"Le
palmarès des actions commises par John McCain au nom du département
d’Etat est impressionnant. Il a participé à toutes les révolutions de
couleur orchestrées ces vingt dernières années"
Le
sénateur John McCain, russophobe fervent de longue date, considéré
comme un des principaux faucons américains, s’est avéré être le
véritable chef d’orchestre du Printemps arabe : en prévision des
événements sanglants en Syrie et en Libye, il avait rencontré dans ces
pays des terroristes de tout poil, écrit mercredi le quotidien
Rossiïskaïa gazeta.
Telles
sont les conclusions de la nouvelle étude de l’écrivain et journaliste
Thierry Meyssan. Ce dernier est l’auteur d’un livre révélant qu’un
complot interne était à l’origine des attentats du 11 septembre 2001 aux
USA. Meyssan affirme également que l’attentat contre l’école de Beslan
en 2004 a été initié par les renseignements américains et que l’Otan se
trouve derrière le club Bilderberg, qu’on qualifie parfois de
« gouvernement mondial ».
Cela fait déjà 22 ans que McCain dirige l’Institut républicain
international (IRI). Ce dernier travaille en étroite collaboration avec
la CIA et ses filiales, et le financement de l’organisation constitue un
volet à part dans le budget du département d’Etat approuvé par le
Congrès. La promotion forcée par l’IRI des intérêts américains à
l’étranger a conduit à l’interdiction de son activité dans certains
pays. D’ailleurs, deux agents de cette ONG, accusés d’avoir préparé la
révolte contre le président égyptien Hosni Moubarak, avaient trouvé
refuge à l’ambassade des USA au Caire où ils ont immédiatement rencontré
McCain venu de toute urgence en Egypte. Au final, Moubarak a été
renversé et les deux protégés de McCain ont été immédiatement disculpés
par le président Morsi, lui aussi renversé par la suite avec l’aval des
USA. Cela prouve une fois de plus que les Américains sont prêts à
oublier rapidement ceux qui leur ont fait unes faveur : cela s’est
produit des dizaines de fois en Amérique latine.
Le
sénateur McCain passe constamment en force en négligeant les lois et
les traditions des pays où il veut « mettre de l’ordre ». Le comportement
de McCain au Moyen-Orient (en Syrie et en Libye) est une autre preuve du
fait que les néoconservateurs américains se distinguent par leur
indifférence cynique vis-à-vis du sort des gens qui souffrent des
conflits régionaux déclenchés par Washington. "Le palmarès des actions
commises par John McCain au nom du département d’Etat est
impressionnant. Il a participé à toutes les révolutions de couleur
orchestrées ces vingt dernières années", conclut Meyssan.
L’auteur s’appuie sur un rapport des renseignements français pour
indiquer que McCain présidait la réunion de l’Otan tenue au Caire le 4
février 2011, lors de laquelle il a été prévu d’organiser le Printemps
arabe en Libye et en Syrie. Meyssan affirme entre autres que l’Otan
avait utilisé l’argent du Qatar pour former en Libye en 2012 5 000
djihadistes et que le futur califat avait reçu 2,5 millions de dollars.
Photos
à l’appui, l’enquête de Meyssan indique clairement qu’au profit de
leurs fins et ambitions politiques les Américains sont même prêts à
conclure des accords avec ceux qu’ils considèrent comme des terroristes
avérés. Par exemple, durant la visite du sénateur américain en Syrie
pour rencontrer l’opposition armée, McCain s’est affiché avec
l’extrémiste Mohamed Nour proche d’Al-Qaïda et complice de la prise
d’otages et leur exécution. Sur une autre photo, on voit McCain en
compagnie d’un autre personnage curieux — Ibrahim al-Badri, qui fait
partie du top-5 des terroristes les plus recherchés par Washington et
pour lequel une récompense de 10 millions de dollars est promise.