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Accueil du site > Tribune Libre > Une lettre simplement humaine

Une lettre simplement humaine

Bonjour mon puits de science,

Merci pour la vidéo sur Arte, « Les étonnantes vertus de la méditation », que j’ai visualisée. J’ai reconnu le premier médecin barbu tout au début du film. Je me suis dit « où l’ai-je vu ? » Effectivement c’était suite à une vidéo sur le zen. Ce médecin guérit ses patients par la méthode zen.

Je vais essayer de te répondre sur la méditation. Je t’en dis quelques mots avant de te quitter. Tout au début du film, un médecin, pas le barbu, un autre, disait à peu près ça « tout ce qui concerne le corps concerne l’esprit », et « tout ce qui concerne l’esprit concerne le corps ». Donc nous sommes une entité soudée, inséparable. Par exemple, ce matin j’ai pensé à toi, et je suis resté fort longtemps peut être quelques minutes, une dizaine, une vingtaine, une trentaine, qui paraissaient des heures. Pourtant, on s’est très peu connu, très peu,autour d'une tasse de café dans un café d'une capitalemaghébine, quelques minutes tout au plus mais essentielles, qui ont permis à l’Esprit de nous unir dans certaines de nos pensées qui font partie de notre vie. Pourtant, j’aime ma femme, d’un amour serein, et je lui suis attaché corps et âme, mais je me suis attaché aussi à toi par l’esprit, d’une affection spirituelle sereine. Donc je profite d’une richesse double, et ce par l’esprit.

Dès lors, je me pose les questions. Pensons-nous par nous-mêmes ? Aimons-nous par nous-mêmes ? Méditons-nous par nous-mêmes ? Et si nous ne sommes que des corps-esprit que l’on croit être chacun ce qu’il croit représenter, alors qu’en réalité, un esprit qui est en nous nous régit, nous fait connaître les autres esprits qui nous ressemblent, qui nous guide dans nos affects, nos sentiments. Et dont nous dépendons. Au-delà de nous-mêmes, de nos somas, nous sommes des esprits. Et, à l’instant même de ses mots que j’aligne, c’est mon esprit qui me les dicte parce qu’il te voit. Comme d’ailleurs quand tu m’envoies un de tes échos, c’est ton esprit qui me voit, comme j'étais, et comme je suis, il cherche à entrer en contact par l’esprit avec moi.

Je comprends le titre du film « Les voies étonnantes de la méditation ». Aussi je pose les questions. Le corps régit-il l’esprit ? Guérit-il l’esprit ? N’est-ce pas le contraire ? Et les résultats de la méditation scientifique comme la découverte des télomères, ces bouts à chaque chromosomes humains et bien sûr tout le corps humain dont dépend l’évolution de la vie humaine. Ne sont-ils pas la « réplique matérialisante  » de l’esprit. Une unité indissociable entre le corps et l’esprit. Une personne anxieuse, donc stressée, agit inévitablement sur son enveloppe. Quelqu’un qui prend bien de la vie, donc de l’esprit, se porte mieux comme le confirment les statistiques expérimentales.

On comprend alors pourquoi, en Occident, on cherche la méditation, qui n’est qu’une recherche de la sécurité « affective » par la méditation spirituelle. En somme, être relié dans son inconscient à travers son esprit à l’« Esprit du monde », tel est l'objectif de ces patients comme celui des médecins. Évidemment, à l'insu d'eux. Si on regarde l'histoire, force de dire que l’Église chrétienne qui remplissait ce rôle le remplit très peu aujourd'hui. Est-ce sa faute ? Non, c'est le tribut du progrès.

Les bons Musulmans, par exemple, ou les bouddhistes, pratiquent la méditation quotidiennement. Par la prière cinq fois par jour, pour les uns, par un rituel de prières bouddhiques, pour les seconds. Donc, nous sommes un tout. Je t ‘écris mes idées sans presque même les penser parce quelque esprit me les inspire. Et je crois que tu n’es pas étrangère à celles-ci. On peut même dire que c’est toi qui me les inspire. « Affection quand tu nous prends », dois-je dire.

