@JL
Le
neurone est un aiguilleur : il envoie le potentiel reçu dans
telle ou telle direction selon tel ou tel axone. Il est un
fabricateur de neurotransmetteurs qui vont déclencher ou annihiler
l’activité d’autres neurones. Et enfin -J.P. Changeux le dit
dans L’homme de Vérité-
un oscillateur électrique. Je ne lui connais pas d’autres
fonctions et surtout pas de fonctions « magiques ».
Les
neurones AWA et AWB qui existent dans le nématode ne sont pas
« différents par nature des autres neurones ». Leur rôle
est seulement d’être activés ou pas en présence d’une
substance donnée et en même temps qu’est activée une combinaison
de neurones particulière à cette substance. Si
la paire AWA est activée, l’effet de la substance est attractif et
le nématode se dirige vers elle. Si c’est la paire AWB, l’effet
est répulsif et le nématode s’en éloigne.
Voici
les faits. Mon hypothèse moduliste n’est pas que les neurones AWB
par exemple seraient doués d’un pouvoir magique mais que leur
activité oscillatoire produirait
« une
modulation du champ magnétique telle qu’elle provoque dans une
structure de l’animal sensible à cette modulation un ressenti
douloureux d’une intensité donnée. Et ce serait l’énergie de
ce ressenti qui serait la cause de la fuite du nématode, sachant
que, si l’activité des deux neurones qui provoquent ce ressenti
n’existait pas, la fuite de l’animal n’aurait pas lieu. »
Voici
donc l’hypothèse moduliste que j’expose pour le nématode et je
présente aussitôt le moyen de faire une première vérification de
la justesse de cette hypothèse :
« S’il
existe chez C Elegans une paire de neurones pour sentir les composés
répulsifs, il en existe une autre pour sentir les composés
attractifs, les deux neurones AWA. Les neurones AWA occupent une
place différente dans le réseau sensorimoteur de celle des neurones
AWB. Cette différence de la place de chaque paire permet d’admettre
facilement que leur activité produise un effet différent, opposé
en l’occurrence. Si l’on veut que cet effet comportemental opposé
(attraction au lieu de fuite) s’accompagne d’un ressenti opposé
dans le cadre de l’hypothèse moduliste, il faut nécessairement
que les deux neurones « attractifs » ne déchargent pas
de la même façon que les deux neurones « répulsifs »
afin que la modulation du champ soit différente.
Place
aux expériences donc. »
Mon
hypothèse moduliste stipule que la modulation d’intensité du
champ magnétique interne est en correspondance avec le ressenti
particulier mais elle ne considère pas les neurones dont l’activité
oscillatoire participe à cette modulation du champ comme le siège
ou le média d’une transformation de l’énergie physique en
énergie psychique. Elle se ferait de toute façon hors d’eux...