeront leurs réseaux. Ceux qui perturbent la libre circulation de l’information dans notre société, ou dans toute autre, constituent une menace pour notre économie, notre gouvernement et notre société civile. Les pays ou les particuliers qui lancent des cyberattaques devraient en subir les conséquences et faire face à la condamnation internationale. Dans un monde interconnecté par Internet, une attaque contre les réseaux d’un pays peut être une attaque contre tous. Et nous pouvons, en renforçant ce message, instaurer des normes de comportement pour les États et encourager au respect des biens communs mondiaux que sont les réseaux.

En Iran et en Moldova, et dans de nombreux autres pays, la mobilisation en ligne est un instrument d’une importance vitale qui fait progresser la démocratie et qui permet aux particuliers de protester contre les résultats d’élections jugées irrégulières. Même dans des régimes démocratiques établis tels que les États-Unis, nous avons constaté le pouvoir qu’ont ces outils d’infléchir le cours de l’histoire. Certains d’entre vous se souviennent peut-être de l’élection présidentielle de 2008 chez nous. [Rires.]

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Nous appuyons également l’élaboration de nouveaux outils qui permettent aux citoyens d’exercer leur droit de s’exprimer librement en circonvenant la censure à motivation politique. Nous accordons des fonds à divers groupes de par le monde pour faire en sorte que ces outils soient mis à la disposition des gens qui en ont besoin, dans les langues locales, et que les destinataires aient la formation nécessaire pour accéder sans danger à Internet. Les États-Unis appuient ces efforts depuis un certain temps, en veillant à ce que ces programmes soient mis en œuvre de la manière la plus efficace et la plus efficiente possible. Le peuple américain ainsi que les pays qui exercent une censure sur Internet doivent comprendre que notre gouvernement est fier de contribuer à promouvoir la liberté sur Internet.

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La censure ne devrait pas, de quelque manière que ce soit, être acceptée par les entreprises quelles qu’elles soient et d’où qu’elles soient. En Amérique, les entreprises américaines doivent prendre position sans équivoque sur ce principe, qui devrait faire partie de notre marque nationale. J’ai toute confiance que les consommateurs du monde entier récompenseront les entreprises qui prennent une telle position.

Par ailleurs, nous relançons l’Équipe spéciale mondiale pour la liberté sur Internet en tant que forum pour traiter des menaces à la liberté sur Internet de par le monde et nous encourageons vivement les entreprises médiatiques américaines à jouer un rôle actif et à contester les exigences de censure et de surveillance émanant de gouvernements étrangers. Le secteur privé a la responsabilité partagée de protéger la liberté d’expression. Et lorsque la conduite de leurs affaires menace de porter atteinte à cette liberté, ils doivent prendre en considération ce qui est juste au lieu de chercher simplement à réaliser des bénéfices rapides.

http://www.america.gov/st/democracyhr-french/2010/January/20100122083311eaifas0.6031458.html


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