à orianeborja :
J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt.
L’école républicaine est entrain d’agoniser. Même
Philippe Mérieu s’en émeut !
- (voir Contre
l’idéologie de la compétence, l’éducation doit apprendre à penser Le Monde
du
2.09.2011).
La destruction systématique de notre système
scolaire a débuté en 1975 (réforme Haby) et s’est accélérée avec Allègre.
Comme l’avez soulignée dans votre article du 18
août 2011, l’actuel ministre de
l’EN, Luc Chatel, et avant lui Darcos, ont accentué cette désintégration.
Avec l’autonomie des établissements, mettant les
directions en capacité de recruter leurs personnels et pouvant imposer leurs
projets – c.à.d. leurs projets en adéquation avec les
besoins de l’économie -, l’école se « privatisera » de plus en plus : le savoir
et la culture deviendront accessoires ; seules les « compétences » seront utiles.
Il ne s’agit plus de former des citoyens libres et conscients de leurs droits
et de leurs devoirs, mais des « consommateurs-acteurs » de la vie économique, qui
devront s’intégrer selon les besoins de l’activité marchande et selon les lieux
(les fameux bassins d’emploi).. L’ultra-libéralisme et le mondialisme n’ont que
faire de professeurs-fonctionnaires avec un statut : des « intervenants »,
beaucoup plus dociles, feront l’affaire.
Vous l’avez souligné à maintes reprises, Châtel
dirige l’EN comme une entreprise. D’où la nécessité de privatiser l’EN, comme
les autres services publics. Qui dit entreprise privée dit rentabilité,
flexibilité, productivité. Le Nouvel Ordre mondialisé ne peut se permettre le
moindre gaspillage financier ni la moindre contestation idéologique. L’homme-citoyen
n’est plus à sa place dans la nouvelle société. Il doit s’effacer devant
l’ »Homme nouveau », dont parle Francis Fukuyama. Il doit travailler,
consommer, voter, penser comme ltous les autres humains de la planète. Voir tribune libre/article/la-fin-de-l-histoire-de-france-100654.
Si l’un des deux l’emporte en 2012, Aubry et
Hollande ne vont pas changer de logiciel : Aubry et son conseiller, Bruno
Julliard, comme il n’y plus d’argent dans les caisses de l’état, comptent
régler la question du manque d’enseignants en déshabillant Pierre pour habiller
Paul. Hollande veut créer 60 000 postes - comment il va les financer ? et où
va-t-il trouver les candidat ? Mais ni elle ni lui, ni même les syndicats
enseignants, ne remettent en cause le mouvement général - (je vous cite)
- « l’éducation n’est vue que comme outil pour mettre à
disposition une main-d’oeuvre opérationnelle, flexible, mobile à l’échelle
planétaire en fonction des besoins du marché ».
Je
pense que l’école républicaine n’a plus d’avenir. Les marchands du Temple l’ont
sacrifiée sur l’autel du libéralisme mondialisé.