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Commentaire de Eschyle 49

sur Catholiques en politique : Ne plus regarder depuis le balcon !


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Eschyle 49 Eschyle 49 19 avril 2018 17:29

Jeudi 19 avril 2019 , premier fichier .
Cher Monsieur Ferréol DELMAS,
Vous êtes étudiant en droit & histoire à Paris I & II , apprenez le maximum de droit romain et d’histoire du droit, depuis 40 ans, ils me servent, non chaque jour, mais chaque heure.
Pour le reste, vous êtes jeune, découvrez ceci :
A l’instar de Platon, dans l’aphorisme de la Caverne, passons dans un univers parallèle : https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=TgfLNObfwLg
Devenons, par le truchement d’internet, Alice de l’autre côté du miroir. Il suffit, pour cela, de deux concepts métapolitiques : d’une part, la règle de Saint Benoît ; d’autre part, la franc-maçonnerie.

1) la règle de Saint Benoît.

Dans sa monumentale « Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain » en treize volumes, Edward Gibbon retrace l’histoire de la Rome antique entre 180 et 453.
C’est à cette époque qu’apparaît Saint Benoît, né vers 480 à Nursie (actuelle commune de Norcia, en Ombrie, Italie) et mort en 547 au mont Cassin (actuelle commune de Cassino, Latium, Italie).
Dans sa jeunesse, Benoît, comme la plupart des fils de bonne famille, était allé faire ses humanités, y recevant le legs du droit romain (en latin) et de la philosophie (en grec), qu’il combina avec les deux testaments (en hébreu, grec et araméen), reçus de sa propre mère.
À la mort de Flavius Anicius Olybrius, antépénultième empereur romain d’Occident, Benoît, à l’instar des Pères du désert, se fait anachorète, avant que sa réputation ne suscite l’adhésion de disciples : ce furent les monastères de Vicovaro, Subiaco, enfin Monte Cassino : le cénobitisme était né.

C’est dans ce contexte que, vers 530, Benoît de Nursie achève la rédaction de sa fameuse règle, en vérité un texte laïc, tout à la fois manuel de management et précis de procédure pénale, destiné à organiser la vie du monastère autour de trois axes : les offices religieux (opus dei), le travail manuel (ora et labora), enfin l’étude solitaire des textes sacrés (lectio divina).

Somme toute, en 80 pages, la règle de Saint Benoît est une synthèse du droit romain, de la philosophie grecque et des deux testaments ; elle est avant tout concrète, qu’il s’agisse du rythme circadien, des besoins naturels (quand retourner sa paillasse, comment s’habiller en voyage), et articulée autour de l’abbé, nouveau pater familias.

C’est Louis le Pieux (778-840) qui décide, avec le conseil de l’abbé bénédictin Benoît d’Aniane, de l’imposer à tous les monastères de l’Empire, c’est-à-dire pratiquement à tous les monastères d’Europe occidentale. Le synode d’Aix-la-Chapelle, en 817, entérine cette décision : jusqu’au XIème siècle, les moines d’Occident seront tous bénédictins.
C’est cette règle qui sera transposée, au IXème siècle, dans l’empire romain d’Orient, par Saints Cyrille et Méthode.
Par le biais de la « lectio divina », puis de l’école des glossateurs et des postglossateurs, sera conduite, pendant un millénaire, l’exégèse, non seulement de la Bible, mais encore de tous les textes de l’Antiquité ; c’est ce qui explique que, depuis 14 siècles, de Brest à Vladivostok, au plan religieux et au plan laïc, au plan civil et au plan pénal, la règle de Saint Benoît constitue le socle de notre vie juridique :
http://www.editionsdmm.com/A-180592-la-regle-de-saint-benoit-au-source-du-droit.aspx

                                              *

( fin du premier fichier )


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