@Deepnofin
2ème partie de ma réponse
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Sur la
question de l’ordre chronologique, la seule chose que je puisse dire est que je
ne suis pas devin. Il est inutile de se perdre en conjecture. Il est impossible
de prévoir qu’elles seront les prochaines étapes du conflit alors que nous
sommes dans une situation révolutionnaire. Il est possible que la jonction se
fasse dès le 5 février entre les gilets jaunes et le mouvement ouvrier
traditionnel avec ses syndicats et que nous nous orientions vers une grève
générale. Il est possible qu’au vu des événements Macron démissionne. Il
est possible aussi que face à la poussée d’un mouvement révolutionnaire les
parlementaires, préférant s’en tenir à une voie constitutionnelle, se décident
à lancer la procédure de destitution. Il est possible que l’oligarchie des
milliardaires face à cette poussée se sente menacée et demande à Macron de
tenter une épreuve de force avec l’article 16 et l’intervention de l’armée...
Et, bien d’autres combinaisons et éventualités qui m’échappent sont possibles.
Les
questions du RIC et du Frexit risque fort de se poser dans d’autres contextes que
celui que nous connaissons. J’ai voulu avec cet article faire bien constater ce
qui est dit dans le titre et rien d’autre.
La question qui est la plus importante est celle que j’ai posée dans mon livre
(De François Mitterrand à Jean-Luc Mélénchon) : il est urgent de regrouper une
avant-garde du mouvement ouvrier au sein de l’UPR.
Pour la fin de votre commentaire, nous sommes d’accord sur la nécessité d’une
profonde réforme du système médiatique. Je ne saisis pas bien par contre cette
assertion : "Seulement, on trouve sûrement beaucoup plus cohérent de
prôner le RIC en tout premier lieu, au vu de l’urgence de la situation et de
l’inertie actuelle de cette revendication, qui a bien plus de poids que celle
du Frexit. "
Je le répète. On peut prôner le RIC autant qu’on veut à condition de bien dire
que sans le Frexit il n’amènera pas la démocratie.
Vous faites
ensuite des propositions sur ce qu’il convient de faire. Je vais donc faire,
pêle-mêle les miennes.
— Nous
devons œuvrer pour la convergence des luttes vers la grève générale en
particulier pour la journée du 5 février avec autant que possible des grèves
reconductibles et organisation en commun (gilets jaunes et gilets rouges) des blocages.
— Il faut
donc maintenir la mobilisation des gilets jaunes en accentuant la liaison avec
les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier tout en interdisant les
tentatives de récupération.
— Dans les
manifestations des gilets jaunes, il faut faire prévaloir les traditions
révolutionnaires du mouvement ouvrier (drapeaux rouges, chants
révolutionnaires) tout en approuvant ceux qui manifestent leur attachement à la
révolution de 1789-93 en arborant le drapeau tricolore ou le bonnet phrygien et
en chantant la marseillaise.
— Il faut
encourager la tenue à tous les niveaux (local, départemental, national)
d’assemblées citoyennes des gilets jaunes décidant des revendications et des
suites du mouvement.
— Dans ces
assemblées citoyennes des gilets jaunes la question de l’organisation d’un
service d’ordre dans les manifestations doit être posée afin d’assurer au mieux
la sécurité des manifestants et d’éviter les débordements qui discréditent le
mouvement. Il ne faut pas permettre à n’importe quel groupe de se présenter en
cours de manifestation comme un service d’ordre.
— Nous
suggérons aux gilets jaunes d’inviter pour un temps limité dans leurs assemblée citoyennes des personnalités politiques ciblées à venir s’expliquer sur des questions
précises. Ils pourraient ainsi demander aux députés des partis du PS, PCF, FI
pourquoi ils ne veulent pas sortir de l’UE ou pourquoi ils ne veulent pas
lancer la procédure de destitution de Macron. Ils pourraient aussi inviter,
comme cela a déjà été fait, Etienne Chouard ou, comme cela n’a jamais été fait,
François Asselineau.
— Nous
proposons le boycott du grand blablabla à Macron.
— Nous
dénonçons comme une forfaiture l’apparition d’une soi-disant "liste des
gilets jaunes" pour les élections européennes.
Je m’en
tiendrai là. Il me reste à vous remercier pour votre intéressant commentaire et à m’excuser à nouveau pour les maladresses de certaines de mes formulations dans
l’article.