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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Le capitalisme, Thomas Piketty et ses errements


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 août 2014 11:23

Je fais partie selon Piketty des 1% de la population la plus riche, mais je n’en conclue pas que je l’ai mérité. J’ai eu de la chance et mon épouse a hérité de plusieurs entreprises familiale de ses parents . Nous avons assumé cette chance au mieux des intérêts de nos enfants et des collaborateurs des entreprises familiales, mais là encore il n’y a pas plus de mérite en ce qui nous concerne qu’en ce qui concerne le travail une infirmière qui assure son difficile service à l’hôpital, ou celui de l’activité d’une mère de famille pauvre qui consiste à élever ses enfants tout en travaillant.

Je suis très conscient que ce sur quoi nous divergeons c’est, non pas sur nos intérêts économiques respectifs dans la société réelle qu’elle est, mais sur l’idée de justice qui, selon moi, ne valide les inégalités selon la déclaration des droits de l’homme et la position philosophique d’Aristote dans « la politique », que par le mérite personnel au regard de l’utilité commune.

L’aggravation des inégalités, très bien documentée par Piketty à partir de sources officielles (il n’y en a pas d’autres), risque de conduire à une société de moins en moins démocratique en cela qu’elle produit des exclus (chômeurs, précaires etc...) de plus en plus nombreux qui ont quelques bonnes raisons de croire qu’ils sont victimes des ces inégalités qui ne sont pas seulement économiques mais politiques en terme de pouvoir social. Cette aggravation sans redistribution par l’impôt peut mener à une violence politique ou criminelle.débouchant sur un régime autoritaire, voire anti-démocratique,.dont je ne veux surtout pas.

Notre désaccord est donc fondé sur une vision de philosophie politique différente de la justice et de la concorde sociale. C’est pourquoi je suis pour l’impôt à condition qu’il serve au service public dont les plus pauvres doivent être les premiers bénéficiaires. Mais ce désaccord est au cœur de la vie démocratique...et donc de ce fil ! Sans lui pas de démocratie possible, comme le pensait déjà Aristote.

PS : je ne vois pas en quoi la notion de revenu national que vous persistez à confondre avec le PIB ne devrait pas décompter la dette extérieure et la dépréciation du capital, comme le fait tout bilan d’une entreprise !


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