Amicalement


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16 réactions à cet article    


  • Christian Labrune Christian Labrune 26 septembre 2017 19:24

    Pensons-nous par nous-mêmes ?

    à l’auteur ?
    Par qui ou quoi voudriez-vous que nous pensions ? Par le fauteuil où nous sommes assis, par le plumard où nous fumons la pipe en regardant le plafond ? Par la bicyclette, où nous pédalons dans la campagne, peut-être ?


    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 26 septembre 2017 19:35

      @Christian Labrune

      Tout dépend de ce que tu mets dans ta pipe ... Personnellement, je réfléchis beaucoup mieux aux toilettes... là, enfin seul ! ^^


    • Hamed 26 septembre 2017 21:47

      @Shawford

      @Shawford

      Non, Shawford. Labrune ne va pas se sentir seul. Au contraire, il aura toujours sa pensée. Et quoi de plus fort qu’une pensée positive qui se corrige, n’en déplaise aux autres. Une pensée qui se corrige est une pensée victorieuse. Elle est ce par quoi, ce pourquoi l’être doit être, ce qui n’est pas donné. 


    • Christian Labrune Christian Labrune 26 septembre 2017 19:52

      Les bons Musulmans, par exemple, ou les bouddhistes, pratiquent la méditation quotidiennement.
      =========================================
      à l’auteur,
      Descartes a écrit six Méditations métaphysiques. On ne se lasse pas de les relire. C’est admirablement bâti et pensé, et jusque dans les moindres détails. Ca, c’est ce que j’appelle de la méditation : il en reste quelque chose de partageable pour la conduite de la pensée et même de l’existence.

      De la « méditation » des amateurs fumeux de méditations que vous évoquez, et qui sont légion de nos jours, que reste-t-il une fois qu’ils ont trouvé que la chose « quotidienne » avait assez duré pour aujourd’hui ? Rien.

      L’esprit, lorsqu’il s’applique à organiser les « longues chaînes de raisons » dont parlait Descartes, est capable de produire beaucoup de choses admirables, fort consistantes et heuristiques du point de vue de la logique. Nos contemporains abusés par un orientalisme à quatre sous, lesquels s’assoient par terre pour « méditer » à la manière des bonzes, ne produisent rien du tout et ils croient voir une POSITIVITE dans cette immobilité stupide où les bouddhistes, eux, savent très bien qu’il n’y a que de la vacuité, du rien, et quelque chose qui est comme la préfiguration du plus pur néant. On ne médite pas, en Orient, pour augmenter son bonheur, mais pour la connaissance du pire, et ce qu’on peut tirer d’un pareil exercice exclut même de la manière la plus radicale l’alternative malheur / bonheur. La méditation, en ce sens, ne saurait jamais être un truc pour augmenter le confort bourgeois, ce qu’elle est toujours chez nous, de toute évidence.
       


      • Hamed 26 septembre 2017 20:56

        @Christian Labrune

        Bonsoir Christian,

         Merci pour tes commentaires. N’est-ce pas que tu penses en réfléchissant et en alignant tes mots pour me répondre. Contrairement aux autres qui commentent sans commenter. Ce n’est pas leur faute. Ils pensent peu, et peut-être tant mieux pour eux puisqu’ils ne sont qu’eux et surtout pensent sans qu’ils pensent. Telle est la pensée qui pense peu.

        En revanche, Christian, cela me fait plaisir que tu penses. La première fois tu me dis « par quoi » ? « Par le fauteuil... [...] Par la bicyclette, où nous pédalons dans la campagne, peut-être ?  » Et puis tu te ressaisis. Et cela m’a fait plaisir. Et tu me sors Descartes et ses six méditations. Que tu appelles ça c’est de la méditation. Très juste. Je t’en donne un extrait dans un de mes articles. « Entre liberté et destin, le libre-arbitre conscient et inconscient de l’homme ? Une guerre nucléaire entre les USA et la Corée du Nord ? » du 23 juin 2017, sur agovax.fr.

