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Commentaire de Christian Labrune

sur La psychanalyse est-elle l'autre imposture du XXème siècle ?


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Christian Labrune Christian Labrune 14 juin 2012 14:10

Gordon71
Dans la Vienne de Freud où se constitue le cénacle psychanalytique et dans son environnement immédiat, on meurt beaucoup. « Je suis frappé de ce que nous consommons beaucoup de personnes » écrit le maître à son disciple Jung. Bénesteau qui cite cette lettre, écrit au bas de la même page 61 (« Mensonges freudiens ») : « Les enquêtes suicidologiques estiment que sur 100 000 adultes, 10 à 30 individus mettent volontairement fin à leurs jours. Sachant que sur les 350 psychanalystes officiellement recrutés en Europe centrale avant la première guerre mondiale, plus d’une vingtaine se sont suicidés, on peut, en étant indulgent, considérer cette fréquence de 20 sur 350 contre disons 20 sur 100 000 dans la population générale, comme une anomalie épidémiologique fort inquiétante ». La plupart des malades que Freud prétendait avoir guéris (alors même qu’il les savait actuellement internés) se sont souvent retrouvés dans des situations catastrophiques. Et je ne parle pas des erreurs de diagnostic médical (il arrive qu’on n’aille pas bien à cause de troubles organiques qu’il serait tout de même préférable de diagnostiquer) qui en on conduit plusieurs à la mort, dont le pauvre Fliess.
Il y a des gens qui diront que la psychanalyse les a sauvés. Mais bien d’autres ont résolu leurs problèmes psychiques en se convertissant à une religion, en entrant dans une secte, en rencontrant un nouveau partenaire sexuel ou en se découvrant une passion pour la pêche à la ligne, le sport ou la collection des estampes ! Dans les cas vraiment graves, les troubles compulsionnels compulsifs ou les phobies, par exemple, on peut bien faire raconter au patient pendant vingt ans tous les événements de sa petite enfance, ses relations à Papa et à Maman, en général, ça ne change rien. Les thérapies comportementales, en revanche, qui ne recourent par à l’indiscrétion de l’anamnèse, ont un taux de réussite après quelques mois (ces thérapeutes, eux, consentent à évaluer et à constituer des statistiques) qui est tout à fait encourageant. Et je ne parle pas du monstrueux scandale touchant au prétendu traitement psychanalytique de l’autisme ! Si le comportementalisme n’apporte pas vraiment de solutions miraculeuses dans un tel cas, au moins il n’a jamais prétendu le contraire, il connaît ses limites et n’en fait pas mystère.
Le meilleur bouquin sur toutes ces questions, c’est quand même celui de Van Rillaer (Les illusions de la psychanalyse). On ne peut pas lui reprocher de ne rien connaître à la psychanalyse, il l’a pratiquée pendant une dizaine d’années, mais au moins il est philosophe, ce qui implique de savoir au besoin parler contre soi-même.


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