Le
capitalisme n’est qu’une expression du matérialisme, dont les
variantes, tant collectivistes que libérales, ont eu la faveur de
tous les niveaux de la pyramide sociale (riches, classes moyennes et
pauvres), au cours des siècles et de l’évolution des sciences, de
l’industrie, de l’économie ... et de la démographie.
Ceux
qui prétendent que le capitalisme est condamné, expire, est
moribond, voire mieux, est mort, se trompent ou mentent.
Nous
parvenons au contraire – pour le meilleur et pour le pire –, par
l’enrichissement considérable de la société, à un capitalisme
triomphant, avec la complicité, consciente ou objective, de tous :
depuis ceux qui trônent au sommet de la pyramide sociale, jusqu’aux
plus humbles qui vivent de leurs miettes. Il y a ainsi ceux qui ont beaucoup et qui en voudraient davantage, et ceux qui ont rien, et qui en voudraient bien un peu.
Crésus prêtait déjà aux moins riches que lui, qui achetaient la terre sur laquelle les esclaves puis les serfs, puis nos paysans travaillaient et vivaient (ou survivaient) de leur travail, avant la mutation industrielle par laquelle ils sont partis exercer leur activité en usine.
Comparer l’avoir des
plus riches au dénuement des plus pauvres, comme le font OXFAM,
Piketty, Stiglitz et autres champions d’une lutte des classes ayant
pourtant fait depuis toujours et partout la démonstration de sa
vaine obstination, c’est omettre que la richesse des uns est
constituée d’actifs dont les autres tirent leurs revenus, aussi
faibles soient-ils. Ce sont ces avoirs – ce fameux Capital – qui
financent les outils de l’économie, le progrès, l’emploi et la
rémunération de tous ceux qui participent à l’accroissement de
la richesse globale de la société. Ramener ce mécanisme à une
comparaison de richesses individuelle n’a aucun sens, sauf à
transformer la légitime aspiration au bien être des plus démunis,
en soif d’un égalitarisme sommaire et sans issue.
Richesse et pauvreté
sont des conditions relatives, et en cela l’essence même de toute
inégalité – non limitativement d’ordre matériel
d’ailleurs–. La pauvreté existe par la richesse et réciproquement,
instrumentalisée par les uns, combattue par les autres ;
compensée dans une mesure toujours insatisfaisante, que ce soit par
la solidarité ou par par la loi. Avec ou sans capital, la pauvreté
est une fatalité liée à la structure incontournablement pyramidale
de notre société et à notre démographie. Par le sort qui le fait
naître dans une condition plutôt que dans une autre, chacun est, de
sa naissance à sa mort, le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de
plus riche que lui,
quelle que soit l’évolution de sa
condition au cours de son existence.
Ce qui n’est pas une
fatalité par contre est la misère profonde dans une société
d’abondance, et le nombre toujours croissant de ceux qui en
souffrent, laissés pour compte du progrès.
Plutôt que de nous
obstiner, à la manière de la mouche qui se heurte contre la vitre
qu’elle ne voit pas, à la poursuite d’une utopique suppression des
inégalités, nous devons donc être conscients que notre seule
possibilité est de les réduire par une population moindre –
régulation des taux de natalité à l’échelle planétaire, par
l’éducation notamment – et un choix entre plus de riches et moins
de pauvres, ou moins de riches mais davantage
de pauvres.