Il ne faut pas confondre les « grants » qui sont mis en place par les universités elles-mêmes sur leur fonds propres, notamment les plus importantes (et les plus riches), d’une part.
Et les bourses (Fullbright, Mellon, Rhodes, etc.), d’autre part, qui viennent éventuellement en complément. Ces bourses sont des systèmes anciens, qui existent toujours, mais qui sont dépassés aujourd’hui.
Un exemple : Harvard.
Le coût annuel moyen des études pour acquérir une licence à Harvard est estimé à 49,000 dollars environ (tout compris : études, logement et nourriture), les étudiants admis (sans considération de ressources) dont les parents déclarent un revenu inférieur à 60,000 dollars par an ne payeront rien, ceux dont les parents ont des revenus compris entre 60,000 et 80,000 dollars ne payeront que quelques milliers de dollars par an (montant variable en fonction de certains critères financiers). Ceux dont les parents ont des revenus déclarés supérieurs à 180,000 dollars payeront plein pot.
Au total, pour l’année 2009, l’Université d’Harvard a offert un total de « grants » de 414 millions de dollars à l’ensemble de ses étudiants de premier cycle (licence).
Ces « grants » représentent 88% des besoins de financement des étudiants pauvres (encore une fois : tous frais compris), les emprunts bancaires ne représentent que 8% des besoins de financement environ,et les emplois fournis aux étudiant ne représentent que 4% des besoins de financement.
Il est évident que l’Université d’Harvard, qui est l’une des plus prestigieuses et aussi une des plus sélectives, est très riche (comme toutes les universités américaines les plus sélectives et les plus réputées, d’ailleurs). Ces universités gèrent des capitaux qui se chiffrent par dizaines de milliards de dollars, capitaux qui leur proviennent de donations faites par d’anciens étudiants (80% des anciens étudiants font des dons d’importance variable CHAQUE année), capitaux dont les revenus permettent de faire beaucoup de choses en ce qui concerne la qualité des locaux et des équipements, de l’enseignement, de l’aide financière aux étudiants, du logement, etc.
Mais il n’en demeure pas moins que la tendance est générale aux USA qui consiste à alléger le poids des dettes des étudiants les plus pauvre à la sortie de l’université, en substituant des dons aux traditionnels prêts bancaires.
Car les américains sont des humains comme les autres, qui trouvent injustes que les étudiant méritants, mais pauvres, soient chargées d’une dette bancaire à la fin de leurs études alors que les étudiants des classes plus riches ne le sont pas.
soit dit en passant, il y a beaucoup d’étudiants originaires d’Asie (Chine, Inde) ou d’Amérique du Sud (Mexique, Colombie, Argentine) qui proviennent de pays où les revenus et les niveaux de vie sont loin d’atteindre les niveaux aux USA, et qui ne pourraient pas faire d’études dans les bonnes universités américaine si ces « grants » (qui sont le plus souvent ouverts aux étudiants étrangers) n’existaient pas.
Le seul problème (mais n’est-il pas compréhensible ?) est qu’il faut avoir un dossier scolaire en béton pour pouvoir entrer à Harvard.
Alors ?
Quel est le système universitaire le plus juste, le français ou l’américain ?
Mon avis est que ça se discute !!