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Commentaire de Manu

sur Chronique d'une jeune doctorante en Lettres sans avenir tracé


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Manu Manu 29 novembre 2012 10:06

@ l’auteur

Je pense que cet article est révélateur d’une erreur d’interprétation malheureusement très courante et très profondément ancrée : les études universitaires doivent assurer un travail aux diplômés.

Au cours d’un débat télévisé, je ne sais plus quel homme politique (de second plan) proposait que l’on grave en très grand au fronton des facultés que l’Université n’est pas là pour donner du travail.

L’instruction, la scolarité ne doit pas être confondue avec la formation.

J’en sais quelque chose, je suis diplômé d’une maîtrise de physique (1996). Que fais-je aujourd’hui : informaticien de gestion dans une banque.
Je sais avoir eu la chance (et d’une certaine façon l’insouciance) de poursuivre des études qui me plaisaient, mais qui finalement n’offrait aucun débouché, et d’être arrivé sur le marché du travail en pleine mise en place de l’euro et gestion du bug de l’an 2000 (qui au passage, n’a effectivement pas eu lieu dans le domaine bancaire parce que nous avons corrigé beaucoup de choses, ce qui n’a pas empêché des bug en 2007 — pour ceux que ça intriguent, voir le concept d’année pivot).

Bref, ce qui est intéressant dans mon cas, c’est que c’est mon employeur qui a assuré ma formation, pas la collectivité.
Je sais également que c’est un cas rare, mais ça devrait pourtant être une réflexion sociétale majeure : pourquoi serait-ce à la société toute entière de payer la formation, c’est à dire d’adapter les employés aux tâches auxquels ils sont dévolus par leur entreprise ?

Je pense qu’il est important de bien séparer les rôles : à la société l’éducation, l’instruction, la scolarité, aux entreprises la formation.

Sous prétexte d’une chômage de masse, les entreprises poussent la société à prendre en charge tout ou partie de leurs besoins de formation. Au point, ou l’on arrive à se poser la question à quoi peut-il bien servir de faire de faire des études sur ça n’assure pas un emploi.

Mais ça ne doit servir à rien, à part faire de chacun un citoyen apte à faire des choix en connaissances de causes, et quand on connait les enjeux, chacun se doit (devrait) d’avoir un solide bagage : éducation, santé, environnement, économie, etc.

En conclusion, même si comprends tout à fait votre désarroi, je ne peux pas être d’accord avec votre article. J’avoue ne pas avoir de solution immédiate. Il est souhaitable que les ressources humaines des entreprises assument leur véritable rôle en recrutant d’avantages des personnes que des CV, mais comme je l’ai dit plutôt, la situation est à leur avantage pour en faire « le moins possible » en se contentant de piocher parmi les postulants : il est bien moins couteux de filtrer sur des critères plus ou moins objectifs (diplôme, cursus, etc.) que de rencontrer et évaluer la motivation chaque candidat.


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