         

        Descartes, dans sa Deuxième Méditation, n’a-t-il pas écrit : «  Je suis, j’existe […] si je cessais de penser, que le cesserais en même temps d’être ou d’exister. Je n’admets maintenant rien qui ne soit nécessairement vrai : je ne suis donc, précisément parlant, qu’une chose qui pense, c’est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison, qui sont des termes dont la signification m’était auparavant inconnue. Or je suis une chose vraie, et vraiment existante ; mais quelle chose ? Je l’ai dit : une chose qui pense.

        Et quoi davantage ? J’exciterai encore mon imagination, pour chercher si je ne suis point quelque chose de plus. Je ne suis point cet assemblage de membres, que l’on appelle le corps humain ; je ne suis point un air délié et pénétrant, répandu dans tous ces membres ; je ne suis point un vent, un souffle, une vapeur, ni rien de tout ce que je puis feindre et imaginer, puisque j’ai supposé que tout cela n’était rien, et que, sans changer cette supposition, je trouve que je ne laisse pas d’être certain que je suis quelque chose. […] Mais qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. »

        Et tu dis « L’esprit, lorsqu’il s’applique à organiser les « longues chaînes de raisons » dont parlait Descartes, est capable de produire beaucoup de choses admirables, fort consistantes et heuristiques du point de vue de la logique. » Je te corrige. L’esprit que je cite n’est pas capable de produire beaucoup de choses admirables, mais te produit toi entièrement, de ce que tu n’étais pas, tu n’avais pas existé à ton arrivée à l’existence, et il a produit tout ce que tu as fait jusqu’à aujourd’hui, et il aura à produire tout ce que tu auras toi, Christian, à produire, jusqu’à ta disparition. Voilà la vraie réponse de ton esprit.

         

        D’autre part dire, « De la « méditation » des amateurs fumeux de méditations que vous évoquez, et qui sont légion de nos jours, que reste-t-il une fois qu’ils ont trouvé que la chose « quotidienne » avait assez duré pour aujourd’hui ? Rien. » Là encore tu penses dans le faux. Tu fais fausse route. Ces esprits qui sont légion ne pensent, ne méditent pas pour trouver des choses. Ils cherchent à trouver ce que tu dis « rien » qui a un autre sens à celui que tu comprends. Le rien, c’est la vacuité du monde à sa naissance. Ce rien, c’est ce vide que nous comblons ou croyons combler alors qu’il est tout. Ce néant duquel nous sortons et vers lequel nous retournons.

         

        Voilà, Christian, il faut réfléchir à la « vacuité  » de l’existence, au sein de laquelle nous existons, ou nous avons préexisté lorsque nous « passerons ». Le concept « vacuité » dans le zen a un autre sens. Il est profond. Il est un peu cette « immensité du monde bâtie sur rien, sur le Néant. Mais qu’est-ce que le Néant ? Existe-il ? La « vacuité » de l’existence, c’est elle qui donne sens à notre esprit-corps, à nos pensées, tout ce que nous faisons fait comme si nous la remplissions. Elle est un peu notre « sol  ».

