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Commentaire de Lord Franz of the F. in S.

sur Vive Isralestine !


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Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 27 juin 2012 00:20

@Al West : d’un, je précise que ce n’est pas là un domaine très "grand public", de plus il faut vraiment être motivé pour étudier ou faire des recherches sur ces questions (encore moins si vous souhaitez faire carrière.

 ( Parfois « léthal » comme choix de carrière : le défunt Albert Glock – spécialisé en archéologie palestinienne et donc un chercheur intéressant- aurait pu en témoigner, ainsi que pléthore de chercheurs israéliens black listés pour mener des recherches objectives et non zion-orientées : dans le cas qui nous intéresse : je vous renverrai à Haïm Gerber –Hebrew University of Jerusalem- spécialiste reconnu de l’histoire de l’Empire Ottoman (notamment loi religieuse et condition des Juifs dans l’empire ottoman) et qui a travaillé sur l’identité palestinienne :

 http://us.macmillan.com/rememberingandimaginingpalestine/HaimGerber 

 Son hypothèse pose l’idée que la période des Croisades a été essentielle dans la construction progressive de cette identité palestinienne, en raison même de la singularité de cette terre et de son histoire : bref pour résumer : les Croisades marque un changement radical pour les habitants de Palestine dans la perception qu’ont d’eux même et de leur rapport au territoire qu’ils habitent : sans doute le fait que c’est la première fois (même durant l’épisode de l’Age du Bronze avec les dits Philistins semblent avoir été de culture méditerranéenne)  qu’ils sont confrontés à une culture radicalement différente (indoeuropéenne « germanique ») après des siècles de colonisations successives menées par des peuples de même culture/substrat (sémitique : Assyriens, Arabes, etc…), ou de culture orientale et/ou méditerranéenne donc connue (Egyptiens, Perses, Grecs, Romains, etc…)

 Ensuite, une source fiable et reconnue par tous les chercheurs/universitaires travaillant sur la culture palestinienne (pré-Israël mais aussi pré-« arabisation/islamisation » contemporaine) est Tawfik Canaan : ethnologue/anthropologue palestinien du début du XXè siècle : source on ne peut plus intéressante car non biaisée par la propagande contemporaine (pro-palestinienne/pro-sioniste) puisque Canaan (ainsi que les autres membres de la Palestine Oriental Society) a recueilli et collecté une somme conséquente d’infos (folklore, superstitions, contes, légendes, etc…), artéfacts (notamment des talismans), ainsi qu’une liste de sanctuaires/lieux saints palestiniens à une époque (années 10/20/30) où la culture palestinienne « historique » existait encore, bien que Canaan notait déjà avec tristesse que cette culture traditionnelle disparaissait à vitesse grand V et que bientôt elle aurait complètement disparu : il en imputait la raison principale à l’influence européenne : mais plus globalement que la confrontation avec le mouvement sioniste et l’enfermement progressive dans le panarabisme ou une forme de nationalisme arabe puis plus tard la venue de l’islamisme ont largement accéléré ce processus de destruction/disparition de la culture « traditionnelle/historique » des Palestiniens

 (pour exemple : au XIXè siècle, il n’y avait quasiment aucune mosquée ni église dans les campagnes de Palestine : l’orthodoxie religieuse était la règle dans les centres urbains : pas à la campagne où la majorité des individus vivaient et où la pratique religieuse était autant syncrétique que sans réelle identification religieuse accentuée : ce qui posa de sérieux problèmes aux missionnaires ayant débarqué en Palestine après la restauration du Patriarchat de Jérusalem (post Guerre de Crimée) qui dans les faits ne pouvaient faire la différence entre un chrétien et un musulman : l’exacerbation des identités religieuses vient aprés cette « ingérence » missionnaire/occidentale et bien entendu s’accroitra plus tard avec la confrontation avec le mouvement sioniste jusqu’au point où aujourd’hui on essaie de nous vendre le conflit israélo-palestinien comme un conflit religieux : en ces époques pas si reculées que cela, un Palestinien musulman ou chrétien n’était pas considéré comme musulman ou chrétien par sa pratique religieuse mais par son appartenance tribale/clanique : niveau pratique : pas vraiment de mosquée ou église mais de nombreux lieux/sanctuaires sacrés et tombeaux de saints visités et fréquentés par dits chrétiens et dits musulmans (pratique hétérodoxe voir hérétique en islam que le culte des saints) : or ces sanctuaires/tombeaux coïncident/-aient souvent avec des lieux sacrés antiques)

L’article wikipedia sur T. Canaan offre quelques liens sur ces travaux et ressources accessibles en ligne (à noter que l’essentiel de l’article a visiblement été purement&simplement effacé : bref ne reste plus que l’intro : tout le corps de l’article a disparu !)

 http://en.wikipedia.org/wiki/Tawfiq_Canaan

 (à noter que Canaan (qui n’a rien d’arabe) est autant un prénom qu’un nom courant chez les Palestiniens aujourd’hui encore : un célèbre joueur israélien (arabe) lui fait encore mieux : en s’appellantIslam Canaan !)

 Sinon, Meron Benvenisti a écrit un ouvrage « généraliste » assez intéressant pour débuter en douceur : Sacred Landscape : The Buried History of the Holy Land Since 1948

 Après, il y a bien entendu nombre de travaux et recherches qui touchent à ces sujets, mais disons que mis à part si vous êtes chercheur/universitaire (et préférablement anglophone, germanophone, hébréophone/arabophone) : il ne semble pas qu’il existe en France/français beaucoup d’ouvrages scientifiques sur ces questions : aux USA et dans le domaine anglo-saxon, c’est différent. A noter tout de même qu’ici plusieurs domaines se touchent et s’entrecoupent : archéologie du M.O, histoire et histoire des religions, anthropologie (culturelle), ethnologie, mythologie, etc... bref trés peu de chercheurs travaillent à des études « globales » sur ce sujet « brûlant » : ce qui bien entendu est trés différent du côté opposé, où là on dispose autant d’une machine de guerre (au propre (bulldozers) qu’au figuré (pressions, censure, etc..) pour faire entrer au forceps le story telling sioniste : qui se fonde principalement sur l’effacement autant de toute histoire non-juive en Palestine.


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