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Commentaire de Tadios

sur La Turquie et Sarkozy


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Tadios 11 janvier 2012 17:39

selon Mr Camus la Turquie à bénéficié de  11,5 mds € d’investissements directs cumulés, elle a reçu aussi au titre de la pré-adhésion un cadeau de 6 milliards d’euros, tous ces capitaux n’eussent-ils pas été plus utiles chez nous par ces temps de crise au lieu de les investir dans un pays qui prétend être la 16 ème puissance mondiale ? qui plus est qui risque de s’aplatir très vite :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/10/04016-20120110ARTFIG00680-la-turquie-craint-un-atterrissage-brutal-en-2012.php

Monsieur Camus fait partie des personnalités notoirement opposées au projet de loi..
Tel Monsieur Pierre Nora , Académicien, Président de l’association « Liberté pour l’Histoire », qui s’est manifestement opposé à cette loi lors de l’Appel de Blois, avec Françoise Chandernagor dont toute l’œuvre romanesque consiste précisément à prendre des libertés avec l’Histoire
Pierre Nora qui déclare se prévalant de sa qualité d’historien :
« pour la Shoah en effet, la responsabilité de la France vichyste est engagée, alors que dans le cas de l’Arménie, la France n’y est pour rien »
Il déclare en outre sur une antenne radio à propos du Génocide des arméniens que « le fait d’écraser trois mouches constituerai un génocide », ajoutant de surcroît qu’il n’est pas spécialiste du sujet.

Or contrairement à ce qu’affirme Monsieur Pierre Nora, la France est bien concernée par le Génocide des arméniens, s’étant impliquée comme protectrice des minorités chrétiennes dans l’Empire Ottoman, puis à l’issue de la guerre par un mandat en Cilicie, qu’elle abandonna honteusement, particulièrement un certain 12 février 1920 à Marache, avec mes propres parents, causant la mort de 3.000 arméniens ( La Passion de la Cilicie Commandant Paul Du Véou ).
La France est aussi totalement concernée avec la signature du Traité de Sèvres, puis du Traité de Lausanne qui a permis que ce crime reste impuni.

Le Génocide des arméniens a été reconnu comme tel par de nombreux pays, par des tribunaux et par des instances internationales.
C’est un fait avéré par les historiens et géographes, les arméniens étaient encore 2.500.000 en1915 en Anatolie où il ne subsiste aujourd’hui que 60.000 arméniens .L’extermination des arméniens fut qualifiée à l’époque de « crime contre l’humanité »,
Et il n’est nul besoin d’aréopage d’historiens pour établir ces faits.

Il ne s’agit ni d’histoire, ni de liberté d’opinion, il s’agit de sanctionner ceux qui font l’apologie du crime de Génocide. LE GENOCIDE n’est pas un concept qui relève de l’Histoire, s’agissant d’un crime, il relève de la LOI., qui plus est, il est IMPRESCIPTIBLE.

J’observe que les médias, à de rares exception près, se sont emparé du sujet débitant la doxa , par paresse intellectuelle ou par complaisance avec pour certains des relents de racisme.
Ainsi le débat a complètement été détourné : cette loi concernerait le seul Génocide arménien et la Turquie, alors que ces termes n’apparaissent nulle part dans les textes dénoncés. La désinformation bat son plein, nous eûmes droit à la sempiternelle litanie des :
Lois mémorielles, du communautarisme, de l’électoralisme , de l’inconstitutionalité, de la liberté d’opinion et de la liberté pour l’histoire, du fait que ces événements sont anciens, qu’il faudrait aussi légiférer pour le « génocide vendéen », et que ce n’est pas à la loi de faire l’histoire
Que la loi est contre productive, qu’elle va entraver les relations entre l’Arménie et la Turquie, qu’elle va nuire aux arméniens de Turquie
Que cette loi va déshonorer la Turquie ( sic ) la précipiter dans l’islam et causer des dégâts irréparables dans les rapports franco-turc surtout avec la crise syrienne
Qu’il faudrait mieux réunir une commission d’historiens indépendants……..

Nous eûmes droit aussi à une parole monopolisée par des représentants turcs ou des opposants notoires révélant l’irruption sur la scène française du lobbying turc.
Ainsi, Monsieur Robert Badinter, ancien Président du Conseil Constitutionnel, sénateur, ténor du barreau, distingué honoris causa par une université d’Istanbul, entre dans l’arène médiatique et fait dire à l’article 34 de la Constitution, ce qu’il ne dit pas :
Il déclare ainsi que « l’art 34 ne permettrait pas au législateur de « condamner » des faits du passé, en les qualifiant par le recours aux concepts juridiques de crime contre l’humanité et, en conséquence, de se prononcer sur un événement historique »

Que dit en réalité l’article 34 de la Constitution :
« La loi fixe les règles concernant :
- les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias ;
- la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables »
............
Le négationnisme n’est pas une opinion, il constitue de fait une apologie du crime de Génocide, une atteinte aux Droits de l’Homme et aussi une complicité avec un état criminel.
Il constitue un véritable trouble à l’ordre public, qu’il nécessite de ce fait la protection de l’Etat d’autant plus qu’il est diffusé par une puissance étrangère sur le sol français à travers ses relais ( Consulats, confrérie Fethullah Gülen…. ) digne de la police de Salazar, surveillant , contrôlant et endoctrinant ses citoyens.
Des manifestations téléguidées devant les portes de l’Assemblé Nationale constituent une ingérence insupportable.
Il n’est pas tolérable qu’un régime fasciste qui embastille des députés, des journalistes et des intellectuels par centaines, qui massacre sa population comme au Cambodge, au Soudan et au Rwanda ( plus de 30.000 victimes kurdes ) dont le code pénal comporte un article 301 réprimant la liberté d’opinion et d’expression, vienne nous donner des leçons.

Certes un jour viendra où la Turquie entrera dans le concert des nations civilisées, reconnaîtra son passé , et l’Association des Droits de l’Homme - Branche d’Istanbul en est un bel exemple qui déclare :

« La négation de cette réalité d’anéantissement voulu, connu, planifié par l’Etat de tout un peuple avec toutes ses couches, ses professions, ses monuments, son patrimoine historique revient à soutenir ce crime commis et à blanchir la violence. Ainsi, le négationnisme n’est pas une nécessité à la liberté d’opinion mais une agression faite à la mémoire des victimes du génocide et aux descendants des survivants du génocide vivant en Turquie et dans le monde entier. Dans plusieurs de ses décisions, la Cour Européenne des Droits de L’Homme a statué que la défense des opinions violentes ne peut être perçu comme l’élaboration de la liberté d’opinion ».


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