Bonjour Alinea
Faire du travail le centre spirituel ; c’est possible, mais il ne faut pas compter, comme ça, s’intégrer ni même gagner sa vie.
Une vue de l’esprit, mais les fondements du monde actuel sont chancelants
et les solutions en berne. Au fond depuis le début des temps.
L’ENRACINEMENT, le livre de Simone Weil , qui s’est éteinte à l’âge présumé
de Jésus, alors qu’elle se trouvait à Londres près du Général en 1943.
Juive gnostique, sensibilisée au christianisme, philosophe fulgurante.
D’ailleurs elle intriguait Léon Trotsky qu’elle connaissait bien.
Elle était très engagée pour la cause ouvrière, jusqu’au stage aux ateliers
Renault avant la dernière guerre dans un esprit dévoué d’empathie.
Femme mystique, intègre, voir même intégriste par la rudesse formelle
de son sacerdoce gauchiste. Léon Trotsky lui avait conseillé de rentrer
à l’armée du salut. Elle avait confiance en Staline, d’où l’intégrisme.
Personnalité complexe qui sanglotait à la seule évocation de la misère.
Albert Camus et Simone de Beauvoir avaient beaucoup de respect pour
ce coeur pur. Elle souffrait de migraines, s’alimentait mal, une forme
d’anorexie sans doute. Une vision collective qui se consumait d’amour.
J’aime
la notion de tâches, de devoirs : ces choses à faire pour lesquelles on
s’est engagé, que ce soit sur un lopin de terre ou vis à vis des bêtes.
Sinon, il y a l’oeuvre, l’aboutissement.
Cela sous entend une intégration, une vie humaine, si nous ne parvenons pas
cette forme d’évolution nous crèverons tous, ça commence déjà.
Construire un mur en pierres
sèches, qui soutient un bancel, est pour moi la quintessence de ceci ;
le temps de la construction donne une joie quasi mystique et quand l’oeuvre
est achevée, il y a ce vide ; écrire un livre, c’est pareil ! Ce qui
compte c’est le temps qu’il faut pour le faire, le chemin...
OUI c’est le temps que tu mets à la recherche de la source qui est important..
Très beau
chapitre sur le travail chez Hannah Arendt dans « Condition de l’homme
moderne ». Elle nous dit, entre autres, qu’il y a très peu de temps que
l’on dit « travail » pour désigner « l’oeuvre ».
Depuis l’influence matérialiste des romains, l’esclavage est généralisé.
Gorz aussi ; sacré sujet, plus ou moins sacré, qui nous tient depuis...et qui n’a pas de fin
et enfin mon « leitmotiv » : aucun travail n’est pénible s’il est fait librement...
Maintenant on y vient petite soeur
Beau panorama de cette évolution grand frère ! Merci