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Commentaire de Surya

sur Lorsque le courage ne suffit pas. Karen contre Atos


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Surya Surya 25 juin 2012 14:33

Entièrement d’accord avec vous Annie sur les effets pervers d’une telle réforme : Tesco s’en battrait l’oeil vu qu’ils n’auraient pas à payer les chômeurs déjà « payés » par l’état.

Maintenant le problème c’est que je vois les choses non pas du côté des bénéfices (financiers) que pourrait faire une compagnie, parce qu’à la limite ce n’est pas mon problème, mais du côté des bénéfices (pas financiers) que le chômeur pourait retirer d’une telle expérience.

A la limite, toujours, on peut se dire que le chômeur, il s’en fiche que Tesco voit son avantage, lui, ce qui est important, c’est de travailler. Remplir des rayons de supermarché n’est pas le boulot le plus chouette qu’on puisse imaginer, mais c’est mieux que d’être au chômage. Je l’ai déjà fait dans ma vie, j’ai été serveuse dans une immense cafétéria bruyante et crowded aussi, où ça ne rigolait pas, j’ai même fait des ménages étant étudiante pour faire bouillir la marmitte, tout ça n’était pas marrant, mais j’en suis pas morte, et franchement je le considère maintenant comme une bonne expérience.

Que j’ai aidé la communauté et fait quelque chose d’utile pour tous... peut être pas (bien que... après tout, il faut bien des gens pour remplir les rayons etc... et pour ça, j’étais utile à la communauté) mais en tout cas j’ai été utile pour moi-même, et j’ai acquis de l’expérience de vie.

Donc l’important pour le chômeur c’est de travailler et ne pas s’enfoncer dans le chômage, car plus on s’enfonce, plus c’est dur d’en sortir, et que Tesco s’en mette plein les poches ou pas, le chômeur, de son côté, a surement plus intérêt à travailler, (même si c’est pour mettre dans son CV qu’il a fait ce travail, ne correspondant pas à ce qu’il cherche) plutôt que ne pas travailler, avec les difficultés que ça implique ensuite pour retrouver du boulot, car comme je le dis plus haut, plus on laisse le « gap » entre le dernier emploi et le suivant s’allonger, plus ça devient dur.

Que les allocs chômage soient coupées en cas de refus n’est certes pas normal, mais d’un autre côté je n’aime pas l’idée de penser qu’on y a « droit », car même si c’est vrai, ça provoque sans qu’on s’en rende compte un changement de mentalité profonde qui fait qu’ensuite on se dit qu’il vaut mieux refuser le travail qu’on vous propose, puisqu’on a « droit » aux allocations jusqu’à telle période, plutôt que d’accepter quelque chose qui n’est pas le job de ses rêves. Je crois qu’il vaut mieux se mettre en tête, (à tord ou à raison ce n’est pas le problème), que les allocations chômage sont un service qu’on nous rend, et qu’en échange, on peut aussi rendre quelques services.

Et en effet, pour quelle raison la personne refuserait-elle ce travail ? Mis à part les cas bien particuliers que vous citez des personnes handicapées évidemment, mais ce n’est heureusement pas la majorité, ou mis à part évidemment si le job l’oblige à déménager loin... ce que bien sûr un gouvernement devrait prendre en compte. Si le job est à côté de chez lui ou pas loin, quelle raison invoquer pour justifier qu’on refuse ce travail ?

Je veux positiver et partir du principe que pour les personnes au chômage en tout cas, une telle réforme est utile, parce que la personne au chômage aura intérêt à accepter, pour son CV, pour elle même, pour son expérience personnelle, pour se sentir utile... Maintenant, c’est peut être moi, l’utopiste... Ou je suis peut être à côté de la plaque ? Mais il est vrai que dans les pays communistes, dont je critique beaucoup d’aspects mais vois également les bons côtés qu’ils avaient, les gens trouvaient normal de travailler pour le bien de leur communauté et se rendre utiles lorsqu’on avait besoin d’eux. Ce qui ne justifie évidemment pas les abus qu’il y a eus, et qu’il y a encore certainement dans certains pays, mais je vois malgré tout la différence de mentalité profonde, même si c’était dû pour une part à de la propagande, et je trouve cette mentalité meilleure.

Ensuite, c’est parfaitement vrai qu’il y a l’autre aspect de ce genre de réformes, celui des boîtes qui vont en profiter pour licencier leur personnel et embaucher des chômeurs (le cynisme le plus absolu voudrait qu’ils réemploient la personne qu’ils viennent juste de mettre au chômage...) à la place, histoire de ne pas payer leur personnel. Mais c’est un autre problème.

Je vois donc les choses comme deux aspects totalement distincts du problème.


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