@ Self con troll,
Votre question sur le langage est intéressante à
plus d’un titre, mais ce n’est pas en ces termes que, personnellement, je
poserais le problème. J’irais cependant voir les échanges qu’ont eus arthes et
Gollum, car j’apprécie toujours les interventions de ce dernier.
Ce que j’en pense, c’est que d’une certaine façon
l’homme a pour fonction de nommer les choses, car pour que les choses et les
phénomènes parviennent à la conscience et soient perçus par notre intellect,
ben… il faut d’abord les nommer. C’est là pour moi l’une des caractéristiques
principales de l’homme. Nul autre « animal » que lui n’est, dans la nature,
capable d’une telle « prouesse ». L’autre caractéristique principale est celle
qu’A. Korzybski a appelée « time-binding » (d’où également mes efforts
d’indexation). Vous connaissez, semble-t-il la Sémantique générale, je ne vais
donc pas définir ce qu’il entend par ce terme (je le ferais si besoin est).
Bien sûr que l’étymologie des mots est importante.
Je rappelle souvent à ce titre que l’étymologie du mot étymologie signifie littéralement
« recherche du vrai ». Mais lorsque cela concerne de nouveaux mots nés de
nouvelles sciences décrivant de nouveaux phénomènes pour les faire apparaître à
notre conscience. Leur « étymologie » est à rechercher dans leur contexte
d’énonciation et non pas dans des théories qui « annulent » le principe du «
time-binding », car c’est ainsi que l’on crée des paradoxes et les confusions
du langage que l’on croit déceler chez nos contradicteurs. Dans cette
perspective, notre « évolution » (que certains pourraient à juste titre prendre
pour une involution) est à prendre en compte.
Néanmoins, il convient d’intégrer également le
problème de la nomination : d’un côté elle dévoile ce qui était inconnu
jusqu’alors, de l’autre elle le « fige ». Or, c’est justement dans cette «
fixation » que les perversions apparaissent. Tout se passe en fait comme si
elles étaient là pour nous rappeler que dans notre marche pour l’évolution,
nous n’avons pas le droit de nous arrêter. Or, tout l’enjeu des pervers est
justement de « stopper » cette évolution par différentes stratégies. Sa
principale « arme », comme j’ai déjà eu à l’écrire, c’est la parole, mais un
certain style de parole dévoyée. Marcel Sanguet, tout en déniant le concept de
pervers narcissique, décrit très bien ce procédé dans son ouvrage : « La
récupération est un phénomène bien connu en politique et participe de ce
mouvement de retournement propre au discours de la perversion et destiné à
jeter la confusion dans l’esprit de celui à qui elle s’adresse. Les nazis se
sont ainsi approprié Nietzsche, des figures politiques de gauche sont citées
par un gouvernement de droite, jusqu’à Hannah Arendt qui justifie la passion de
l’autorité pour une droite extrême. Certes, les idées appartiennent à tout le
monde et font leur chemin indépendamment de leur créateur, mais le pervers a
un usage tout particulier de cette liberté de s’en emparer : il se délecte à
les retourner, à leur tordre le sens, non pour jouer de l’équivoque du langage,
mais pour semer le trouble chez celui qui reçoit son message. Le destinataire
en ressort abasourdi, sidéré, vide de pensée, et c’est précisément cette
atteinte à la subjectivité qui fait la jouissance perverse. »
Toutefois, ce que Marcel Sanguet oublie de dire,
c’est que dénigrer un concept nouveau pour en imposer un autre tout en
décrivant la même chose sur le fond est un procédé pervers que j’ai déjà décrit
comme étant l’une des plus belles ruses du diable en ce qu’elle entraîne
beaucoup de confusion (cf. PV
4 mars 2018 15:01 : « [La plus belle ruse du diable]n’est pas de faire
croire qu’il n’existe pas contrairement à ce que nous croyons (ça, c’est encore
une de ses ruses), mais c’est d’entretenir des confusions en pervertissant
toutes les théories qui pourraient servir à en dévoiler les stratégies »).
L’idée n’est pas d’accuser Marcel Sanguet de pervers, mais simplement de faire
remarquer que même les plus experts d’entre nous, et Marcel Sanguet en est un
d’incontestable, peuvent commettre des erreurs. Son erreur vient du fait qu’il
n’a été aux sources de la théorie de la perversion narcissique pour produire sa
critique. C’est facilement visible pour quiconque connaît cette théorie et lit
son livre. Fort intéressant au demeurant puisque je l’ai tout de même noté
trois étoiles sur Amazon.
Les principales raisons que me font envisager la
suppression de mon compte sur ce site sont que : d’une, certain(s)
intervenant(s) y règne(nt) en maître absolu en pratiquant la perversion des
idées telles que la décrit Marcel Sanguet ci-dessus, tout en se trouvant
suffisamment de complices « inconscients » qui satisfont à sa
jouissance perverse ne serait-ce qu’en lui donnant crédit ; de deux, je ne
suis pas bercé au harcèlement et plutôt que de m’en prendre aux autres, j’ai
pour habitude de renvoyer la patate chaude à leur expéditeur et non pas à des
boucs émissaires comme c’est le cas dans le harcèlement, car c’est sur ce
principe qu’il fonctionne et se propage, si tout le monde agissait ainsi,
c’est-à-dire s’en prendre au coupable plutôt qu’à des « innocents »,
il y a bien longtemps que le harcèlement aurait été éradiqué ; de trois,
cela m’éviterait d’entreprendre un recours en justice, car il n’y a que la loi
qui puisse arrête un paranoïaque en puissance et très honnêtement, j’ai autre
chose à m’occuper ; de quatre enfin, je n’éprouve plus de plaisir à
échanger avec certains intervenants comme cela était le cas au début de mon
apparition sur ce site, plaisir qui compensait largement les « attaques
nihilistes » de certain(s).
Pour autant, je réfléchis encore même si je
comptais prendre une décision à l’issue du week-end dernier.