@Garibaldi2
Les syndicats sont tous devenus pro-européens, la CGT en particulier, que certains portent aux nues, tenait un tout autre discours avant les années 80 ...
Voici l’analyse de la construction européenne par la CGT dans les années 50-60 :
"La libre circulation des marchandises, donc le déchaînement de la
concurrence fondée sur l’infériorité des salaires et de la législation
sociale, l’harmonisation par le bas des conditions sociales dans les
différents pays, l’opposition renforcée à toutes les revendications des
travailleurs. (...)
- La libre circulation des capitaux, le danger
d’évasion des capitaux, de dévaluation et même de remplacer la monnaie
nationale par une monnaie commune. (...)"
Et en 1957, avant la
ratification par la France du Marché commun, la CGT, par la voix de Jean
Duret, directeur du Centre d’études économiques de la confédération
déclare :
"L’enjeu est énorme : le Marché commun conduit
infailliblement, à plus ou moins brève échéance, à la disparition des
souverainetés nationales, à la création d’un super-État européen,
réduisant à sa plus simple expression tout ce qui pourrait subsister
d’individuel, de politiquement et économiquement indépendant chez les
membres de la Communauté.
Ce super-État sera dominé par le pôle
d’activité économique le plus puissant : la Ruhr ; par la puissance la
plus énergique et la plus dynamique : l’Allemagne de l’Ouest. [...] Pour
la France, la réalisation du Marché commun c’est l’acceptation de
l’hégémonie allemande. Son industrie ne pouvant lutter contre la
concurrence d’outre-Rhin tombera sous la coupe des konzerns de la Ruhr."
Il n’y a pas une phrase à enlever à ce diagnostic. Tout s’est bien déroulé exactement comme la CGT le prévoyait. Il faut dire qu’à l’époque, le PCF était très opposé à la construction européenne ...