         

        Sur un autre registre, qu’est-ce que tu en sais quand tu affirmes « On ne médite pas, en Orient, pour augmenter son bonheur, mais pour la connaissance du pire, et ce qu’on peut tirer d’un pareil exercice exclut même de la manière la plus radicale l’alternative malheur / bonheur. La méditation, en ce sens, ne saurait jamais être un truc pour augmenter le confort bourgeois, ce qu’elle est toujours chez nous, de toute évidence. » Penses-tu qu’en Orient, on médite pour s’enrichir, pour avoir du bonheur ? Non, on médite pour être simplement, pour avoir simplement des pensées authentiquement humaines. Accepter notre sort d’humain, accepter notre maladie si on est malade, accepter notre malheur si on est dans le malheur, accepter notre misère si on est dans la misère, faire de bonnes choses si on est dans la richesse. Le problème dans la méditation est chercher ce pourquoi on existe et tenter de répondre le plus humainement possible, le plus sereinement possible. Ne pas partir avec des idées préconçues.

         

        Voilà, Christian. Je t’ai répondu. Merci néanmoins pour ta pensée positive.




      • Christian Labrune Christian Labrune 27 septembre 2017 01:30

        @Hamed
        Vous concluez en parlant de la méditation de style bouddhique et je suis bien d’accord avec ce que vous en dites, mais ce que je disais aussi et mon objectif était un peu polémique, c’est que cela n’avait rien à voir avec les comportements des occidentaux qui font du yoga, s’agitent ridiculement dans les parcs à la manière des Chinois (tai chi) ou font de la méditation comme on ferait du vélo pour être, comme ils disent, « bien dans leur tête et dans leur corps ».
        Rien de plus fondamentalement et irrémédiablement décevant que la thématique de l’impermanence et du dharma dans les philosophies orientales, et rien de plus contraire aux aspirations hédonistes occidentales.
        Par ailleurs, le passage que vous citez des Méditations de Descartes, je ne sais pas si vous l’avez fait exprès, c’est celui qui contient la très grosse erreur de Descartes. Husserl, dans ses « Méditations cartésiennes », commente fort longuement cette formule : « je suis une chose qui pense ». En hypostasiant ainsi l’ego cogitans, Descartes passe complètement à côté de l’intentionnalité qui sera le concept central de la phénoménologie transcendentale dont Brentano et lui-même sont les grands initiateurs.


      • Hamed 27 septembre 2017 10:03

        @Christian Labrune

        Vous dites que votre objectif était « un peu polémique ». Je ne vous le fais pas dire. Qui continue du reste. Et pardonnez-moi si je vous le répète. Vous m’obligez. Vous dîtes « cela n’avait rien à voir avec les comportements des occidentaux qui font du yoga, s’agitent ridiculement dans les parcs à la manière des Chinois (tai chi) ou font de la méditation comme on ferait du vélo pour être, comme ils disent, « bien dans leur tête et dans leur corps ».

        Pourquoi ce « s’agitent ridiculement... font de la méditation comme on ferait du vélo et vous ajoutez peut-être ». Êtes-vous plus royaliste que le roi dans la pensée d’autrui, que vous devez respecter surtout si elle ne cherche que sa sérénité en méditant, et tout compte fait en « pensant longuement en interne », avec elle-même, en communiquant avec son esprit, avec son essence, avec son être-jeté dans l’étant, dans l’impermanence, dans le dharma comme vous dîtes.

        Je comprends avec votre « polémique-rejet » que ce n’est pas votre faute, c’est votre impermanence que vous cherchez qu’il soit permanent, alors que nous sommes tous impermanents sauf que l’on n’arrive pas à le sentir. Non, Christian, vous vous insurgez contre ceux qui pensent et que vous résumez très facilement par une « agitation ridicule » dans les parcs. Pensez-vous que ceux qui s’agitent dans les parcs à la manière des Chinois (tai chi ou autre posture) ont voulu s’agiter ? Ils sont pris par leurs pensées qui en font d’eux ce qu’elles veulent, et ce qu’elles leur communiquent. Et c’est cela que vous devez comprendre, comme vous-mêmes, vous pensez le ridicule de leur posture dans les parcs. Vous n’arrivez pas à vous en défaire de ce jugement pensé en vous.

