Vous dites que votre objectif était « un
peu polémique ». Je ne vous le fais pas dire. Qui continue du
reste. Et pardonnez-moi si je vous le répète. Vous m’obligez. Vous dîtes « cela n’avait rien à voir avec les comportements des occidentaux qui font du
yoga, s’agitent ridiculement dans les parcs à la manière des Chinois (tai chi)
ou font de la méditation comme on ferait du vélo pour être, comme ils disent,
« bien dans leur tête et dans leur corps ».
Pourquoi ce « s’agitent ridiculement... font
de la méditation comme on ferait du vélo et vous ajoutez peut-être ».
Êtes-vous plus royaliste que le roi dans la pensée d’autrui, que vous devez respecter
surtout si elle ne cherche que sa sérénité en méditant, et tout compte fait en « pensant
longuement en interne », avec elle-même, en communiquant avec son
esprit, avec son essence, avec son être-jeté dans l’étant, dans l’impermanence,
dans le dharma comme vous dîtes.
Je comprends avec votre « polémique-rejet »
que ce n’est pas votre faute, c’est votre impermanence que vous cherchez qu’il
soit permanent, alors que nous sommes tous impermanents sauf que l’on n’arrive
pas à le sentir. Non, Christian, vous vous insurgez contre ceux qui pensent et
que vous résumez très facilement par une « agitation ridicule »
dans les parcs. Pensez-vous que ceux qui s’agitent dans les parcs à la manière
des Chinois (tai chi ou autre posture) ont voulu s’agiter ? Ils sont pris
par leurs pensées qui en font d’eux ce qu’elles veulent, et ce qu’elles leur
communiquent. Et c’est cela que vous devez comprendre, comme vous-mêmes, vous
pensez le ridicule de leur posture dans les parcs. Vous n’arrivez pas à vous en
défaire de ce jugement pensé en vous.
Et vous le dîtes très clairement. « Rien de
plus fondamentalement et irrémédiablement décevant que la thématique de
l’impermanence et du dharma dans les philosophies orientales, et rien de plus
contraire aux aspirations hédonistes occidentales. » Mais Christian, c’est
votre pensée, et seulement votre pensée, ce n’est pas la pensée du plus grand
nombre. Le rapport entre votre pensée et les milliers qui pensent autrement
fait que votre pensée ne tient pas. Tout au plus ce qu’on peut dire, une
exception à la règle, à la loi fondamentalement humaine. Et ce n’est pas pour vous diminuer. Bien, au contraire, vous êtes
libre de penser votre permanence dans l’impermanence que nous estimons être
tous, i.e. vous, moi, et l’humanité entière. Et ce n’est pas mon idée, c’est l’idée
de la Pensée de tous même si on est contre. On est impermanent. Vous naissez et
vous disparaissez comme si vous n’avez jamais existé. J’espère me faire comprendre par cette idée
que j’essaie de vous faire comprendre.
D’autre part, vous dîtes « la très grosse erreur de Descartes. Husserl, dans ses « Méditations
cartésiennes », commente fort longuement cette formule : « je
suis une chose qui pense ». En hypostasiant ainsi l’ego cogitans,
Descartes passe complètement à côté de l’intentionnalité qui sera le concept
central de la phénoménologie transcendantale dont Brentano et lui-même sont les
grands initiateurs. » Non Descartes
émet une pensée de fond « Je suis une chose qui pense ».
Pourquoi passe-t-il à côté de l’intentionnalité de la phénoménologie transcendantale.
Quand Descartes dit, « je suis une chose qui pense », ne se
transcendante-il pas en cherchant cette « chose qui pense en lui » ?
Il sait qu’il n’est rien, sinon une chose humaine, faite de pierre, d’eau, de
métal, et autres composants terrestres, sauf que cette chose pense en lui. Ne
cherche-t-il pas cette essence qui lui fait penser qu’il n’est que cette
chose ? Et cela va de soi, la « finalité de cette chose », le « pourquoi
de cette chose ? », « l’Intention que renferme cette chose qui
pense en Descartes, en Husserl », aussi en vous aussi, Christian, puisque
vous-même, vous cherchez votre réalité. Comme le font « Brentano et
lui-même sont les grands initiateurs. » Quelle initiation apportent-ils
sur cette chose pensante en eux, sinon ce qu’elle voudra bien leur communiquer.
Dans le juste ou dans l’erreur. Mais, en ce qui les concerne, ce sera ce que
nous humains appelleront juste par rapport à faux. Et pour être juste, elle a
besoin de son contraire pour être juste.
Voilà, j’espère vous avoir répondu. Merci pour votre
commentaire.