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Commentaire de Philippe VERGNES

sur L'instrument majeur du pervers narcissique : la parole


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Philippe VERGNES 31 mai 2015 08:55

@ JC_Lavau,


Le problème de la transmission par rumeur dans le domaine scientifique est à mon sens beaucoup plus important qu’il n’y paraît. Je ne saurais vous suivre dans le domaine de la physique quantique, mais ce phénomène est particulièrement flagrant dans les sciences humaines. (La question du narcissisme - parfois pathologique - chez les universitaires serait à étudier très sérieusement. Les travaux les plus intéressant ne sont pas ceux qui ont reçoivent le plus de publicité. C’est même l’inverse qui est vrai. Voir l’exemple de Pierre Janet Vs Freud pour les sciences humaines. Pierre Janet a quant à lui réellement mis au point un processus thérapeutique qui fonctionne, au contraire de Freud. Ce qui ne signifie pas que Freud n’a dit que des bêtises, mais qu’il faut resituer ses découvertes dans leur contexte de l’époque.)

En atteste justement la théorie de la perversion narcissique et son détournement. D’une nosologie... anti-nosologique telle que l’a conçu Racamier (théorie dimensionnelle ET catégorielle Vs diagnostic catégoriel du DSM ou autres), aucune des critiques de ses pairs n’a compris ce que ce chercheur de génie a su si bien analyser et décrire. Tous restent bloqué au seul niveau « catégoriel » de sa théorie alors que justement cet aspect là mineur, car pour Racamier : « Le plus important dans la perversion narcissique, c’et le mouvement qui l’anime et dont elle se nourrit ».

Autrement dit, c’est l’aspect dimensionnel de la théorie et ses changements de registre psychopathologique en fonction du moment, des circonstances et des situations qui sont à connaître. Ce que par mesure de simplicité, tout le monde élude finalement, même les plus « savants » d’entre nous.

Ce manque de rigueur est surprenant au tout premier abord, surtout de la part de supposés (sachants), mais après mûre réflexion, étiqueter les gens et leur attribuer des caractéristiques qui les poursuivront toute leur vie est finalement une attitude humaine (trop humaine) des plus banale.

Ainsi, comme je le précisais dès mon premier article : « Le mouvement pervers narcissique se définit essentiellement comme une façon organisée de se défendre de toute douleur et contradictions internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui et, pour finir, non seulement sans peine mais avec jouissance. » 

Dès lors attribuer une quelconque souffrance à un pervers narcissique, revient tout simplement à galvauder ce concept puisque la défense perverse narcissique a très justement pour but l’évitement de la souffrance et des conflits intrapsychiques.

Concernant Böszörményi-Nagy, les liens wikipédia précisent que son approche est au croisement entre la systémique et la psychanalyse. Cela tombe bien, c’est très exactement ce qu’est la troisième topique psychanalytique de Racamier (ce qui ne passe pas du tout chez les psychanalystes orthodoxes), dans un registre, je suppose à la lecture des liens que vous me communiquez, toutefois plus pathologique pour Racamier que pour Böszörményi-Nagi.

En tout état de cause, je connais des personnes (auteurs d’ouvrage et amis) qui doivent beaucoup à la psychogénéalogie et je ne peux que considérer cette piste comme des plus sérieuses. (En lisant sur Wiki que Böszörményi-Nagi a effectué un travail de pionner en psychogénéalogie, je viens de me souvenir où j’avais bien pu entendre parler de cet auteur autre part que dans les rares livres que j’ai pu lire sur le sujet.)

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