        Et vous le dîtes très clairement. « Rien de plus fondamentalement et irrémédiablement décevant que la thématique de l’impermanence et du dharma dans les philosophies orientales, et rien de plus contraire aux aspirations hédonistes occidentales. » Mais Christian, c’est votre pensée, et seulement votre pensée, ce n’est pas la pensée du plus grand nombre. Le rapport entre votre pensée et les milliers qui pensent autrement fait que votre pensée ne tient pas. Tout au plus ce qu’on peut dire, une exception à la règle, à la loi fondamentalement humaine. Et ce n’est pas pour vous diminuer. Bien, au contraire, vous êtes libre de penser votre permanence dans l’impermanence que nous estimons être tous, i.e. vous, moi, et l’humanité entière. Et ce n’est pas mon idée, c’est l’idée de la Pensée de tous même si on est contre. On est impermanent. Vous naissez et vous disparaissez comme si vous n’avez jamais existé. J’espère me faire comprendre par cette idée que j’essaie de vous faire comprendre.

        D’autre part, vous dîtes « la très grosse erreur de Descartes. Husserl, dans ses « Méditations cartésiennes », commente fort longuement cette formule : « je suis une chose qui pense ». En hypostasiant ainsi l’ego cogitans, Descartes passe complètement à côté de l’intentionnalité qui sera le concept central de la phénoménologie transcendantale dont Brentano et lui-même sont les grands initiateurs. » Non Descartes émet une pensée de fond « Je suis une chose qui pense ». Pourquoi passe-t-il à côté de l’intentionnalité de la phénoménologie transcendantale. Quand Descartes dit, « je suis une chose qui pense », ne se transcendante-il pas en cherchant cette « chose qui pense en lui » ? Il sait qu’il n’est rien, sinon une chose humaine, faite de pierre, d’eau, de métal, et autres composants terrestres, sauf que cette chose pense en lui. Ne cherche-t-il pas cette essence qui lui fait penser qu’il n’est que cette chose ? Et cela va de soi, la « finalité de cette chose », le « pourquoi de cette chose ? », « l’Intention que renferme cette chose qui pense en Descartes, en Husserl », aussi en vous aussi, Christian, puisque vous-même, vous cherchez votre réalité. Comme le font « Brentano et lui-même sont les grands initiateurs. » Quelle initiation apportent-ils sur cette chose pensante en eux, sinon ce qu’elle voudra bien leur communiquer. Dans le juste ou dans l’erreur. Mais, en ce qui les concerne, ce sera ce que nous humains appelleront juste par rapport à faux. Et pour être juste, elle a besoin de son contraire pour être juste.

        Voilà, j’espère vous avoir répondu. Merci pour votre commentaire.


      • Jean Keim Jean Keim 27 septembre 2017 09:32

        @Hamed
        La pensée est apparement illimitée, oui mais à l’intérieur de sa sphère et là est tout le paradoxe.


        Par des associations et des combinaisons « nouvelles » elle peut sans cesse imaginer et innover mais toujours elle reste dans ce qu’elle connaît, à l’instar d’un musicien qui gratte sur sa guitare un nouvel accord et ainsi naît une musique qui paraît inédite mais encore et toujours composée de notes connues.
        La pensée pense que ce qu’elle pense n’est pas positif, conforme, approprié, pertinent, etc., et pour cela elle s’appuie sur ce qu’elle connaît et ainsi tourne en rond, mais que pourrait-elle faire d’autre ?

        Bien entendu il y a des pensée plus fréquentables que d’autres, certaines semblent triviales quand d’autres nous paraissent élevées, mais positive, négative ou neutre, une pensée n’est rien d’autre qu’un savoir mémorisé qui refait surface activé par un stimulus, c’est un processus envahissant.

        Le boudhiste, le musulman, le communiste, l’athée..., sont dans le jeu de la pensée.
        Le monde des humains est toujours vieux.

