@Spartacus :
Coluche
dirait « T’es qu’un enfoiré ! » (rires)
Tu
ne portes pas ton nom tellement tu es implacable ! Or si tu
devais porter ce nom, tu aurais quand même dû te rendre compte que
tes théories sont trop ‒comment dire ?‒ mathématiques. Un
peu d’humain dans ce monde de brutes ne me paraît pas de trop,
non ?
Je suis en accord avec vous sur la manière dont vous
tentez de présenter les choses. La méthodologie me paraît assez
cohérente.
Néanmoins
‒eh, oui ! Il y a toujours des « mais » à de
belles théories !‒, votre vision des choses manque de...
hem... visibilité. Elle est trop micro-économique.
L’entreprise voit ceci, donc, fera cela, etc.
Je suis assez
surpris qu’une personne de votre valeur ait sous-estimé les
aspects suivants :
1‒ la place de l’innovation
dans le processus de décision à l’échelle d’un pays
La
politique industrielle est un enjeu stratégique pour un pays :
connaissance de ses propres ressources et de la concurrence (le pays
voisin) qui requiert des ajustements (encourager des secteurs aux
dépens d’autres) pour des raisons de compétitivité (qualité et
prix, par exemple) afin de résorber ses dettes. Cela implique le
contrôle ‒partiel évidemment‒ de l’État.
2‒
le prise en compte des facteurs socio-culturels dans la compréhension
des marchés
Pour caricaturer, on ne traite pas de la même
manière les affaires dans le désert du Kalahari et dans un igloo du
Groenland. De même, l’approche est (radicalement) différente
selon qu’on vend un avion de combat ou qu’on vend des cacahuètes.
Pourtant, l’objectif est le même : return
on investment !
3‒
l’étude prospective de la géopolitique et de la géostratégie
dans un contexte de mondialisation
En gros, savoir ce que vaut
son voisin et savoir, par anticipation, s’il est possible de
coopérer avec lui à défaut de pouvoir le contrôler. Les terres
rares, par exemple, sont des produits hautement stratégiques :
dans le langage enfantin, il faut être gentil avec celui qui en a et
méchant avec celui qui veut nous empêcher d’être ami avec celui
qui en a. C’est comme aux échecs : prévoir le prochain coup
de l’adversaire.
4‒
l’entreprise est frileuse parce qu’elle n’a pas
de visibilité : les employés qui vivent la précarité de
l’emploi (CDD et intérim) sont peu motivés ‒normal, il y a de
quoi‒ et, donc, peu enclins à se lancer dans la recherche,
c’est-à-dire, l’innovation. On peut appeler cela une sorte de
cercle vicieux de la précarité.
5‒
le regard est trop axé sur l’aspect financier des choses. Pour
caricaturer, le comportement d’avare ou de radin oblige les
personnes à se replier sur elles-mêmes comme en autarcie. Pas de
gagnants (pas de conquêtes de marchés, donc, pas de revenus
supplémentaires), que des perdants (sclérose, obsolescence).
Un
sage disait : « Plus je sais, plus je me rends
compte que je ne sais rien. » Mais, qui lui a appris ce
nouveau savoir ? L’autre, bien sûr ! Celui qui vient
d’ailleurs ! Les Américains l’ont bien compris : ils
courtisent les meilleurs cerveaux du monde au lieu de se cantonner
aux leurs. Les Chinois l’ont bien compris aussi : ils envoient
leurs meilleurs cerveaux étudier dans le Top
Ten de l’Academic Ranking of World
Universities au
lieu de rester chez eux donc, pas en
France, justement. En parlant de cette dernière, a-t-elle (vraiment
bien) compris les enjeux ?
Bref,
le savoir est le produit stratégique
de demain puisque son aboutissement est le fameux brevet,
générateur pérenne de revenus qui devraient ‒hélas, le
conditionnel est requis‒ servir au bien-être de la population :
éducation, social, etc.
Pour
terminer, à ce que je sache, le FMI et la World
Bank n’ont jamais sauvé un pays. Par
contre, il me semble qu’ils
ont mis en place avec succès des projets qui se sont transformés en
entreprise. C’est petit, mais, c’est un début.
Tout
ce que j’ai dit n’est qu’une opinion personnelle d’un cerveau
reptilien d’immigré. Corrigez-moi si je me trompe.
Ce
n’est pas tout mais, ma vision économique de la France me fait
dire que j’ai un pain au chocolat à prendre : dois-je taper
sur quelqu’un ou non pour faire tourner l’économie ?