28/01/16
Une amie ma envoyé le commentaire suivant :
"J’ai lu le texte dans lequel tu évoques le camp de Bram .
A
Bram, comme dans les autres camps, il n’y eut dans un premier temps, au
moment de la retirada, que des républicains espagnols. Mon grand père y
était, très rapidement un agriculteur du coin lui a proposé du travail,
il put sortir et faire venir avec lui, à la ferme, ma grand’mère et ses
enfants qui étaient réfugiés à Condom dans le Gers. Pas dans un camp,
ma grand mère avait trouvé du travail comme lingère dans un hôtel, des
familles avaient pris ma mère et mes tantes en pension et mon oncle
était en apprentissage chez une famille de cordonniers italiens. La
famille ne s’en sortait pas trop mal, même si mon grand père, s’il était
nourri et logé, ne percevait aucun salaire. On ne faisait pas seulement
du trafic d’argent, de bijoux, mais aussi de bras ! La plupart des
réfugiés espagnols n’avait rien à échanger. Et ceux qui avaient pu
emporter des économies n’ont pu les utiliser, le nouveau gouvernement
espagnol ayant déclaré obsolète l’argent de la République, ma mère
conserve précieusement un rouleau de billets que ma grand mère avait
cache sous ses jupes pendant la retirada. Les enfant ont été scolarisés
pendant quelques mois à Bram et c’est là qu’ils ont commencé à apprendre
le français .
Tout est devenu très très difficile à partir de
septembre 1940 où le régime de Vichy à obligé tous les étrangers à être
regroupés dans des camps . A Bram se côtoyaient de nombreuses
nationalités. Ma famille est revenue au camp de Bram, puis transférée à
Argelès puis à Rivesaltes où c’était très dur. Là, ma grand mère a fait
appel aux familles qui l’avaient aidée au moment de la retirada à Condom
et ce sont celles ci qui ont fait appel aux Quackers pour les aider à
sortir du camp. La famille à donc terminé la guerre dans une colonie de
Quackers où étaient recueillis des enfants de républicains espagnols et
aussi des enfants juifs cachés. Ma grand-mère a de nouveau travaillé
comme lingère dans cette colonie pour ne pas être séparée de ses
enfants. Pendant ce temps mon grand père travaillait pour les compagnies
volontaires de travail qui venaient chercher de la main d’œuvre
gratuite dans les camps.
Si le trafic d’argent, de biens, se
faisait individuellement (Quoique pour la population juive ...)
l’utilisation de la main d’œuvre des camps était si j’ai bien compris,
une une affaire d’ État .
Bon, j’arrête là mon bavardage ..."
O.C.