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Commentaire de Brath-z

sur « Robespierre a été un grand dirigeant de la démocratie en acte »


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Brath-z Brath-z 13 juin 2011 11:44

« La Révolution n’a vraiment rien à voir avec cette légende dorée d’un peuple qui se libère d’une tyrannie »

Là-dessus, je suis d’accord. Mais comme je sais que les légendes ont besoin d’exister pour permettre aux sociétés de vivre et de prospérer, je ne vais pas regretter la mort du « tyran », quand bien même il était un bonhomme plutôt brave et bonne pâte, somme toute un homme sympathique, aimant son peuple et en tous points admirable (surtout comparé à ses trois prédécesseurs sur le trône de France).
Après tout, Rome a fondé sa République sur le mythe du « tyran » Tarquin, les royaumes germaniques (dont le Royaume des Francs) sur le rejet de la « tyrannie » romaine, etc. C’est à la fois faux et injuste, bien sûr, mais la politique n’est pas l’histoire et la vérité n’a pas à se soucier de la réalité. Même si les Gaulois sont une invention romaine (il y avait des peuples celtes installés dans toute l’Europe, depuis l’Afrique du nord jusqu’à la Cappadoce, cf. les invasions de Galates vers 200 avant J.-C.), que personne ne peut se prévaloir d’ancêtres gaulois, que les migrations (à ne pas confondre avec l’immigration, phénomène économique très récent et qui n’a rien de naturel) ont fait venir sur le territoire de l’actuelle France des peuples extrêmement hétérogènes, « nos ancêtres sont les Gaulois », et « nous sommes tous frères » (le « Fraternité » de notre devise nationale). C’est la vérité, car c’est le seul moyen de former une nation (le mot « nation » vient du latin « nacere », « naître », et induit une communauté de naissance, quand bien même ne serait-elle qu’une construction intellectuelle et donc, une fiction). Mais ce n’est évidemment pas la réalité.
La politique repose sur la vérité. Les disciplines humaines et sociales (je milite activement pour qu’on cesse de parler de « sciences humaines et sociales » ; il n’y a rien de plus ridicule que la prétention à la scientificité, cette aporie déresponsabilisante héritée du XIXème siècle) s’occupent de la réalité. Les deux sont nécessaires, parfois même complémentaires, mais doivent rester dans leurs domaines respectifs.


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