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Commentaire de pigripi

sur Quand le féminisme vire mal...


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pigripi pigripi 5 septembre 2012 18:58

C’est tout de même curieux cette tendance actuelle à crier contre la morale répressive, la majorité morale, le totalitarisme moral lorsqu’il s’agit de la « liberté » de se prostituer« et de consommer de la prostitution et de la pornographie.


Dans les faits, la rigidité morale dictée par l’église catholique a beaucoup régressé. Il n’y a plus de »filles mères« (souvent des prostituées) mais des mères célibataires reconnues par la société avec un statut qui leur permet de bénéficier d’allocations spécifiques et d’un livret de famille ; les homosexuels n’ont plus à se cacher, le maire der Paris est homosexuel avec les mêmes droits que n’importe quel politique ; les femmes n’ont plus à se cacher pour utiliser des contraceptifs ou avorter ; les femmes qui ne sont pas mariées à 25 ans ne sont plus des »catherinettes honteuses«  ; les femmes ne sont pas obligées d’avoir des enfants ni de se marier pour exister ; les prostituées ne sont pas maudites ni mises au ban de la société ; beaucoup de couples non mariés ne sont pas excommuniés et nous avons même élu un président qui vit en »concubinage«  ; le droit des couples non mariés a été reconnu avec le PACS ; les libertins ne se cachent plus ; on peut divorcé plusieurs fois sans être excommunié (Sarkozy) ; on soigne les gens victimes d’addictions comme la drogue, l’alcool, le jeu ou le shopping sans les rejeter ; la pornographie est un business comme un autre ; on ne lobotomise plus et on n’excise plus les hommes et femmes qui se masturbent ; etc.

Il y a seulement 40 ans, tout les exemples que je donne étaient jugés immoraux et la société les bannissait.
La qualification de crime ne relève pas de la morale mais de la démocratie et du respect des citoyens qui »naissent libres et égaux en droit« . Les crimes sexuels ne sont pas sanctionnés pour des raisons morales mais parce qu’ils portent atteinte à la liberté de l’individu. Le viol, la pédophilie, le trafic d’être humains, le harcèlement sexuel sont des atteintes à la liberté et au respect d’autrui.

Etre abolitionniste ne relève pas d’un totalitarisme moral mais de la conscience de la place que joue la prostitution dans l’asservissement et le mépris des femmes. Lorsque des violeurs sont arrêtés, presque toujours les enquêteurs constatent qu’ils sont de grands consommateurs de pornographie et de prostitution.
Et contrairement à ce que racontent les défenseurs de la »liberté" de se prostituer, la prostitution n’empêche pas les crimes sexuels. Aujourd’hui en France, une femme est violée toutes les 7 mn.

Derrière ce mouvement d’indignés contre la rigidité morale et en faveur de la prostitution, il y a du business. Pour le comprendre, c’est simple, il suffit de se demander à qui profitent prostitution et pornographie non seulement en termes de pognon mais aussi en termes de modèle de société.

Que diront les défenseurs de la prostitution lorsque leurs filles leur annonceront qu’elles s’inscrivent à l’université de la prostitution pour se faire embaucher en toute liberté par un bordel ?

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