A L’auteur.
Bonjour ! Billet intéressant.
Vous écrivez (je vous cite partiellement) que « Comme n’importe quel français peu devenir propriétaire d’action et avoir le droit de vote (pour élire un maître) n’importe qui peut être corrompu. »
La corruption n’est pas chose facile, malgré les apparences. Elle suppose une conjonction rigoureuse et une utilisation habile de trois paramètres :
- Le choix du bon montant ou de l’avantage procuré (la somme versée, s’il s’agit d’un avantage en argent, ne devant être ni trop faible, ni trop élevé, sans quoi le corrompu peut hésiter à se laisser corrompre).
- Le choix de la « bonne personne », le corrompu devant être identifié comme celui susceptible d’être en mesure de procurer utilement l’avantage attendu en échange de quelques gouttes de lubrifiant dans les engrenages.
- Le choix du « bon moment », le moment adéquat supposant que le « fruit » soit mûr, prêt à être cueilli pour participer à l’opération de corruption.
S’agissant d’une infraction qui est très grave, la corruption (active ou passive, privée ou publique) est un délit aux implications parfaitement délétères qui conduit à la ruine d’un pays. Chacun comprendra que du lobbyisme au trafic d’influence, du choix électoral aux sollicitations discrètes en faveur de tel ou tel candidat, le « retour d’ascenseur » est un passage obligé.Mais là encore la gourmandise et l’envie peuvent se transformer en gloutonnerie.
Définition
La corruption est un comportement pénalement
répréhensible par lequel une personne (le corrompu) sollicite, agrée ou
accepte un don, une offre ou une promesse, des présents ou des avantages
quelconques en vue d’accomplir, de retarder ou d’omettre d’accomplir un
acte entrant d’une façon directe ou indirecte dans le cadre de ses
fonctions.
L’infraction a une double portée puisqu’elle recouvre l’existence d’un corrompu et d’un corrupteur. Le Code pénal
(art. 435-1, 435-3, 445-1 et 445-2) distingue ainsi la corruption
active, qui est le fait du corrupteur, et la corruption passive, qui est
le fait du corrompu. Les fonctions du corrompu peuvent être aussi bien
publiques que privées mais leur caractère public va entraîner une peine
plus lourde que celle prévue pour la corruption privée.
L’identité du corrompu
En matière de corruption publique, le Code pénal vise trois types de personnes :
- celles dépositaires de l’autorité publique : forces de l’ordre, militaires, préfets, ...
- celles chargées d’une mission de service public : clercs de notaires ou d’huissiers, administrateurs ou mandataires judiciaires, ...
- celles investies d’un mandat électif public : parlementaires, élus locaux, ...
Si la corruption porte sur des magistrats, des
dispositions spéciales sont prévues par le Code pénal du fait de la
gravité de l’infraction. Celle-ci n’est alors plus considérée comme un «
simple » délit mais comme un crime.
La corruption privée concerne, pour sa part,
toutes les personnes n’entrant pas dans les trois catégories précédentes
et qui exercent, dans le cadre d’une activité professionnelle ou
sociale, une fonction de direction ou un travail pour le compte d’une
personne physique ou morale ou d’un organisme quelconque. Sont donc
notamment compris dans cette définition les dirigeants d’associations, de fondations ou d’ONG, mais aussi les médecins ou encore les arbitres.
Critères et conditions
La corruption se traduit par un accord (le « pacte de
corruption ») entre le corrompu et le corrupteur. L’existence même de
cet accord est constitutif de l’infraction sans qu’il soit nécessaire de
s’attacher à ses effets. Il doit néanmoins exister un lien de causalité
entre l’action ou l’abstention attendue et la contrepartie dont va
bénéficier le corrompu : c’est parce qu’il va obtenir quelque chose que
celui-ci va agir ou s’abstenir. Cette contrepartie peut prendre
différentes formes en pratique et peut profiter aussi bien au corrompu
qu’à ses proches : logement gratuit, prêt sans intérêt, réduction d’un
prix d’achat, bénéfice d’un travail sans contre-partie financière, ...
Peine et sanction
La corruption est sévèrement sanctionnée par le Code
pénal. La loi prévoit que le corrompu et le corrupteur encourent chacun
une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement ainsi qu’une amende
pouvant atteindre jusque’à un million d’euros.
Outre ces sanctions, corrompu et corrupteur
s’exposent également à des peines complémentaires et notamment à
l’interdiction d’exercer une fonction publique ou l’activité professionnelle ou sociale concernée par l’infraction.
Source : http://droit-finances.commentcamarche.net/contents/1320-la-corruption-definition-et-sanctions