« Une
tradition héritée de l’après-guerre et de la période la plus
« marxisante » de l’éducation nationale, calquée sur le
mode de fonctionnement de l’ex-RDA ? Sans doute. Il y a quarante
ans, il n’y avait qu’un syndicat officiel pour encadrer les profs,
une hiérarchie rigide et conformiste. »
Cette affirmation me paraît malvenue. Si pendant l’Occupation, le
régime de Vichy a traqué les enseignants et plus particulièrement
les instituteurs, coupables en premier lieu de républicanisme et en
second de participer activement à la Résistance. C’est pourquoi,
Pétain qui voulait fusiller de préférence les caporaux
instituteurs lors de mutineries de 1917, a cherché à combattre
l’enseignement public en finançant, avec les impôts, de tous l’école
privée catholique. Mesure abolie en 1945.
À
la Libération, les enseignants étaient plutôt en position de
force, en particulier du fait de l’unicité syndicale que
représentait la FEN. Et les ministres communistes du gouvernement
provisoire de De Gaulle ne leur voulaient aucun mal.
C’est
avec le retour de la droite ’’bonapartiste’’ en 1958, se livrant à
un chantage sur la guerre d’Algérie pour accéder au pouvoir qui
reprenant le flambeau pétainiste du financement public de l’enseignement catholique sous l’égide deMichel Debré,
premier ministre de De Gaulle, que les enseignants très
majoritairement opposés à ce quasi coup d’état de mai 58, redevinrent des
cibles pour le pouvoir.
Ils ne cessèrent de l’être ensuite sous
Pompidou et surtout sous Giscard, son ministre de l’Éducation
(surtout pas nationale !), Haby, étant leur ennemi déclaré. Il rêvait
avec d’autres que l’école privée qui scolarisait 20 % des
élèves (surtout grâce à la Vendée et la Bretagne) assure 50 %
(ou plus) de l’enseignement primaire.