        • Hamed 27 septembre 2017 10:34

          @Jean Keim

          Bonjour Jean,

          Pardonnez-moi de n’être pas d’accord avec vous. Vous dîtes une contradiction « La pensée est illimitée, puis ensuite vous l’enfermez à l’intérieur de sa sphère, et là est tout le paradoxe.  Mais, Jean, il n’y a pas de paradoxe, il n’y a pas de sphère et de non-sphère. Nous oui en tant qu’existant par cette pensée, nous sommes dans notre coquille humaine, limité mais aussi illimitée par la pensée qui pense en nous. Jean, par elle, nous transcendons la « chose que nous sommes ».


          Et vous le dîtes « Par des associations et des combinaisons « nouvelle », elle peut sans cesse imaginer er innover, mais elle reste dans ce qu’elle connaît ». Non jean, elle ne reste pas dans ce qu’elle connaît, elle va toujours sonder l’inconnaissable, toujours ouverte au renouveau, au progrès. A l’instar du musicien qui crée une musique nouvelle composée de notes connues. Mais bien sûr, l’univers est composé de notes connues sinon il ne pourrait être connaissable, mais ce connaissable évolue en sondant l’inconnaissable. Et, sans notes connues, sans cette pensée connue en nous, comment pourrait-on aller aux notes inconnues, aux pensées inconnues.


          On ne tourne pas en « rond ». La pensée ne tourne pas en « rond », elle peut faire des boucles, mais elles sont en spirales pour s’élever toujours plus. Je ne parle pas d’un être, ou d’une multitude de pensées, mais je parle de tous ceux qui pensent, i.e. l’humanité entière. Le monde avance, le progrès du monde avance, comment ? Par la pensée de tous. Et nous ne sommes qu’une infime partie de cette pensée. En réalité de la Pensée.


          Le monde des humains n’est jamais veux. Il est toujours neuf.


          Voilà, Jean. Heureux de vous avoir lu


        • Jean Keim Jean Keim 27 septembre 2017 13:09

          @Hamed
          Un monde qui cherche dans son savoir des solutions que ce même savoir a mis en place ne pourra jamais être neuf – c’est à peu près ce que disait Einstein qui était un pont entre le vieux et le neuf – je suis désolé que cela vous échappe, la pensée est vraiment une prison dont curieusement la porte n’est pas verrouillée et parfois même entrebâillée.

          La pensée n’a pas accès à l’inconnu, c’est facilement observable.
          La pensée manifeste l’intelligence seulement la pensée est routinière et elle n’est pas l’intelligence.
          Comprendre la nature de la pensée est la condition sine qua none pour l’émergence d’un monde nouveau, et il y a urgence.

        • Hamed 27 septembre 2017 15:33

          @Jean Keim

          « Un monde qui cherche dans son savoir des solutions que ce même savoir a mis en place ne pourra jamais être neuf.  » Pensez-vous que l’expérimentation en cours, par exemple, d’une voiture qui vole, ou d’une voiture programmée sans chauffeur qui vous transporte en ville, se soit opérée par ce même savoir qui a permis les découvertes précédentes mais dépassées, et que ce même savoir a beaucoup évolué, beaucoup progressé par la pensée, par la réflexion, par des calculs là encore opérés par la pensée, rien que par la pensée, sur la matière, sur ses possibilités technologiques, « ne pourra jamais être neuf. » Non, Jean, la pensée est toujours neuve. On ne le sent pas, c’est tout.

          La pensée a accès à l’inconnu, c’est le sens même de vivre. Bien sûr, c’est dit dans le sens global du monde. Pour l’individu, c’est la routine, il n’a pas besoin de l’inconnu, il craint même l’inconnu. Et là, je suis d’accord avec vous. Quant à comprendre la nature de la pensée, ce n’est pas donné à l’homme. C’est un peu comme si vous demandez à une machine produite par l’homme de prendre conscience d’elle-même.

