"les réserves pétrolières de l’Arabie Saoudite
seraient surestimées de 40 %"
"L’Arabie Saoudite 1er producteur et exportateur
mondial de pétrole serait donc dans l’incapacité de jouer sur son niveau de
production pour limiter la hausse des cours dans les années à venir. Le
peak-oil si redouté serait plus proche
que jamais."
Ceci est tout à fait juste.
Cela fait des années que l’ASPO nous avait prévenus de cette
réalité, des années que Colin J. Campbell et Jean Laherrère ne sont pas pris au
sérieux. Tout comme Marion King Hubbert qui, dans les années 1950, avait prévu
très précisément le pic de production des Etats-Unis pour 1970, avait été la
risée de ses contemporains.
Il n’y a aucune raison que la production à l’échelle
mondiale échappe à ce phénomène qui touche déjà de nombreux puits dans les pays
producteurs.
En fait le passage de ce pic (ou plateau) précédant la chute
de production est tellement lourd de conséquences économiques et sociales qu’il
est beaucoup plus confortable de faire semblant d’ignorer cette menace bien réelle.
Aujourd’hui, les alertes sont pourtant nombreuses ; ce sont
généralement des personnages qui ont été au plus près des sources d’informations
les plus sures qui, une fois à la retraite, et dégagés de leurs obligations de
réserve imposées par leurs fonctions, prennent le relais de ces informations.
Ce sont aussi, en toute discrétion, des administrations
comme les forces armées américaines ou allemandes qui intègrent cette réalité
dans leurs scénarios opérationnels futurs.
Autre signe révélateur ; l’énergie que déploient les
compagnies pétrolières dans le développement de l’exploitation du pétrole
non-conventionnel au prix d’acrobaties techniques de plus en plus risquées,
de plus en plus coûteuses et au mépris des conséquences environnementales.
Peu importe de savoir qu’il y aurait encore du pétrole, au
rythme actuel de consommation , pour
40 ans ou plus (c’est demain de toute façon !). Les problèmes commenceront évidemment dès que
le rythme de production commencera à décroître et à être incapable de répondre
à la demande. Et là, nous y sommes, ou pas loin de l’être à très court terme !
Cela signifie tout simplement que nous sommes condamnés à ce que notre consommation accompagne la baisse de production sans avoir de sources d’énergie de substitution suffisante quantitativement et qualitativement.
Comment relever ce défit quand les principaux acteurs économiques et politiques n’ont en tête qu’une croissance sur le mode des années 70 par avance condamnée et quand ils refusent de prendre le virage nécessaire ?