@jimontheair
« Au
fil du temps j’en suis arrivé à considérer que ces étiquettes de droite et de
gauche étaient surtout à présent une forfaiture intelectuelle et une recherche
de confort à visée psychologiquement reposante ou de type rentablement
grégaire. »
C’est effectivement, pour beaucoup de nos
contemporains, un oreiller de paresse. Le vrai clivage, pour moi, se situe
entre ceux qui professent que la nation est le seul niveau qui garantisse une
gouvernance de dimensions humaines et ceux qui ont la certitude que l’humanité
est appelée à se réconcilier pour
mettre en œuvre une société universelle melting-potisée, pacifiée, fraternelle
et solidaire, guidée, plutôt que dirigée, par un gouvernement mondial juste et
bienveillant, dont le siège devrait être à Jérusalem, pour Attali
Ceux qui croient à ce genre de chimères
parlent de « sens de l’histoire » et ils sont tellement convaincus de
son inéluctabilité qu’ils font déjà des « sacrifices » destinés à
préparer la société multiculturelle, multiethnique, multiraciale, de demain. L’antiracisme
dévoyé qui sévit de nos jours, vise à empêcher les indigènes de se défendre
contre une invasion qui est voulue et encouragée par l’oligarchie mondialiste.
C’est ainsi qu’on a pu entendre un certain
Peter Sutherland, représentant spécial du Secrétaire-Général de l’ONU pour les
migrations internationales, conseiller directeurs de Goldman-Sachs, ex-commissaire
européen, ex-secrétaire-général fondateur de l’OMC, ex-président de
Goldman-Sachs International, ex-directeur du GATT, etc., etc., etc., plaider
devant une commission de la Chambre des Lords en faveur de la destruction de
l’homogénéité interne des pays européens.
A ceux qui parlent de « complot »,
Philippe de Villiers répond qu’il est à ciel ouvert.
« Je
ne raisonne pas pour penser le pays et sa société, terme que préfère à nation… »
Moi, je préfère nation, parce que la
définition qu’en donne Renan me convient particulièrement bien : un
ensemble de gens ayant un passé en commun et l’envie d’avoir un avenir
ensemble. Vous remarquerez que, parmi la population française actuelle, il y a
des habitants et –tantes qui ne remplissent aucune de ces deux condutions
minimums. Il est bon de s’en souvenir.
« Je suis comme vous apparemment très
démocrate en volonté mais plus que réservé sur la démocratie directe. »
D’accord sur les questions constitutionnels.
En revanche, je n’ai aucune réserve à formuler à propos de la démocratie
directe. Elle a un avantage, c’est la clarté. Le peuple décide, le gouvernement
applique. C’est ce qu’il se passe en Angleterre, avec le Brexit.
Elle présente, apparemment, un risque, c’est
que le peuple décide n’importe quoi, mais le risque n’est qu’apparent, dans le
mesure où des parlements et des gouvernements qui décident « n’importe
quoi », ça se voit tous les jours, mais ça ne se vérifie qu’avec le recul.
Quelqu’un a dit « Gouverner, c’est
prévoir », mais, pour moi, « Gouverner, c’est parier », parce
que personne ne peut prévoir l’avenir. Lorsque la décision intervient, c’est
sur la base d’une certaine « estimation » de ce que sera l’avenir,
mais sur plan-là, le peuple « ignorant » n’est ni mieux ni moins bien
loti que les « savants » du gouvernement et du parlement. Si l’avenir
a été conforme aux prévisions, on parle de bonne décision, et si l’avenir n’a
pas été conforme aux prévisions, on parle de mauvaise décision, voire de
décision aberrante.
Encore une fois, je vous renvoie au Brexit,
qui peut dire aujourd’hui, ce qu’il en sera dans cinq ou dix ans ?
Personne, évidemment. Marine Le Pen dira que ce fut une excellente décision,
Cohn-Bendit, que ce fut un énorme co…rie, mais ni l’une ni l’autre n’en savent
rien, et font passer leur désir pour la réalité. Nous ne devons par être dupes.
« Car
la démocratie ne se limite pas au vote. Encore faut il que les critères
d’information, de réflexion, de sérénité, de solennité, de
« représentation » suffisante de la population lors des votes, et
d’autres critères, soient respectés. »
Ici, j’ai l’impression que vous posez au
peuple des conditions que personne n’a jamais demandé aux élus de remplir, et
dont il est impossible de vérifier que le peuple les remplit effectivement, en
matière de réflexion et de sérénité.
Sur le plan de l’information, personne ne
peut obliger le peuple à s’informer, personne ne peut l’empêcher d’avoir des
idées reçues, des préjugés et des opinions préconçues à propos de tout et de
n’importe quoi, mais les « élites » sont-elles épargnées par ce genre
de travers ?
Je ne le crois pas. La seule vraie
différence, c’est que leurs idées reçues, leurs opinons préconçues, leurs
préjugés sont plus élaborés que ceux du commun, plus réfléchis, mieux fondés.
Mais il n’en est rien, ce sont toujours des idées reçues, des opinions
préconçues, des préjugés…
« …
il est devenu vital que les citoyens, le peuple, soit introduit en de multiples
endroits de tout un ensemble de corps et d’institutions non pas seulement pour
être consultés comme disent les salopards (oups !), mais pour décider. »
Ici aussi, je diverge d’avec vous. Si le
citoyen peut assumer les problèmes de société et les grandes orientations de la
politique générale, il est désarmé face aux questions techniques et
budgétaires. Les députés le sont aussi, désarmés. C’est la raison pour laquelle
ces objets sont débroussaillés par des commissions dont les membres sont nommés
en fonction de leurs compétences, et c’est sur les rapports des commissions que
les élus du peuple se prononcent.
« Je
pense régulièrement au tirage au sort pour ce faire et éviter ces phénomènes de
promotion de castes cooptées et de pseudo élites. »
Je ne pense pas non plus que le tirage au
sort soit une solution à quoi que ce soit. En premier lieu, je doute que le
citoyen se sente personnellement impliqué dans un système où la chance de « gagner »
un siège de député, pourrait être de l’ordre de 1 sur 80’000 à 100’000 habitants.
Ensuite plonger dans des novices dans un
bain de règlements, de lois, de décrets auxquels ils n’entendent à peu près
rien, aboutirait à un simple changement de caste, de celle des politiciens à
celle des fonctionnaires. Dans la mesure de leur permanence et des savoirs qu’ils
accumulent, ce seraient les hommes forts du système et ils pourraient
pratiquement balader les tirés au sort à leur guise, en leur faisant
constamment sentir qu’ils sont en place en raison de leurs connaissances, et
non pour avoir tiré un bon numéro à la loterie parlementaire.
« Le
peuple, le petit peuple, le peuple moyen ? Le dernier à avoir conservé le
sens des réalités pour juger. Il lui manque bien des savoirs certes, bien des
informations aussi, mais il a conservé ce sens, alors que les pseudo éduqués
supérieurs et pseudo savants plus ou moins abrutis d’idéologies planent
carrément et sont bouffis de leur prétendue supériorité. »
C’est parfaitement exact, et si le peuple
manque de savoirs et d’informations, personne n’a une connaissance exhaustive
de quelque problématique que ce soit. Serait-ce le cas, que les projets les
mieux ficelés pourraient encore dufait d’impondérables, axquels personne n’avait
pensé.
« Je
propose de commencer par donner des baffes à Condorcet, presque au hasard tant
le choix des à baffer vénérés à tort car la vénération est stupide et
aveuglante est vaste. »
Dès lors qu’il faut bien démarrer par quelqu’un,
ça marche pour moi