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Commentaire de Ronny

sur La guerre contre les instruits, ça aussi c'est de la lutte des classes


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Ronny Ronny 13 août 2014 14:12

@ auteur

je trouve votre article intéressant même si je ne suis pas entièrement d’accord avec l’ensemble de ce que vous écrivez.

En ce qui concerne le savoir des livres, il n’est à mon sens pas complètement différent du « savoir-faire » dans la mesure où l’un et l’autre sont liés. Dans le domaine scientifique on pourrait établir un parallèle entre sciences fondamentales et sciences appliquées, l’une nourrissant l’autre d’une façon bijective d’ailleurs. On pourrait développer ce thème de façon large en disant que la connaissance d’un « objet » au sens large en permet la manipulation, mais que celle-ci n’est pas exclusivement dépendante de cette connaissance. En d’autres termes on peut manipuler cet « objet » sans forcément le comprendre (empirisme), mais cette manipulation doit de toute façons conduire à une meilleure compréhension.

Les livres sont les dépositaires de ces savoirs et savoir-faire ; ils ont été et resteront à mon avis pour quelque temps encore les supports pertinents, gardiens de notre mémoire. Ce statut de gardiens peut maintenant être étendu aux nouveaux objets technologiques : CD, DVD, video, réseau Internet, etc.

Je reste en revanche quelque part très conservateur sur l’usage de la langue. J’ai formé nombre d’étudiants en licence, master, et en thèse, et j’ai toujours considéré que la clarté du propos est indissociable de la clarté de la pensée. Pour paraphraser Boileau, je dirais que ce qui « se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». J’aime bien aussi cette phrase du groupe de rock No one is innocent : « la pensée est en berne quand le discours reste flou »...

Au risque de passer pour un « vieux con », je dirais à la décharge de mes étudiants que nombre des médias qu’ils consultent ne les aident pas à élever leur propos. Je passe sur la télé réalité, sur les émissions populistes, pour constater la façon dans nombre de politiques (au hasard) malmènent la langue. Si le français de François Hollande reste juste acceptable, je suis catastrophé d’entendre le discours souvent bancal de Ségolène Royal, Marine Le Pen, ou d’autres. Je n’ose parler de Talonnette premier, qui lui non seulement massacrait la langue, mais aussi la méprisait (voir son discours sur la princesse de Cleves)...

Je me demande aussi si la réflexion globale n’est pas aussi en berne... La monté du FN constitue à ems yeux le degré 0 de la réflexion politique. C’est une simple réaction épidermique, résultant à la fois d’un refus de la situation actuelle (qui est effectivement intenable) et d’une adhésion à des fausses solutions, simplistes, dont une éventuelle mise en place ne ferait qu’accroître les tensions sociales et le risque de conflit civil au sein de la société française.

Tout cela nous éloigne du propos d’origine. Aussi je terminerai de nouveaux avec une citation de Boileau :« Avant donc que d’écrire, apprenez à penser ».

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément
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Source citations sur la page Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aiséme - Dicocitations


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