Ce qui est terrible, c’est que souvent cette consommation, qui est aussi consumation de soi, porte non sur le besoin de posséder tel ou tel objet, mais que cet objet soit un investissement social.

J’ai des chaussures de marque mieux cotée que les tiennes, j’ai un téléphone plus récent que le tiens, j’ai une voiture plus grosse, j’ai une télé plus high tech, j’ai un appartement mieux situé, j’ai une villa plus grande, j’ai un yacht plus long, j’ai un jet plus spacieux, etc.

A tous les niveaux de la société le même phénomène est visible.

Sans se poser la question : quel est le but de la vie ? Cela évitera-t-il la mort ?

S’en suit une course folle à l’objet, mais qui est déception dés sa réalisation.

La consommation, ou la sommation des cons, consiste en nous faire désirer un objet, décevoir ce désir pour qu’il se porte vers un autre une fois acquis. D’autant que les nouvelles techniques font évoluer sans cesse ces objets. Mais jamais ils ne remplissent correctement leur office. Et l’imitation, l’envie reste le moteur.

Alors on invente des téléphones portables toujours plus petit, puis une nouvelle technologie crée des écrans tactiles. Les téléphones grandissent à nouveau. Mais ils ne rentrent plus dans les poches, alors on crée des « mini-grandes tailles », on accole des appareils photos, mais ils ne sont pas assez précis, on change d’objectifs, etc.

La création, au lieu d’être fondamentale, devient de la pacotille, éphémère trouvaille sitôt oubliée.

On tombe sur le vide, on oublie l’essentiel, l’autre, la beauté du monde, l’intensité d’être, l’incroyable surprise de vivre.

Leur monde de socio-psychopathes est inadapté au monde, à l’homme, aux êtres. Ils ne peuvent pas comprendre que vouloir posséder la matière, c’est être possédé par elle. Ils sont esclaves de leurs pulsions obsessionnelles et nous rendent crétins (et non pas idiots, car celui-ci justement a renoncé de son propre chef à la signification, ce qui en fait un génie).

Heureusement que des personnes comme vous résistent et nous interpellent, juste avant notre chute dans le crétinisme généralisé. Car le comble, c’est que le crétin se croît définitivement intelligent.