          Nous sommes une machine pensante, et nous ne pouvons aller plus loin que ce que la pensée peut nous permettre de penser en bien ou en mal, ou de dire par exemple, « ce même savoir a mis en place ne pourra jamais être neuf. »

          Ou de dire des choses justes, et on vous donnera raison, ou de dire des choses fausses, ou on vous dira que vous vous trompez. Donc, c’est selon ce que vous dit votre pensée, que vous vous comporterez avec autrui. Un autre exemple, vous n’aimez pas une chose, ou une personne, et puis le temps passe, et vous vous trouvez à adorer cette chose, surtout si elle est comestible. Vous la chercherez partout, et vous attendrez même la saison pour qu’elle vienne. Alors que vous ne l’avez pas aimé. De même, cette personne vous paraît antipathique, et lorsque vous la connaissez mieux, vous vous mettez à l’estimer.

          C’est cela le secret de la pensée qui vous fait découvrir... ce que vous ne saviez pas. 


        • Jean Keim Jean Keim 27 septembre 2017 19:29

          @Arthes

          Il semblerait que le rêve est dans la dernière phase qui précède le réveil.
          Parfois je me rends compte que je pense dans le cours d’un rêve et presque toujours cela me tire de mon sommeil, également mais plus rarement je décide de rester dans le rêve et j’essaie avec plus ou moins de réussite de profiter des possibilités sans limite du rêve, mais là encore le réveil ne tarde pas.

          Mon cheminement m’a fait percevoir que la pensée est ce que l’intelligence a créée pour nous transmettre des informations, pour nous enseigner, pour communiquer, seulement la pensée est un processus matériel, son organe est le cerveau, son univers l’espace et le temps.
          Au fur et à mesure que nous vieillissons, une mauvaise hygiène et une utilisation pervertie de la pensée laissent des résidus qui infléchissent le processus, littéralement la pensée tourne en rond, elle devient routinière et/ou s’emballe et devient le chef d’orchestre, un chef tyrannique.

          Il y a une expérience intéressante à faire : simplement être attentif à ses pensées, les observer sans ingérence et là se produit une chose étonnante, le cours des pensées se ralentit et quand l’attention baisse, le flux reprend de nouveau, l’attention et la concentration sont les deux pôles opposés du processus, l’attention également déplace le centre de gravité mental, de la tête il descend dans la poitrine ( le cœur ?).
          Quand à la conscience..., ce mot est un peu un fourre-tout, la conscience est un contenu, penser la conscience comme un contenant fait partie du contenu, le contenu peut être vide.



        • Jean Keim Jean Keim 27 septembre 2017 19:47

          @Hamed

          La pensée dans une utilisation pratique fait des merveilles et invente également des horreurs, comme l’avion de transport et le bombardier. 

          Mais de par sa nature même la pensée n’a pas accès à l’inconnu, la pensée et l’inconnu sont incompatibles, cela ne veut pas dire que l’inconnu ne peut pas faire irruption dans une vie.
          Un évènement inconnu s’invite et ensuite la pensée s’en empare, juge, jauge, mesure compare, classe, analyse, etc., tout ce travail et bien d’autres encore font appel à des savoirs et l’événement devient une expérience dont le récit n’est pas (plus) l’événement, cette expérience sera un nouveau savoir qui ira s’ajouter aux autres.
          Est-il si difficile de percevoir la nature de la pensée ?


        • Hamed 27 septembre 2017 21:47

          @ Jean Keim

          Entièrement d’accord avec vous. En fin de compte nos pensées se rejoignent. Comme vous dîtes « La pensée dans une utilisation pratique fait des merveilles et invente également des horreurs, comme l’avion de transport et le bombardier. » Donc l’être humain est captif de sa nature qui le pousse vers le bien comme elle peut le pousser vers le mal. Et là, la pensée fait des prodiges, puisqu’elle lui donne tout « aimer son prochain » ou « détruire son prochain. » Cette ambivalence humaine malheureusement est présente, fait partie de notre essence. Et la pensée en devient presque un instrument de ce bien comme de ce mal. Parce que tout simplement l’homme ne pense pas, ne sait pas sa pensée, il est plus mû par ces instincts que par sa pensée. Ou si vous voulez, il met la pensée au service de ses instincts.

