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Commentaire de Bracam

sur Pour les ouvriers, la matraque, c'est maintenant !


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Bracam Bracam 17 octobre 2012 20:01

L’alternance en France a toujours eu quelque chose d’étrange ; comme le mouvement d’humeur d’un électorat versatile et même puéril qui se tient par la barbichette entre gauche et droite radicalisées, manifestant sa maturité selon l’analyse du « vainqueur » qui s’assied droit dans ses godillots, bonhomme quand le temps est à peu près calme. Un vainqueur qui dispose généralement d’un pour cent d’avantage électoral sur l’ennemi (l’autre moitié du pays donc) et de cent jours pour se faire réduire en charpie par 60 pour cent de ce fumeux électorat versatile mais adulte. 


Si le drame n’était pas si magistral aujourd’hui, non seulement sur le plan politique mais en raison de l’état de faillite de l’ultra libéralisme, je ricanerais.Seulement, ce serait insulter la souffrance de millions de pauvres gens qui veulent croire encore et toujours. En l’alternance, en un patronat un peu solidaire dans la pire crise récente, qui risque de les tuer, en l’Etat social plutôt qu’en celui qui pratique une violence institutionnelle en augmentation constante (alors qu’on avait bien cru que...). Heureux les pauvres en esprit, le paradis démocratique est à vous. Il se dérobe ? Croyez comme vous avez cru, vous serez bientôt cuits. 

Je dois dire que pour ma part, tant qu’à croire en des chimères ou des utopies, voire en un lendemain où subsisterait un espoir légitime de survie, je me suis gavé de l’Humain d’abord. Tant qu’à croire, nous eussions pu nous tromper assez nombreux pour voir se construire un autre monde, une sixième République par exemple. Personnellement, j’avoue que je n’arrive pas à m’apitoyer sur les déçus. Mon désarroi est d’une telle profondeur, face aux briseurs d’espoir qui ont pensé qu’il suffirait de reconduire les mêmes énarques couleur saumon plutôt que bleu des Vosges pour que « le changement soit maintenant » et gnan gnan, que je sature. 

La situation d’aujourd’hui n’est pas cruelle, comme lorsque l’on déboulonne Mitterrand le père, elle est dramatique, et puisqu’on ne s’est pas décidé à mettre en cause le système « vainqueur » du communisme, puisqu’on a estimé que le FDG entendait rétablir le goulag, nous voici rendus à la situation en laquelle personne ne voulait croire dans la moitié du pays. Il est étonnant de voir que tant de gens crédules et désormais décillés (à quelle vitesse, bravo !) aient été foncièrement opposés à l’idée de tenter une refondation politique, économique, sociale et écologique que l’on aurait appelé Révolution citoyenne ! Une révolution oui, car qui oserait dire que tel ne saurait être le changement vital que nous espérions tous, une révolution démocratique et populaire, une révolution de velours, sans cris ni haine, sans effusions de sang. Une révolution qui intéressait non la France seulement, mais l’Europe, raison pour laquelle elle me semblait tellement capitale aussi. 

Eh bien nous n’aurons pas l’occasion de nous étendre sur l’éventuelle erreur que nous aurions commise : l’autre révolution qui vient m’a tout l’air de s’annoncer comme guerrière et donc criminelle. Mais quand tout espoir semble perdu...

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