@ Jean Keim
Entièrement d’accord avec vous. En fin de compte nos pensées
se rejoignent. Comme vous dîtes « La pensée dans une utilisation
pratique fait des merveilles et invente également des horreurs, comme l’avion
de transport et le bombardier. » Donc l’être humain est captif de sa
nature qui le pousse vers le bien comme elle peut le pousser vers le mal. Et
là, la pensée fait des prodiges, puisqu’elle lui donne tout « aimer son
prochain » ou « détruire son prochain. » Cette
ambivalence humaine malheureusement est présente, fait partie de notre essence.
Et la pensée en devient presque un instrument de ce bien comme de ce mal. Parce
que tout simplement l’homme ne pense pas, ne sait pas sa pensée, il est plus mû
par ces instincts que par sa pensée. Ou si vous voulez, il met la pensée au service
de ses instincts.
Précisément dans ce cas-là, « la pensée et l’inconnu
sont incompatibles. » Ils ne se connaissent pas. Ou, si vous voulez, l’homme
mû par ses instincts ne se connaît pas. Il ne voit pas l’inconnu que peut lui
apporter sa pensée, son humanité surtout. Ou, si vous voulez, il est homme sans
avoir les vraies valeurs de l’homme, de l’humain, de l’homme pensant et se pensant.
Il n’y a pas une grande différence entre lui et un animal. Il vit pour vivre, y
compris pour écraser, l’autre, pour dominer l’autre, pour diminuer l’autre. Il
n’y a pas d’inconnu pour cet homme, il n’y a que le connu dont il veut faire sa
force. Ceci pour « l’avion de transport et le bombardier. »
Et je suis persuadé que vous pensez comme moi, on s’est déjà
écrit, et je vous respecte pour votre côté très humaniste.
D’ailleurs, vous l’énoncez ensuite « cela ne veut pas
dire que l’inconnu ne peut pas faire irruption dans une vie. Un évènement
inconnu s’invite et ensuite la pensée s’en empare, juge, jauge, mesure compare,
classe, analyse, etc., tout ce travail et bien d’autres encore font appel à des
savoirs et l’événement devient une expérience dont le récit n’est pas
(plus) l’événement, cette expérience sera un nouveau savoir qui ira s’ajouter
aux autres. »
Sauf que ce n’est pas « difficile de percevoir la
nature de la pensée », c’est tout simplement impossible. Peut-être le
saurons-nous quand nous aurons quitté le monde des vivants.
Merci pour tous vos commentaires, Jean. Amicalement