Placé devant un choix mal défini, le peuple
grec a émis un vote chèvre-choutiste correspondant à la question ambivalente : il
voulait rester dans l’Euro, on a réussi à le convaincre que c’est la panacée
sans lui dire que la panacée a tout d’une potion dont l’amertume se fera
ressentir pendant longtemps encore mais on lui demandait aussi s’il voulait
adoucir le brouet infâme.
On ne lui a pas posé clairement les vrais enjeux dont l’alternative : la sortie de l’Euro.
D’ailleurs les Grecs
souhaitaient-il s’entendre dire la vérité ?
Il était plus confortable pour Tsipras de s’enfermer dans une parodie d’appel au peuple et pour eux de donner une réponse à une question d’autant plus idiote qu’elle
n’avait aucune chance d’être recevable.
C’était un exercice pour le coup assez
démagogique, un succédané masturbatoire sans grand intérêt autre qu’orgasmique
pour le parti de Tsipras.
Mr Juncker l’a bien quoique fort
cyniquement dit, l’exercice démocratique n’a aucun poids face aux institutions
: le droit de caste prime sur la volonté populaire.
Le problème reste posé pour les Grecs,
comme pour d’autres pays sans doute moins atteints mais tout aussi prisonniers
du carcan de l’Euro.
Alléger les contraintes de l’Euro, instrument d’oppression
au service de quelques uns, relève de la quadrature du cercle : l’austérité est
consubstantielle à l’Euro, elle est vitale dans la course - toujours à
recommencer - aux parts de marché et conduit à la fuite en avant dans le moins-disant
social pour favoriser une illusoire croissance.
La seule croissance réellement en
hausse constante depuis trois décennies c’est celle de la paupérisation, un bilan dont on se passerait volontiers.