          Précisément dans ce cas-là, « la pensée et l’inconnu sont incompatibles. » Ils ne se connaissent pas. Ou, si vous voulez, l’homme mû par ses instincts ne se connaît pas. Il ne voit pas l’inconnu que peut lui apporter sa pensée, son humanité surtout. Ou, si vous voulez, il est homme sans avoir les vraies valeurs de l’homme, de l’humain, de l’homme pensant et se pensant. Il n’y a pas une grande différence entre lui et un animal. Il vit pour vivre, y compris pour écraser, l’autre, pour dominer l’autre, pour diminuer l’autre. Il n’y a pas d’inconnu pour cet homme, il n’y a que le connu dont il veut faire sa force. Ceci pour « l’avion de transport et le bombardier.  »

          Et je suis persuadé que vous pensez comme moi, on s’est déjà écrit, et je vous respecte pour votre côté très humaniste.

          D’ailleurs, vous l’énoncez ensuite « cela ne veut pas dire que l’inconnu ne peut pas faire irruption dans une vie. Un évènement inconnu s’invite et ensuite la pensée s’en empare, juge, jauge, mesure compare, classe, analyse, etc., tout ce travail et bien d’autres encore font appel à des savoirs et l’événement devient une expérience dont le récit n’est pas (plus) l’événement, cette expérience sera un nouveau savoir qui ira s’ajouter aux autres. »

          Sauf que ce n’est pas « difficile de percevoir la nature de la pensée », c’est tout simplement impossible. Peut-être le saurons-nous quand nous aurons quitté le monde des vivants.

          Merci pour tous vos commentaires, Jean. Amicalement


        • kalachnikov kalachnikov 27 septembre 2017 22:17

          J’adore rêver, j’ai cultivé cela parce que figurez-vous que ça se cultive. La première condition est de ne surtout pas croire toutes les conneries qui ont été inventées sur le rêve*. Le rêve est une communication, ce que les Anciens savaient (ils parlaient de songes) et ce que Rimbaud a retrouvé lorsqu’il dit ’je est un autre’. Et j’ai eu toute une époque fabuleuse avec celle que j’appelais ma petite ouvreuse. La journée, parmi les hommes, assigné à mes obligations - qui n’a pas d’obligations dans cette prison qu’est le monde ?, je m’ennuyais ; j’attendais avec impatience le soir, de pouvoir enfin dormir et la retrouver. Et donc, elle m’attendait et me faisait entrer dans un cinema. Là, ayant pris place, sur un écran défilait des scènes (où j’apparaissais en tant qu’acteur). Elle, demeurée debout à mon côté, m’expliquait ce que je voyais, le sens. Elle m’enseignait, en fait. Et je l’appelais à part moi Ariane, mon Ariane.

          *cet abruti de papa Freud, en particulier, avec sa grosse théorie malpropre utilitariste.


        • Jean Keim Jean Keim 28 septembre 2017 13:45

          @arthes
          Le rêve est indissociable de la pensée, sans pensée pas de rêve, une question peut surgir : le cerveau peut-il être alerte sans que la pensée soit agissante ? Et dans ce cas qu’est ce qui agit ? Dans tous les cas c’est inaccessible à la pensée, cela se trouve au delà de son domaine de compétence. La pensée également ne peut rien dire sur l’intelligence, nous ne pouvons éventuellement que dire ce qu’elle n’est pas.

          Quand au « je » il ne peut se manifester que s’il y a un contenu, c’est le savoir ; l’ego n’est rien d’autre que du savoir, c’est perceptible et vouloir agir sur lui est encore l’ego.

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Hamed


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